Fonds de tiroir


Au Grand Conseil genevois, on s'interroge (ce qui, en soi, est une bonne nouvelle) sur le sort à réserver aux députés policiers (ou aux policiers députés) : faut-il introduire à leur encontre, comme on le fait pour les juges, une incompatibilité les obligeant à choisir entre leur casquette de poulet et leur fauteuil de député ? Un député PDC, déjà dans le collimateur des syndicalistes de la maison Poulaga et du MCG, Vincent Maître, médite un projet de loi qui reviendrait, en ce qui les concerne, à revenir sur la levée (par le peuple, en 1998) des incompatibilités entre un emploi dans la fonction publique et un mandat de député. Une semblable tentative avait été faite par les socialistes en 2010, et le MCG, par la voix de Gominator, avait alors assuré que les députés policiers s'abstiendraient en plénière « sur les sujets qui les concernent », ce que le règlement du parlement prévoit d'ailleurs pour tout le monde, mais ce que les députés policiers ou policiers députés du MCG n'ont évidemment pas fait (Quatre policiers siègent actuellement au parlement genevois, tous dans les rangs du MCG (il s'y ajoutent cinq retraités de la police ou de la gendarmerie, trois MCG et deux UDC). D'ailleurs, le MCG ne voit pas du tout où est le problème à être à la fois député et policier. Même quand il faut appeler la police pour expulser un député MCG pas policier et que les policiers députés du MCG empêchent les policiers pas députés d'expulser le député pas policier ? Même... De toute façon, assure Gominator, c'est pas vrai que le MCG est « le parti des policiers. Il défend aussi d'autres professions ». Ouais : les garde-frontières, les agents de sécurité privés, les gardiens de prison, les propriétaires de boîte de nuit et les importateurs de strip-teaseuses ukrainiennes...

L'UDC suisse est inquiète : y'a plus de gens qui votent pour ses initiatives que de gens qui votent pour ses candidats. Résultat, elle arrive à rassembler plus de 50 % des électrices et teurs dans des votations, mais pas plus de 25 % d'intentions de vote aux prochaines élections fédérales. «Nous sommes le seul parti à avoir ce problème », soupire le vice-président de la tribu, Claude-Alain Voiblet, qui note que les citoyen-ne-s « ne sont que 40 à 42% à dire qu'ils pourraient voter un jour UDC », contre « souvent plus de 60 % pour les autres partis». On compatit, on compatit. Ce différentiel entre la réussite de textes (à la con) et le plafonnement de candidats, il tient à quoi ? à la mauvaise qualité des candidats ? On en doute, puisque les textes soutenus ne sont pas meilleurs... Et comment le réduire, ce différentiel? L'UDC veut hausser son électorat au niveau de ses résultats en votation. Bon, y'a bien une autre solution, qui nous plairait bien : baisser les résultats de l'UDC en votation au niveau de ses résultats en votation... déjà qu'ils nous paraissent excessifs...

Deux gendarmes genevois se retrouvent (comme accusés) au tribunal, pour s'être, une nuit d'octobre 2013, échappés du poste des Pâquis où ils biberonnaient paisiblement,  pour aller casser la gueule à un nègre. L'un des deux, armé d'une béquille, ouvre l'arcade sourcilière du Black. Ce même brave Pandore avait déjà, depuis 2011, et en service, brisé le bras d'un homme, fait chuter une vioque et roulé sur le pied d'un sourd. Son chef l'accuse d'avoir, avec son copain, voulu cette nuit là « casser du black ». Et on se demande bien à quoi ça sert de payer des salles de sport supplémentaires aux flics puisqu'ils préfèrent prendre de l'exercice dans la rue en cognant sur les passants qui passent.

Les syndicats de la police genevoise (ouais, y'en a plusieurs, vu qu'il y a plusieurs polices, quand on aime, on ne compte pas) sortent l'artillerie lourde : il boycottent (et invitent leurs membres à boycotter) l'apéro dinatoire offert le 11 novembre aux policiers par leur ministre du tutelle, Pierre Maudet, dans le cadre du bicentenaire de la Maison Poulaga genevoise. Le 11 novembre, dans quelques pays circonvoisins, c'est le jour de l'Armistice de la Grande Guerre. Pas à Piogre. A Piogre, c'est toujours la guerre de tranchées. Et donc, comme le résume Maudet soi-même, « après la grève du rasoir et la grève de l'uniforme, voilà la grève de l'apéro». Mais où s'arrêteront-ils, grands dieux, où ?

Selon une étude soutenue par le Fonds National Suisse, la plupart des habitants de la Suisse se disent croyants (11 % sont athées ou agnostiques), mais non pratiquants et critiques à l'égard de la religion. Les sociologues auteurs de l'étude considèrent que les agnostiques et athées devraient être de plus en plus nombreux, dans une société où la religion n'est qu'un choix parmi d'autres et où on adhère à l'une ou l'autre (et où on peut donc en changer) comme à n'importe quelle opinion politique ou philosophique. L'enquête, menée auprès de 1302 personnes, établit une typologie des convictions religieuses en les répartissant en quatre groupes : les «distants» (57,4 % de l'échantillon), qui ont des convictions et même des pratiques religieuses, mais ne sentent réellement liés à aucune église ou communauté religieuse; les «institutionnels» (18 % de l'échantillon) pour qui la religion et ses traditions ont une importance capitale et contribuent à structurer leur vie; les « alternatifs » (13,4 % de l'échantillon), qui préfèrent d'ailleurs parler de « spiritualité » que de religion, se construisent leur propre univers religieux et qui, pour la moitié d'entre eux, croient en la réincarnation; et enfin les «séculiers» (11,7 % de l'échantillon), dont 45 % d'athées, pour qui soit la religion n'a pas d'importance, soit (c'est le cas de la moitié d'entre eux) est uns source de conflits. C'est ce dernier groupe qui à en croire nos sociologues, a le plus beau potentiel de croissance. Ben il serait temps... on a beau cultiver avec amour un statut de minoritaires, à la longue, ça fatigue... Allez, haut les coeurs, et « Ni Dieu, ni maître ! »

Selon un recensement effectué par le « Centre d'information sur les croyances », Genève accueillerait 400 « communautés religieuses » (dont 84 % en Ville de Genève), regroupées en seize « familles religieuses » utilisant 272 lieux de culte différents, allant des traditionnelles églises, synagogues et mosquées à des ateliers d'artisans, des bureaux, des lieux de rencontre, des logements privés... ou l'air libre (plusieurs communautés évangéliques célèbrent ainsi des baptêmes dans le lac...). La plupart (80 %) des 400 « communautés religieuses » genevoises sont chrétiennes, mais de toutes confessions, se déclinant parfois elles-mêmes (comme les évangéliques) en sous.-groupes, la plupart (60 %) se sont installées à Genève après la Guerre Mondiale, et la plupart (73 %) ont leur « siège spirituel » à l'étranger (du Vatican à Salt Lake City en passant par La Mecque...). ça vous en bouche en coin, hein, tout ça? Bof... tant qu'ils n'ont pas repéré la Gauche Dugong et ses lieux de culte... pardon, de rites...

Selon la statistique criminelle fédérale, on a 37 fois plus de risque d'être cambriolé à Genève qu'en Appenzell Rhodes-Intérieures, où le nombre annuel de cambriolages est inférieur à un par habitant.  Le cambrioleur vient piquer la recette du fromage ?

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