Brèves


Donc, pour accueillir comme il se doit l'« humoriste » doriotiste Dieudonné, la Municipalité lausannoise avait pris, instruite des dérapages antisémites du personnage (y'avait un marché inexploité, là, donc il s'y est collé, et ça marche...), quelques précautions : une cinquantaine de policiers municipaux, une dizaine d'agents de sécurité privés, deux inspecteurs de la police judiciaire, pour suivre le spectacle au cas où : «un dispositif adapté à l'évaluation du risque en tenant compte du contexte global», explique le porte-parole de la police lausannoise. En quels termes choisis ces choses là sont dites, quand même... Le compte rendu du « one man show » dans « Le Temps » en résume le propos : « esclavage, sodomie et détournement d'indignation ». Pas d'antisémitisme? Ben non, pas explicitement. Pas cette fois. Remplacé par l'homophobie, l'antisémitisme. D'ici à ce que dans les prochaines dieudonneries on nous suggère que « les juifs, c'est rien que des pédés » (et réciproquement)... A l'entrée du lieu du spectacle, des militants de solidaritéS ont distribué des tracts pour tenter d'expliquer que si on veut vraiment combattre « le système » comme Dieudonné prétend le faire (tout en vivant du système), on doit s'en prendre au capitalisme, et par exemple au Forum de Davos, pas aux juifs et aux homosexuels. Tentative assez désespérée d'évangélisation des masses. Dieudonné a « conclut son spectacle par un appel aux dons », narre « Le Matin Dimanche ». Business as usual, quoi...

Le Bureau du Parti du Travail, salue dans un communiqué la victoire de Syriza aux élections de dimanche en Grèce, avec un satisfecit particulier pour le « laminage du Pasok » (PS), et un autre pour « le résultat de nos camarades du Parti communiste de Grèce (KKE) », en légère progression, mais à peine au-dessus du Pasok, et derrière l'extrême-droite... Et surtout, le PdT rappelle que Syriza est « membre du Parti de la Gauche européenne, dont fait aussi partie le Parti Suisse du Travail » et proclame, à l'intention de tous ceux (dont nous...) qui ont salué la victoire de Syriza en se l'appropriant un tantinet, que « s’il y a bien un référent pour Syriza à Genève, c’est le Parti du Travail et personne d’autre ». C'est vrai qu'avec plus de 36 % de suffrages, Syriza doit être rassurée d'avoir à Genève un référent comme le Parti du Travail, et ses 2 % de suffrages agglomérés à ceux des six autres composantes d'« Ensemble à Gauche» pour pouvoir passer le quorum électoral...

Le PLR a rejeté, au niveau national, la proposition de l'UDC d'un apparentement général de leurs listes aux élections fédérales (mais au niveau cantonal, les sections font ce qu'elles veulent). Explication du président du PLR, le très droitier Philipp Müller, la base de l'UDC est « trop extrême » au goût de celle du PLR. Mais pourquoi alors a-t-on si souvent l'impression que le PLR court derrière l'UDC pour essayer, en se positionnant aussi à droite qu'elle, de récupérer l'électorat que l'UDC lui a piqué ?

Deux jours après la gigantesque manifestation parisienne « nous sommes Charlie » de défense de la liberté d'expression, la campagne d'affichage parisienne de la pièce de théâtre « lapidée »,  écrite par un pasteur lausannois, Jean Chollet, et dont le sujet était la lapidation d'une femme au Yemen, a été annulée et des trente représentations de la pièce, 27 ont également été annulées. L'affiche représentait le regard d'une femme voilée versant des larmes de sang. «Tout le monde clame haut et fort 'je suis Charlie', mais quand il faut agir, il n'y a plus personne », constate, navrée, la comédienne Nathalie Pfeiffer. Et la directrice du théâtre où devait se jouer la pièce, Flora Guillem, conclut : « renoncer aux représentations, c'est donner raison aux extrémistes ». Ben ouais, c'est comme ça, quand on passe de «Je suis Charlie » à « Je suis Charlie, mais...»...

Pour rendre plus difficile encore la création de zones piétonnes et d'espaces libérés à la fois de la circulation automobile et du stockage des bagnoles, mais aussi pour entraver les efforts de replantages d'arbres (qui impliquent la suppression des places de parkings immédiatement adjacentes), les relais politiques cantonaux du lobby bagnolard ont décidé de durcir les conditions posées à la suppression de places de parking, et de limiter la possibilité de compenser celles qu'on supprime par des places déjà existantes dans des ouvrages déjà existants, histoire de pousser à la construction de nouveaux parkings. Dans le même ordre d'idée, d'ailleurs, les mêmes relais politiques, mais municipaux ceux-là, ont imposé une proposition de transformer une place (celle du Pré L'Evêque) en lieu de rencontres entre habitants un amendement demandant en même temps la création d'un parking -le parking comme lieu de rencontre, le projet résume à merveille la conception inventive qu'ont de la sociabilité urbaine ces politiciens, à commencer par ceux du MCG, initiateurs de la proposition... En 2012 déjà, la droite et l'extrême-droite majoritaires au Grand Conseil avaient imposé de maintenir l'offre de parking au centre à son niveau, excessif, de 2011, soit plus de 22'000 places, en imposant de compenser celles qu'on supprimerait en en créant d'autres dans un périmètre maximum de 750 mètres, ou en rendant disponibles des places privées, ou en tenant compte des places inutilisées dans les parkings existants. C'était trop de laxisme écolo pour la droite bagnolarde : désormais, seuls trois parkings existants (au lieu de douze) pourraient être utilisés pour cette compensation. Et l'UDC a encore poussé le bouchon du radiateur encore plus loin, en proposant d'imposer le principe de compensation des places supprimées, actuellement limité au centre, à tout le canton. Et pourquoi pas à la France voisine, pendant qu'on y est ?

Entre deux appels à l'unité mondiale contre le terrorisme, les  « Grands de ce monde » ont tous eu le temps de condoléancer sincèrement après la mort du roi Abdallah d'Arabie Saoudite, parrain (avec son homologue qatari) du djihadisme sunnite tant qu'il ne s'attaque pas à l'Arabie Saoudite. Le savoir-vivre, quand même, c'est quelque chose...




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