Fonds de tiroir


Un gestionnaire de fortune genevois est accusé d'avoir voulu faire liquider, par un tueur à gages, son épouse, elle même professionnelle du secteur bancaire, pour en hériter et parce que celle-ci ne voulait pas vendre (pour au moins 13 millions de francs) la maison familiale pour éponger les pertes de la société financière du mari. Le « banquier cupide » comme l'appelle la «Tribune de Genève» admet avoir contacté un tueur kosovar et l'avoir payé pour buter la récalcitrante, mais assure qu'il s'est ravisé et que son contre-ordre n'a pas été transmis au tueur, qui a effectivement tenté de tuer l'épouse de son commanditaire, sans y parvenir. Le banquier est défendu par Jacques Barillon et sa femme par Marc Bonnant. Des avocats spécialistes des pauvres gens accablés par la dureté des temps. Le Parquet a requis 18 ans de prison contre le banquier. Soit un an de plus que requis contre le frapadingue qui avait, lui, réussi à tuer son chef de service aux TPG. L'année supplémentaire, c'est le prix de la maladresse ?

C'est bien de réfléchir avant de faire une connerie. Même si on finit quand même par la faire. «Ensemble à Gauche» (notre « Front de gauche » à nous) rouvre la discussion sur la stratégie pour les élections municipales genevoises du printemps prochain : liste unique avec le PS et les Verts dès le premier tour, ou liste séparée avec tentative de recollage pour le second tour ? EaG avait imprudemment annoncé son choix de la deuxième stratégie, mais ce choix avait été contesté à l'interne par au moins deux de ses six composantes, et n'avait finalement été assumé que par deux autres, dans une coalition dont chaque composante dispose d'un droit de veto. Bref, la décision finale n'a pas été prise et le sera le 2 novembre. On saura alors si sa coalition autorise Rémy Pagani à être candidat sur une liste unitaire qui lui assure pratiquement sa réélection, ou si elle l'oblige à être candidat sur une liste séparée qui assure non moins pratiquement la perte de son siège -la solution consistant à placer Pagani sur la liste unitaire et à présenter à côté une liste séparée avec d'autres candidat-e-s semblant hors de portée de l'imagination de la « gauche de la gauche ».

Le Maire de Vernier, Thierry Apothéloz, constate que « la privatisation du transport des urnes » depuis les locaux de vote« est un échec »: des président-e-s de locaux de vote ont attendu plus de trois heures le 28 septembre (journée de votations fédérales et cantonale) que les agents de sécurité privés de la société Deltapro daignent se pointer pour assurer le transfert des urnes vers le lieu de dépouillement. Le même cafouillage s'était produit lors de votations du 18 mai, impliquant une autre société privée, Protectas.  e transport des urnes a été privatisé, pour soulager la police cantonale. Mais apparemment, personne n'a pensé qu'on pouvait le confier aux polices municipales, présentes, elles, dans les communes...

Le Génie des alpages valaisans n'aime pas qu'on cause contre lui : le Département d'Oskar Freysinger a envoyé un courrier à tous les directeurs d'établissements d'enseignement secondaire, interdisant aux élèves, professeurs et directeurs de s'exprimer dans les media « pour des affaires qui concernent leur établissement », sauf autorisation « expresse et préalable » du chef de service. Silence dans les rangs, je ne veux voir qu'une tête (la mienne) et n'entendre qu'un discours (le mien). C'est déjà douteux d'intimer le silence aux profs et dirlos, dans une démocratie (ouais, bon, d'accord, on est en Valais, mais quand même...), où pour être fonctionnaire on n'en reste pas moins citoyen, mais alors l'intimer aux élèves... ils sont dans un rapport subalterne, soumis à un devoir de réserve depuis quand ? Le PS dénonce une « dérive totalitaire » de Freysinger et lance une pétition pour la dénoncer. Mais parler de « dérive », c'est pas un peu optimiste  ? cela suggère qu'avant d'être Conseiller d'Etat, quand il n'était que le héraut, «identitaire» de l'interdiction des minarets, il était respectueux des droits des autres... c'est pas un peu naïf ou amnésique, comme hypothèse ?

La Ville de Genève a demandé une autorisation au canton (eh ouais, à Genève, la commune ne peut pas aménager librement ses rues) pour aménager une voie de bus sur le boulevard Jacques-Dalcroze, entre le Rond-point de Rive et le pont Charles-Galland. Cette voie pour les transports publics prendrait la place de l'une des voies de trafic privé, vu que le boulevard ne peut être élargi, et supprimerait 14 places de stationnement automobile au rond-point, un parking très voisin n'étant rempli au maximum qu'à 80 % (mais des dizaines de places pour deux-roues, motorisés ou non, seraient aménagées). Que croyez-vous que le TCS a fait ? Ben, recours, évidemment : permettre aux bus de ne pas être coincés par les bagnoles et aux cyclistes de poser leur bécane ailleurs qu'à côté des réverbères sur lesquels pissent les chiens, ça, le TCS, il supporte pas.

Titre de la « Tribune »  : « Les assureurs maladie veulent faire passer les cantons à la caisse » pour payer à la place des assureurs une partie des frais des soins ambulatoires, en plus de ce qu'ils (les cantons, donc) sont déjà tenus de payer (55 % des frais d'hospitalisation, y compris dans des cliniques privées et hors du canton). Euh... c'est pas les mêmes qui réclament aujourd'hui du fric à l'Etat qui dénonçaient avant le vote sur la proposition d'instituer une caisse publique un insupportable projet d'« étatisation » du système de santé  ? Ah ben ouais, c'est marrant, c'est les mêmes...

Un « expert en stratégie militaire » (et en crédibilité politique) nommé Albert Stahel, membre des «Démocrates suisses» (après l'avoir été successivement de l'UDC et des Verts libéraux), petit parti d'extrême-droite présidé par son propre fils, a qualifié à la télé autrichienne Ueli Maurer de « plus stupide des ministres de la Défense », avant de présenter ses excuses et de qualifier ce jugement de «remarque déplacée». Parce qu'en fait, les ministres de la Défense, il ne les connaît pas tous ?

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