BREVES


On ne résiste pas au plaisir de reproduire ce communiqué du gouvernement genevois, tombé mercredi : « Le Conseil d'Etat a fait part de ses condoléances au consul général du Royaume d'Arabie saoudite à Genève suite au décès, le 23 janvier dernier, de Sa Majesté le roi Abdallah Ben Abdel Aziz Al-Saoud. Acteur-clé dans la politique au Moyen-Orient, le Royaume d'Arabie saoudite a toujours entretenu d'excellentes relations avec Genève. Cela s'est notamment exprimé par la présence de du roi Fahd ben Abdel Aziz Al-Saoud sur le sol genevois, ainsi que celle du prince héritier Nayef ben Abdel Aziz » . Et comme en plus le roi, les reines et les p'tits princes n'ont jamais fouetté personne à Genève (à part peut-être du personnel de maison sans papiers), on peut rester La Mecque des droits humains...

L'Union Suisse des Arts et Métiers (USAM), syndicat patronal des petites et moyennes entreprises qui, à ce titre, prétend (par la voix de son président, l'UDC Jean-François Rime) représenter quasiment 99,8 % des entreprises suisses, et donc l'économie suisse presque toute seule, pas moins, a publié un classement des parlementaires fédéraux en fonction de leurs positions favorables ou non « aux entreprises » (selon les critères de l'USAM, bien sûr, mais comme elle se prend pour « les entreprises » en général...). Et surprise : l'UDC truste presque toutes les 50 premières places du classement du synedicat patronal présidé. par un UDC. On est jamais si bien servi que par soi-même. Bon, c'est vrai que quelques non-udécistes se sont glissés dans le lot, comme le luminescent président du MCG, Roger Golay, 31ème sur 50. Et alors? C'est quand même bien que quelqu'un se soit aperçu qu'il était conseiller national, Golay, non ? 

On connaissait les bons vieux comptages contradictoires des participations aux manifs, genre «1000 manifestants selon les organisateurs, 150 selon la police», mais avec la manif de la fonction publique genevoise, jeudi, on a pu se passer des organisateurs et de la police pour notre fourchette : on en est donc à « quelque 3000 employés de la fonction publique » pour « Le Courrier », mais seulement « un millier » pour la «Tribune de Genève» -et encore, « avec le renfort des collégiens »,  que la « Julie » se retient (difficilement) de ne compter que pour des demi-manifestants vu que ce ne sont que des collégiens. On attend les comptages respectifs de « Gauche Hebdo » et d'« Entreprise Romande »  pour faire une moyenne ?

Après le vote du 9 février dernier et l'approbation de l'initiative xénophobe contre l'« immigration de masse » , les « milieux politiques et économiques »  dominants veulent éviter autant que possible le recours à l'immigration, histoire de pas fâcher, juste avant les élections fédérales, ceux qui la considèrent comme excessive.. Comment faire ? en exploitant (dans tous les sens du termes) au maximum les ressources de la main d'oeuvre résidente, pensent-ils. Le Conseil fédéral a donc décelé quatre catégories de main d'oeuvre potentielle, sous employées : les étrangers résidents, certes, mais aussi les femmes, les jeunes, les handicapés et les « seniors » (la population potentiellement active la plus âgée -en gros, les quinquas et les sexas), toutes caractéristiques par ailleurs cumulables entre elles (c'est vrai que les vieux étrangers handicapés ont un peu de peine à trouver du boulot...) De son côté, la « Conférence tripartite sur les agglomérations »  (CTA), qui réunit Confédération, cantons et communes, a décidé de renforcer les actions de formation de cette main d'oeuvre « sous-utilisée », en collaboration avec le patronat. Elle propose même de faciliter l'embauche de réfugiés (permis B) et d'immigrants admis à titre provisoire (permis F), deux catégories au sein desquelles les personnes exerçant une activité lucrative sont très minoritaires (elles ne sont que 20 % des permis B et 39 % des permis F). En revanche, constate la « Tribune de Genève », pas un mot du patronat « sur l'élimination de la discrimination à l'embauche dont les étrangers peuvent faire l'objet ». Comme peuvent d'ailleurs en faire l'objet les personnes relevant des quatre autres catégories de main d'oeuvre potentielle. Finalement, tout cela est logique : si le critère n'est que le besoin de main d'oeuvre et l'objectif que de le combler en recrutant au sein de la population déjà résidente, on va pas s'emmerder avec des histoires d'égalité de traitement et d'égalité des droits. Comment disait-il, Max Frisch, déjà ? « On voulait des bras et ce sont des hommes qui sont venus », quelque chose comme ça, non ? Ben on y est toujours...

Très colère de ne pas avoir été posé sur l'escabeau du perchoir (la vice-présidence du Grand Conseil genevois, quoi) par un parlement qui lui a préféré un PLR, Gominator a annoncé que le MCG allait «démontrer qu'il est l'arbitre absolu de ce Grand Conseil»  en votant avec la gauche (ciel !), et qu'il n'allait plus « respecter les règles » puisque les méchants députés des autres partis ne les respectent pas. Quelles règles ? on suppose qu'il s'agit du fameux «tournus»  des postes, petit accord entre copains de buvette qui est supposé garantir à chaque groupe, à son tour, un poste de vice-présidence puis de présidence du parlement -mais il ne s'agit nullement d'une règle, seulement d'un arrangement entre marchands de tapis. Bon, bref, le Conducator du MCG annonce que son groupe, situé à l'extrême-droite du Grand Conseil, allait voter avec la gauche pour emmerder le PLR. Ce qu'il a d'ailleurs fait en donnant les voix nécessaires pour que le « 14e salaire »  des hauts cadres de l'Etat soit supprimé. Mais au sein du MCG, cette alliance vengeresse avec l'adversaire de gauche passe mal : le député Ronald Zacharias, promoteur immobilier et sponsor du parti se récrie : « il n'y a pas de virage à gauche du MCG », juste un mouvement d'humeur. On se disait aussi... et même, on s'inquiétait...

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