Fonds de tiroir


On se souvient des hésitations d'une partie de la gauche de la gauche à combattre franchement la candidature de Gominator à la première vice-présidence du Grand Conseil, au motif que « l'opérette parlementaire est moins importante que notre combat contre la politique antisociale de la droite »  (Pierre Vanek dixit), alors qu'après-tout, tout bramements tenus pour purement décoratifs, Stauffer n'est pas le moindre défenseur de ladite politique antisociale. D'autres représentants d'EàG (ou du PS) exprimaient clairement, en revanche, leur opposition à la candidature de Vindicator, mais pas forcément à celle d'un autre MCG. D'autres encore disaient, mais mezzo voce, leur opposition à toute candidature du MCG. On se réjouit donc déjà de la réédition de l'épisode au Conseil Municipal de la Ville, lorsque la doublure lusitanienne de Stauffer présentera sa candidature à la présidence (et non plus seulement à la vice-présidence). Quelque chose nous dit qu'à gauche (pas seulement à Ensemble à Gauche), on aura encore droit à un bel exercice de cohérence, entre ceux qui ne sont pas d'accord de laisser la présidence au MCG, ceux qui l'accepteraient à condition que ça ne soit pas Medeiros qui soit candidat, et ceux qui sont prêts à tout avaler parce que c'est la condition pour que le MCG ne conteste pas les candidat-e-s de la gauche à d'autres postes...

Des évangéliques en veulent à la Ville de Genève : une nouvelle directive du service de la sécurité et de l'espace public filtre, en les restreignant, les autorisations délivrées aux associations religieuses désireuses de tenir des stands au Molard ou à la rue du Mont-Blanc, et les évangélos se sentent  victimes d'une pratique « discriminatoire », comparé à la facilité avec laquelle les partis politiques obtiennent ces autorisations. Or il se trouve que la loi en vigueur donne ce droit aux partis politiques, alors que les « communautés religieuses » ne sont pas au bénéfice des mêmes largesses.  Bref, quatre recours ont été déposés au Tribunal Administratif contre les nouvelles règles municipales. On espère (sans trop y croire cependant) qu'ils clarifieront les choses. Sans trop y croire, parce que ces disputes sont à un débat sur la laïcité et à la liberté religieuse ce qu'une contestation de la vitesse des connexions internet est à un débat sur la liberté d'information : un énervement périphérique à propos d'une mesure administrative qui ne porte que sur la gestion d'un espace public plus restreint que les volontés de l'utiliser (en trois mois, le service de l'espace public de la Ville a reçu 138 demandes de stands religieux, concentrée sur le samedi...). Autoriser certains stands religieux et pas d'autres? En fonction de quels critères ? La Commune va-t-elle se proclamer vérificatrice des vérités religieuses, s'arroger la compétence de trier le bon grain spirituel de l'ivraie sectaire ? Demander à certaines associations religieuses de dresser la liste de leurs concurrentes infréquentables ? Demander aux communautés chrétiennes de sélectionner les bons musulmans et à la mosquée de trier entre les chrétiens ? Enfin, on se demande pourquoi les prosélytes tiennent absolument à stationner au Molard le samedi. Il y a d'autres jours (pas tous du Seigneur) dans la semaine, et d'autres endroits pour prosélyter : devant les dizaines d'édifices religieux de toutes obédiences que compte la ville, par exemple... d'ailleurs, nous, on rêve, juste histoire d'animer les débats, d'un stand d'intégristes musulmans devant un temple protestant, d'évangéliques devant le Sacré-Coeur et de juifs libéraux devant le Centre islamique... ou de la transformation de la place de la Fusterie en un « marché aux dieux », comme Plainpalais l'est en Marché aux puces (où se tient un stand biblique).
D'ailleurs, il y a déjà un marché aux livres, à la Fusterie. Un marché aux Ecritures n'y déparerait donc pas.

Ces derniers jours de froidure et de bise, des ouvriers ont été obligés de travailler sur des chantiers (de plein air glacial) parce que, selon les patrons, « a moins 5 degrés, on peut bétonner ». Enfin, « on » ... disons plutôt « les ouvriers peuvent bétonner ». D'ailleurs, à plus cinquante degrés aussi, on peut bétonner : c'est ce qui se passe au Qatar l'été pour construire les stades du Mondial de foot. Les ouvriers (importés du Nepal) tombent comme des mouche, mais c'est pas grave : c'est pas les émirs qui bétonnent au Quatar, l'été. Ni les patrons qui bétonnent en Suisse, l'hiver.

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