Brèves


Alors qu'en juin dernier, le Grand Conseil genevois avait accepté à une large majorité une motion promouvant, auprès des jeunes (qui s'abstiennent massivement) l'exercice de leur droit de vote, le Conseil d'Etat a annoncé qu'il renonçait à soutenir la brochure « Easyvote », rédigée par les Parlements de Jeunes, que le Grand Conseil l'invitait à soutenir, et qui est déjà diffusée dans onze cantons, dont Vaud et le Valais, par les communes qui prennent en charge les frais de sa diffusion gratuite pour les scrutins fédéraux. Prétexte du Conseil d'Etat pour ne pas soutenir « Easyvote » : il ne veut pas assumer la responsabilité de ce qu'elle publie. En revanche, il veut bien assumer la responsabilité de publier, dans ses propres brochures de vote pour une votation cantonale (celle du 8 mars), un projet de loi (celui sur la police) contenant des articles annulés par le Tribunal fédéral. On a un Conseil d'Etat vachement cohérent.

La Chambre genevoise immobilière appelle à voter « oui » à la nouvelle loi sur la police. Vous nous direz : qu'est-ce qu'elle en a à foutre, le Chambre genevoise immobilière, de la loi sur la police ? Inconscients que vous êtes des enjeux fondamentaux... Elle a des arguments forts, la CGI, et elle les développe dans l'«Immoscope» de février : « cette loi n'a rien de révolutionnaire », assure le président de la section des propriétaires de villas. Bon, on s'en doutait un peu. Mais il y a plus fort : « le processus lié à la nouvelle loi aura permis de clarifier et de figer la pratique actuelle consistant à réserver la fonction de policier aux seuls citoyens suisses » (même s'ils habitent en France ? même...), ajoute la CGI. Bref, il faut voter une nouvelle loi qui n'a rien de révolutionnaire parce que la révision de l'ancienne a permis de figer la pratique actuelle. Euh... y'avait vraiment besoin d'une nouvelle loi pour faire du surplace, ou y'a du non-dit dans le plaidoyer des milieux zimmobiliers ?

Un rien le rassure, le gouvernement genevois : Il constate que la participation est très minoritaire aux grèves de la fonction publique cet hiver, et qu'il n'y'a eu que 2750 grévistes en décembre et 1950 en janvier... et surtout, y'en eu que deux et trois au département présidentiel (celui de Longchamp). A notre avis, ils doivent être fichés...

L'élection de la députation genevoise aux Chambres fédérales aura lieu le 18 octobre (Conseil National, onze sièges à la proportionnelle, et premier tour pour le Conseil des Etats, deux sièges à la majoritaire) et le 8 novembre (deuxième tour pour le Conseil des Etats). Le 18 octobre (27 vendémiaire pour les intimes), c'est le jour du piment, et le 8 novembre, jour de la dentelaire, c'est le 18 Brumaire. Donc on commence par s'arracher la gueule et on finit par un coup d'Etat, c'est ça ?

Selon un sondage publié la semaine dernière, une majorité de Suisses et de Suissesses soutient l'« union civile des personnes de même sexe », ce qui pourrait favoriser l'instauration du «mariage pour tous» auquel une commission du parlement fédéral vient de donner son approbation. Même le PDC a renoncé à donner du mariage la définition traditionnelle auquel il était jusqu'à présent accroché, l'« union durable entre un homme et une femme ». Bon, ben puisque le « mariage pour tous » va devenir possible, l'UDC et le MCG vont pouvoir enfin fusionner...

Donc, on a la nouvelle loi sur la police, soutenue par une coalition de la droite démocratique (PLR, UDC) et de la gauche gouvernementale (PS, Verts) et combattue par une addition de l'extrême-droite (MCG, UDC) et de la gauche de la gauche (Ensemble à Gauche). Mais on a aussi, pour clarifier encore un peu plus les fronts politiques genevois,  une ancienne loi contre l'accaparement par des spéculateurs des logements en PPE destinés à la classe moyenne,  loi proposée par le PLR François Longchamp, modifiée par la droite parlementaire, retoquée par le Tribunal fédéral et qu'une initiative de la gauche veut rétablir, avec le soutien du Conseil d'Etat à (forte) majorité de droite, mais l'opposition de la Chambre genevoise immobilière. Vous suivez? Nous, oui. Mais faut dire que ça fait quarante ans qu'on milite à Genève... en commençant à Onex, en plus... C'est dire s'il en faut pour nous déboussoler...

La liste commune (ou presque) de l'Alternative pour l'élection du Conseil Administratif de la Ville de Genève est placée sous le slogan : «Sandrine Salerno, Sami Kanaan et Esther Alder s'engagent pour une Ville solidaire et durable ». Bon, «solidaire», c'est un programme politique et une claire identité de gauche. Mais « durable »  pour une ville qui a plus de 2000 ans d'histoire, ça veut dire quoi ? c'est encore un de ces quotas rhétoriques à la noix qu'on nous colle partout ? Ouais, en fait, c'est ça...

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