Brèves de comptoir


Après le vote populaire étriqué de la loi genevoise sur la police, certains commentaires de responsables politiques firent preuve... disons d'une certaine amnésie. Ainsi du èmecégiste Roger Golay, qui, à propos des 42 voix d'écart entre le « oui » et le « non » après le premier dépouillement, nous a sorti que « ce résultat serré indique que cette loi n'était pas bonne » . Ah ouais ? Alors le résultat presque aussi serré (en pourcentage) de l'initiative de l'UDC contre l'« immigration de masse », que le MCG (et Golay) soutenaient et dont ils ont salué l'adoption, il indique donc aussi que cette initiative « n'était pas bonne » ? Quant au PLR Alain-Dominique Mauris, il geint que «c'est la première fois que je vois une campagne aussi brutale et mensongère »  (de la part des adversaires de la loi soutenue par le PLR). On peut lui suggérer de relire les arguments de campagne du PLR et du patronat contre l'initiative de la gauche visant à supprimer les forfaits fiscaux ?

Un libraire (« Recyclables »), écoeuré par l'« hallucinante » campagne du MCG à Onex (« comune zéro frontaliers » ) a proclamé sa librairie « zero MCG »  ce qui, vu le nombre de èmecégistes qui devaient fréquenter sa librairie, doit relever du même pléonasme qu'une charcuterie se proclamant «zéro djihadiste»  Enfin, le geste est salubre, quand même...

A Onex, justement, des copains de solidaritéS ont méchamment recouvert les affiches « commune zéro frontaliers »  du MCG par leurs propres affichettes, dénonçant cette campagne de merde. Ce qui a mis le Conducator et son parti en colère : ils ont déposé plainte pour «dommage à la propriété ». « Nous respectons les opinions divergentes, mais pas de cette façon » , commente, sans rire,  Gominator, surtout furieux d'avoir payé de sa poche 20'000 des 70'000 balles de la campagne d'affichage du MCG, squattée par solidaritéS... Bah, 20'000 balles, c'est même pas ce qu'il doit toucher comme jetons de présence en une année de rétribution de ses pétages de plombs au Grand Conseil... il devrait lui rester de quoi prendre son lithium...

Ecrasé dans les urnes avec son initiative visant à exonérer fiscalement les allocations familiales, rejetée par plus de 75 % des votants même avec le soutien (mou, certes) de l'UDC, et dans tous les cantons, même ses bastions, le PDC, justement, par la voix de son président  Christophe Darbellay tente de se consoler : « le PDC a rassemblé largement au delà de son assise électorale, ce que les vert'libéraux ne sont pas parvenus à faire » avec leur initiative pour une taxe énergétique balayée à plus de 90 % des votants). C'est ce qu'il y a bien, dans la politique : pour se consoler d'une défaite, on arrive toujours à en trouver une plus lourde encore chez les autres. Bref, on arrive toujours à trouver plus mauvais que soi. Aux prochaines Municipales genevoises, les partis qui perdront des sièges pourront ainsi toujours se consoler en évoquant le résultat des partis qui n'en auront obtenu aucun : c'est ce qu'on appelle une consolation de damné. Même au PDC ? Même...

Selon l'institut bâlois BAK, qui a évalué a santé des finances publiques de 16 cantons suisses et de 19 Etats de l'Union Européenne, les finances de la plupart des cantons suisses sont «durables à l'horizon 2060», à la seule exception étudiée d'Appenzell Rhodes extérieures. C'est Bâle-Ville qui arrive en tête du classement de la solidité financière des cantons étudiés, et la Norvège en tête du classement des Etats. Genève, dont la droite locale clame que l'endettement est catastrophique et les finances au bord du gouffre, a des finances plus solides, selon les critères de BAK que celles de 16 des 19 Etats européens étudiés. Plus solides même que celles de l'Allemagne, présentée habituellement comme un modèle en la matière. Bon, alors on se calme sur les « économies budgétaires nécessaires au remboursement de la dette abyssale » ou on continue à nous bourrer le mou ? On craint le choix du deuxième terme de l'alternative : quand une arnaque fonctionne, faut pas s'attendre à ce que les arnaqueurs y renoncent.

Il y a dix jours, c'était le premier jour de la pêche en rivière à Genève. Et pour repeupler nos cours d'eaux en poiscaille, on a fait appel à des poissons élevés en France voisine. Alors même là on peut pas se passer de frontaliers ?

Après recomptage des votes pour ou contre la loi genevoise sur la police, les « oui »  se sont donc accrus de cinq votes, les votes blancs de deux, et les votes « non »  sont sept de moins, ce qui a fait passer l'écart entre les «oui»  et les « non »  de 42 voix à 54 voix. La Chancellerie annonce en outre que le nombre de bulletins nuls n'a pas augmenté : il n'y en a toujours que 55. Vraiment nuls, ces votes, pas foutus de bouger entre un comptage et un recomptage...

Commentaires

Articles les plus consultés