Fonds de tiroir

On saura ce soir si Gominator, qui est tout de même le seul député de l'actuel Grand Conseil qu'il ait fallu faire expulser de la salle par la police, a ou non été élu par ce même Grand Conseil à sa première vice-présidence, escabeau de la présidence dans un an. En fait, on n'est même pas sûr qu'il maintiendra sa candidature et que son parti, le MCG, ne présentera pas un autre des siens pour l'escabeau du perchoir, vu la mobilisation que sa candidature a entraîné dans la plupart des autres partis.
Résumé des courses : à droite de la droite, outre, bien sûr, le MCG, l'UDC soutiendrait une candidature de Stauffer. A droite tout court, le PLR est divisé, et laisse aux membres de son groupe une « liberté de vote » dont ils disposent de toute façon puisque le vote est secret. Au centre, le PDC est le plus remonté de tous les partis du parlement cantonal, non seulement contre Stauffer, mais en fait, et de manière parfaitement cohérente, contre le MCG, dont il estime qu'il «n'a plus la légitimité institutionnelle pour représenter le canton et son parlement». Il présente donc contre Gominator un candidat, le député Guinchard. Reste à savoir s'il le maintiendra face à un autre candidat du MCG... A gauche, les Verts sont grosso modo sur la même ligne que le PDC, dont ils soutiennent le candidat alors que le PS louvoie : opposé à la candidature de Stauffer il soutiendra contre lui le candidat PDC, mais en trouvant le moyen de dire (comme le PLR) qu'il ne s'oppose pas à l'accession d'un autre èmecégiste que Gominator à la première vice-présidence du parlement. Une partie d'«Ensemble à Gauche» est sur la même ligne, alors qu'une autre est sur la ligne d'une opposition claire au MCG en tant que tel. Bref, c'est un peu, encore, la bouteille à encre.
On reproduit ci-dessous, pour l'édification des masses, le « Coup de gueule »  bienvenu paru dans la « Tribune de Genève » de mardi sous la signature d'un copain d'« Ensemble à Gauche », non sans ajouter qu'à notre (humble) avis, c'est moins Stauffer qui est problématique que le MCG, collectivement, et qu'aucune disposition ni légale ni réglementaire n'oblige le Grand Conseil (ni d'ailleurs le Conseil Municipal) à respecter un quelconque « tournus » entre les partis dans la répartition des postes au bureau du parlement. Le MCG doit être représenté dans ce bureau parce que la loi l'y oblige, mais rien n'oblige ni à ce qu'il y soit par un vice-président ou un président... rien, sinon une crise de crétinisme parlementaire faisant privilégier par ceux qu'elle frappe leur confort parlementaire (« passe moi la moutarde, je te passerai le séné... » ) à leur cohérence politique. Donc, le billet de Stéphane :

« La candidature d'Eric Stauffer au poste de vice-président du Grand Conseil fait débat. Comme à peu près tout ce que dit ou que fait cette personne. Elle serait surtout un camouflet pour notre Canton, si nos députés lui permettaient d'être, dans un an, Premier Citoyen du Canton. Venir armé au parlement. Jeter un verre d'eau à un contradicteur. Ne pas respecter les temps de parole. Refuser d'obtempérer aux injonctions du président du Grand Conseil, puis à celles des représentants des forces de l'ordre. Pratiquer la chasse à l'homme sur les réseaux sociaux. Estimer "non scandaleux" le surclassement des élus en division privée lors d'une hospitalisation. Morceaux choisis parmi les différentes façons qu'a eue ce député de se "distinguer".
Et justement, devenir un jour président du Grand Conseil, c'est recevoir un honneur et faire honneur. Tout chez Eric Stauffer rappelle qu'il court après les honneurs mais n'est pas prêt à faire honneur à la fonction. Il lui manque l'essentiel : la maturité. »
Stéphane Guex-Pierre

