Brèves


Les Etats Unis et Cuba annoncent une normalisation de leurs relations, après plus d'un demi-siècle de conflit (parfois armé). Les USA vont ouvrir une ambassade à La Havane. Et merde : va falloir qu'on se trouve un nouveau Grand Satan pour simplifier nos analyses géopolitiques et pouvoir le rendre coupable de tout... Bon, y'aurait  les djihadistes, mais ils sont franchement trop caricaturaux dans l'horreur et la connerie...

Les opposants à la rénovation façon Jean Nouvel du Musée d'Art et d'Histoire peuvent se rassurer sur le risque de dépassement de dérapage du budget : certes, à Paris, Nouvel a été dépossédé du contrôle du chantier de la Philharmonie de Paris, à cause précisément de ce dérapage, mais il y a plus fort que lui, et ce « plus fort » est suisse : les architectes Herzog et de Meuron, mandatés pour la nouvelle Philharmonie de Hambourg, dont le budget initial de 77 millions d'euros a explosé en vol pour atteindre déjà 780 millions... Nouvel, c'est rien qu'un gagne petit, et y'en a point comme nous. Voila. Haut les coeurs.

L'esprit de noël était descendu sur le Conseil Municipal de la Ville de Genève, lundi, et une zoulie image de crèche planait sur les débats, avec autour du chti nenfant maman de jour, papa de nuit, tonton du crépuscule, tati d'aube et papy de cinq à sept... Bref, tout le monde s'était attendri sur le sort des « mamans de jour », y compris ceux qui, à droite, s'en tartinaient le coquillard jusqu'alors... et venaient d'ailleurs de proposer le « gel des annuités » du personnel de la petite enfance, et à qui il a fallu rappeler que, manque de pot, ce personnel n'est pas employé par la Ville de Genève mais par des institutions autonomes, ses annuités sont garanties par une convention collective et le Conseil Municipal n'a rien à dire sur son contenu. Y'a des fois où nos interventions au Conseil Municipal tiennent des cours de rattrapage d'alphabétisation politique.
Cela dit, il est vrai que le « salaire » des « mamans de jour » se situe quasiment au niveau de l'aide sociale (4,17 francs de l'heure par gniard) et que sa revalorisation, réclamée par « Ensemble à Gauche », ne serait pas un luxe. Mais le subit intérêt de la droite pour l'amélioration des bas salaires avait tout de même quelque chose de franchement suspect, et il lui fallait une solide dose d'hypocrisie pour se mettre subitement à défendre un salaire minimum. Même très minimum. On a donc très vite compris que si la droite soutenait la proposition de la gauche de la gauche, ce n'était pas pour qu'elle soit appliquée, puisque de toute façon la droite n'allait pas voter le budget contenant cette proposition, mais que c'était uniquement pour que la dépense supplémentaire fasse passer le budget dans les chiffres rouges d'un déficit illégal, rendant le budget invalide.
De toute façon, on verra bien ce qui restera de cette suspecte bouffée de solidarité de la droite avec les « travailleuses pauvres » que sont les « mamans de jour », lorsque la proposition de revaloriser leur rémunération reviendra, hors du débat budgétaire, dans une séance « normale» (s'il en est qui peuvent l'être) du Conseil Municipal. Et plus encore lorsqu'on refera la proposition, de municipalisation du personnel de la petite enfance. Parce qu'on rappellera tout de même que les «mamans de jour»,  la droite ne les soutient que parce qu'elles compensent le manque de places de crèches et de personnel dans le secteur de la petite enfance,  qu'on  est donc dans une sorte de sous-traitance d'une prestation publique insuffisante, à des personnes sous-payées qu'on ne fait mine de soutenir que pour pouvoir continuer à les payer moins que le personnel du secteur parapublic, et que l'objectif de la gauche n'est pas de se satisfaire de cette situation mais de développer le secteur public de la petite enfance jusqu'à ce qu'il permette une prise en charge de toutes les demandes -et donc de se passer des mamans de jour, des papas de la nuit, des tontons du crépuscule et des tatis de l'aurore.

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