Brèves


«Après la grève des TPG, Barthassat se sent trahi », titre la « Tribune de Genève » en « une » de vendredi avec un développement pleine page 3. Donc Lulu se sent « trahi ». Mais par qui, sachant qu'on ne peut être trahi que par les siens, ses amis, sa famille, ses alliés, mais évidemment pas par ses adversaires. Donc kicèkika trahi Barthassat ? Ses collègues de droite du Conseil d'Etat, et notamment son collègue de parti Dal Busco, qui lui ont sucré la rallonge de subvention qu'il proposait pour éviter des licenciements aux TPG ? Ben non, Lulu se sent « trahi » par le syndicat SEV et les employés des TPG qui ne lui avaient rien promis et qui se sont mis en grève, contre qui il voulait envoyer les flics... et qui se foutaient de sa gueule au dépôt de la Jonction en demandant où il était passé... Ouais, être trahi, c'est pas donné à tout le monde, faut juste pas se tromper de traître...

La grève des TPG a fait d'autres heureux que Lulu : les compagnies de taxis et les chauffeurs indépendants. Les unes et les autres ont plus que doublé leur chiffre d'affaire journalier, certains chauffeurs indépendants proposant même des forfaits de groupes. Le loueur de vélos « Genève Roule » a lui aussi vécu une journée faste : ses locations ont carrément décuplé. Et le site de co-voiturage e-covoiturage.ch a comptabilisé 50 % de clics supplémentaires. En revanche, les téléphonistes de Taxi Phone se sont fait engueuler par des clients, incapables d'engueuler les grévistes et désireux de se défouler sur le premier punching ball venu. Ah oui, dans les mécontents, y'avait aussi le PLR, le PDC, l'UDC et le MCG mais bon, chez eux, être mécontents d'une grève, c'est pavlovien... Quand on vous disait que c'était une réussite, cette grève...

La Fondation pour Genève et l'association GE2000 ont eu, pour commémorer l'entrée de Genève dans la Confédération Suisse il y a 200 ans, une idée d'autant plus géniale qu'elle nous a été communiquée le lendemain de la grève des TPG : Faire circuler un bus dans toute la Suisse pendant deux mois (du 18 avril au 27 juin), en 45 étapes dans les 26 cantons, avec arrêt au Grütli (elle est accesible en bus, la prairie à vache?). Et y'en a encore qui disent que Genève n'arrive pas à faire circuler ses bus ? Au centre-ville, peut-être pas, mais jusqu'au lac de Constance, oui. Mais en cas de grève des TPP (transports publics patriotiques), Barthassat, il a prévu un service minimum ?

Notre mirifique ministre de la Défense, Ueli « Gripen » Maurer a proposé au Conseil fédéral de dénoncer la Convention européenne des droits de l'homme (CEDH) à laquelle la Suisse a adhéré il y a quarante ans, et organisé la fuite aux media sur cette proposition, évidemment repoussée par ses collègues : la Suisse aurait été le seul Etat européen avec la Biélorussie (l'une des dernière dictatures post-staliniennes) à ne pas être membre du Conseil de l'Europe (l'adhésion à la CEDH est en effet une condition sine qua non de la qualité de membre de cette sorte d' « ONU continentale »). «Les cons, ça ose tout, c'est même à ça qu'on les reconnaît », disait Michel Audiard. La proposition stupide d'Ueli der Soldat s'inscrit donc parfaitement (on n'attendait d'ailleurs rien d'autre de lui que cette servilité) dans l'offensive lancée par l'UDC contre le droit international depuis des années, et dont le parti entend faire le coeur de sa campagne pour les élections fédérales.

A force d'entendre des udécistes et des èmecégistes fraîchement naturalisés dégueuler sur les étrangers, on avait fini par admettre l'idée, fréquemment émise, que les Suisses naturalisés votaient plus à droite que les Suisses de souche,. Ben c'est pas vrai. Selon une étude récente, 24 % des Suisses d'origine étrangère ont voté pour le PS auxc dernières élections fédérales, contre 19 % des Suisses « de souche », qui ont, eux, voté à 26,6 % pour l'UDC contre 22 % des Suisses naturalisés. Et nous voilà rassurés (voui, un rien nous rassure) : En fait, c'est pas les Suisses naturalisés qui votent à droite : c'est les Suisses empaillés.

Après la grève, la lumière (nouvelle devise genevoise) : pour sortir les TPG de la mouise et dissoudre les bouchons sur nos routes, c'est simple, le luminescent président du MCG nous l'a expliqué vendredi dans les colonnes du Courrier : faut économiser dans les lignes transfrontalières (forcément, elles sont pleines de frontaliers), les regrouper, réduire leurs fréquences, ou les supprimer. Du coup, ça ferait encore plus de frontaliers utilisant leur bagnole pour aller bosser à Genève (parce qu'ils bossent? Paraît, ouais...) et donc plus de bouchons sur les routes ? Peut.être, mais il a la solution, le MCG : faut « contraindre les frontaliers à se regrouper sur les, lignes de bus ». Avec appel à l'aube et en rang par deux ? S'il faut, ouais. Parce que ces gens-là, faut les dresser.

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