Le groupe islamiste Boko Haram (de son vrai nom « Communauté des disciples pour la propagation de la guerre sainte et de l'islam ») , qui sévit au Nigeria et au Cameroun, a innové, début janvier. Il pratiquait déjà, à grande échelle (plus grande même que Daech en Irak et en Syrie) les massacres, les exécutions sommaires, les viols de masse. Il utilise maintenant les enfants comme porteurs (non volontaires, évidemment) de bombes : une bombe fixée sur une fillette de dix ans a explosé sur un marché de Maiduguri, au Nigeria, le 10 janvier, tuant plus de vingt personnes (en plus de la malheureuse fillette). Et deux jours plus tard, Boko Haram massacrait plusieurs centaines de personnes dans le nord du pays, à Baga. 2015 commence décidément très fort. 2014 était déjà assez chargée en atrocités de toutes natures, mais là, on est en train de franchir plusieurs paliers à la fois, dans le sens de la descente aux enfers. Y'avait pas moyen de célébrer autrement le soixantième anniversaire de la fin de la Guerre Mondiale qu'en rééditant les exploits des massacreurs qui s'y illustrèrent  ?

Le président du Conseil d'Etat est très inquiet, nous annonce la « Tribune de Genève » du 5 janvier. Et quoi t'est-ce qui l'inquiète, François Longchamp ? La nouvelle répartition des tâches. Et c'est là qu'on se marre. Parce que la nouvelle répartition des tâches qui inquiète Longchamp, c'est celle de la réforme territoriale française. Pas celle, entre le canton et les communes, qu'il fait semblant de proposer pour pouvoir l'imposer à Genève, sur le dos des communes en général et contre la Ville de Genève en particulier... Bref, avec la nouvelle répartition française des tâches entre départements et régions, et l'agrandissement de la région Rhône-Alpes à quatre nouveaux départements auvergnats (la région «Auvergne» est fusionnée avec Rhônes-Alpes)  éloignés de Genève, « nous nous retrouvons à l'extrême périphérie est d'un territoire qui s'étend vers l'ouest », avec des départements qui n'en ont rien à secouer des problèmes de la « Grande Genève », mais qui ont de gros besoins et vers qui pourrait se diriger une partie des fonds rétrocédés par Genève à la France, sur les impôts payés par les frontaliers au titre de la « compensation financière ». Et Longchamp aimerait bien que ces fonds restent utilisés par les communes françaises frontalières, dans l'intérêt de Genève, et pas par des bougnats auvergnats. Un peu comme quand la Ville de Genève (et les autres villes du canton) se bat pour garder les ressources et les compétences dont elle dispose actuellement, et sur lesquelles lorgne le canton. C'est ce qui a de marrant, dans les processus de « répartition des tâches » : il s'examine avec une grosse poutre dans l'oeil avant de dénoncer la paille dans l'oeil du voisin : ainsi, celui qui essaie de niquer les communes genevoises est en train de se faire niquer par la région française, et tient sur le maintien des compétences des départements français le discours inverse de celui qu'il tient sur les compétences des communes genevoises...

Dieudonné, arrêté mercredi, devra comparaître en justice pour « apologie du terrorisme » , après avoir tweeté à propos des attentats de  Paris, «Je me sens Charlie Coulibaly» (Coulibaly, c'est l'abruti armé qui a tué quatre clients d'un supermarché kasher pour la seule raison qu'ils étaient juifs), mais en n'assumant pas ensuite ces propos, expliquant, selon son avocat,  avoir « conscience de n'avoir fait rire personne » (ce qui reste d'ailleurs à prouver), regrettant que ses propos aient été « mal interprétés », et ajoutant qu'il « partage les valeurs » de Charlie Hebdo mais qu'il se sent « traqué comme un terroriste». Mais ça, ça doit être de l'humour. Parce que c'est un marrant, Dieudonné.

Le MCG présente trois candidats au Conseil administratif de la Ville de Genève : un qui sait lire, un qui sait écrire et un qui sait parler. Vous mettrez vous-mêmes les noms sous les compétences.

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