Brèves


« Le Courrier »  de mercredi dernier revient sur le scandale quasiment cosmique de l'attribution à une Conseillère administrative carougeoise (élue d'« Ensemble à Gauche ») d'un appartement de la Fondation du Vieux Carouge, appartement auquel elle a d'ailleurs finalement renoncé. Révélation : les attributions par copinage à des élus municipaux sont (ou étaient) la règle dans cette fondation, et tout le monde politique local en a profité. Par exemples : un ami d'un Conseiller municipal UDC membre du Conseil de la fondation, un représentant d'«Ensemble à gauche» au sein dudit Conseil, une ancienne conseillère municipale PDC, le fils d'un élu socialiste membre du Conseil de la fondation, un ami de la présidente PLR de la fondation... un membre (Vert) du Conseil de fondation, qui avait dénoncé cette pratique, résume : « on choisit une fois à droite, une fois à gauche et une fois au centre ». Et cette pratique semble également avoir cours à la Fondation immobilière de la Ville de Carouge, qui loge «un bon tiers des conseillers municipaux»... ça doit être un effet de la « démocratie de concordance »... et il nous semble nous souvenir que lorsqu'il fut question, en Ville de Genève, que la Gérance Immobilière Municipale renonce à louer des appartements à des élus municipaux, une assez large fronde interpartis fit capoter ce projet. Qu'on devrait d'ailleurs ressortir, ne serait-ce que pour mesurer la crédibilité des dénonciations politiques du copinage politique...

Les Hôpitaux Universitaires de Genève n'auront pas eu le temps de se congratuler du succès du traitement dont ils ont gratifié un médecin cubain atteint par le virus Ebola, soigné à Genève, guéri et fêté comme un héros à son retour à Cuba, qu'une tuile syndicale leur tombait dessus : le Syndicat des Services Publics (SSP) dénonce : la situation aux HUG est «catastrophique» et provoque une baisse de la qualité des soins. Des médecins travaillent jusqu'à quinze heure par jour 60 heures en quatre jours et 90 heures en une semaine, tout l'hôpital fonctionne à « flux tendu » avec un recours systématique à des intérimaires (dont certains le sont pendant des années), le personnel est « en souffrance », la hiérarchie est «dictatoriale», certains services (l'ophtalmologie, que des chefs de clinique quittent, la Maternité, qui manque de personnel, la psychiatrie, aussi surchargée que les prisons...). L'hôpital ne poursuit plus un objectif de service public mais de rentabilité, dénonce le syndicat. Le directeur général, Bertrand Levrat, minimise («globalement, l'hôpital va bien»), mais ne nie pas les effets de deux plans d'économie successifs (le budget des HUG est resserré de près de 25 millions par an depuis 2012, alors qu'ils sont financés pour moitié par l'Etat). Plus de 500 postes ont été supprimés depuis 2007 pour faire 155 millions de francs de « gains d'efficience » alors que la demande en soins augmente de 2 à 3 % chaque année du fait du vieillissement de la population. Résultat : « le travail à flux tendu est une réalité à l'hôpital », les cadences de travail sont plus accélérées qu'il y a vingt ans, la qualité de la relation avec les patients s'est dégradée, la tension est réelle aux soins intensifs ou en psychiatrie, les urgences sont surchargées et l'attente y est deux fois trop longue... mais l'hôpital n'est pas « en ébullition ». Pas ou pas encore ?

Le Grand Conseil a refusé un projet de loi du Conseil d'Etat qui voulait supprimer la gratuité du vote par correspondance, et faire payer l'affranchissement de l'enveloppe de vote aux citoyens et yennes. Et cela pour faire une économie de 800'000 francs par an. Les droits démocratiques n'ayant pas de prix,  les Genevois continueront donc à pouvoir voter gratuitement. Il ne leur reste plus qu'à voter intelligemment.

La Nouvelle Société Helvétique a déposé à la Chancellerie genevoise une pétition signée par 2300 personnes, réclamant « un enseignement de l'histoire suisse et genevoise » à l'école obligatoire. Et pas n'importe quel enseignement : un enseignement chronologique et factuel. Du genre de celui qu'on recevait à l'école primaire dans les années cinquante, avec Serment du Grütli, Soupe au lait de Kappel, Winkelried et Guillaume Tell? On est peut-être pas obligés d'aller jusque là, non ? Déjà qu'il faut expliquer à Gominator que l'Escalade, c'était pas les Français contre les Genevois, même pas les Savioyards contre les Genevois, mais les catholiques contre les protestants, qu'il y avait autant de Savoyards dans les murs de Genève que dans l'armée du duc de Savoie les escaladant et que la France était l'alliée de Genève...

Entre le début de l'été et le 3 décembre, où TEL Solar a annoncé 95 licenciements plus 25 prévus pour janvier, e sont 1800 licenciements qui ont été effectués ou annoncés en Suisse, où la production industrielle a perdu 1% de chiffre d'affaire en un an, alors que dans le même temps la croissance globale de l'économie était de 0,6 %. Grâce essentiellement aux dépenses publiques et à celles des ménages. Ah ben si on peut même plus faire confiance au patronat pour assurer l'emploi et la croissance, alors, c'est la fin des haricots. On nous avait pourtant bien expliqué que c'était l'abolition des forfaits fiscaux qui était la plus grande menace pour l'« économie », et voilà que la plus grande menace, c'est le marché et la concurrence... A qui se fier, maintenant, hein ?

Les cantons ont dépensé 223 millions de francs pour des primes d'assurance-maladie impayées en 2013, soit 10 % de plus qu'en 2012, a annoncé l'Office fédéral de la Santé Publique. Et c'est Genève qui a déboursé le plus, avec 50,4 millions de francs, soit près du quart du total suisse. Parce que quand les assurés ne paient plus leurs primes, ce sont les cantons qui couvrent l'assurance de base, la participation aux frais, les intérêts de retard et les frais de poursuite. Et qui les paient à qui ? Ben, aux caisses-maladies. Les mêmes qui crient à l'« étatisme » quand on propose une caisse publique d'assurance-maladie ? Ouais, les mêmes. Et ça ne les gène pas, d'être payées par l'Etat quand leurs assurés ne peuvent pas les payer ? Ben non, ça les gêne pas de dénoncer l'« étatisme » et d'être payées par l'Etat. Le business, c'est le business, quoi...

Faut pas croire qu'à Genève, le canton ne finance que la construction de prisons : Le Conseil d’Etat a adopté à l’intention du Grand Conseil trois projets de lois comprenant des demandes de crédit pour la construction d’installations militaires à Epeisses (Avully), Meyrin-Mategnin et Aire-la-Ville., pour près de 24 millions et demi de francs. C'est bon, avant le débat budgétaire final, de savoir qu'on a encore du pognon pour les choses essentielles...




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