Brèves


On ne sait pas (mais on se dit que c'est probable) si Dominique Strauss-Kahn échappera à la justice française après avoir payé pour échapper à la justice américaine, mais son procès à Lille pour « proxénétisme aggravé en bande organisée » (ce qui pourrait lui valoir, s'il était reconnu coupable, jusqu'à 10 ans de prison et un million et demi d'euros d'amende) n'a pu que confirmer la très haute idée que ce personnage se fait de lui-même en général et de son bas ventre en particulier. Les partouzes auxquelles il participait ? des « soirées libertines » dont il n'était pas l'organisateur, où il cherchait une « dimension de fête », aussi « dans sa dimension sexuelle », mais sans se douter qu'il s'y tapait des prostituées, et où il n'a commis «ni délit, ni crime», mais seulement cherché des « récréations » dans une « vie trépidante » où ces partouzes lui offraient une « soupape de sécurité ». Les prostituées qui y étaient amenée, elles, parlent d'«abattage» et de « boucherie » et qualifient de « bestial »  le climat de ces petites « fêtes », où elles étaient traitées par DSK « comme une chose, pas comme un être humain ». Mais que vaut la parole d'une pute face à celle d'un ancien patron du FMI, hein ?  Strauss-Kahn, lui, se félicite que « ce qui fait le pouvoir de séduction d'un homme ne tient pas seulement à son physique, mais aussi à sa position  sociale ». En clair : je suis gros, moche, vaniteux et violent, mais je suis riche et puissant, donc je te baise comme je veux. Et « j'aime que ce soit la fête ». Pour moi, pas pour le bétail qu'on me livre. Bref, il se confirme que DSK est un gros con autosatisfait et coupable de rien, la grosse connerie autosatisfaite n'étant pas un délit. Même quand elle est le fait d'un type qui a failli devenir Président de la République ? Même.

Ayant décidé de prendre ouvertement les Onésiens pour des cons, et persuadé que ça pouvait électoralement être efficace, le MCG a fait placarder à Onex des affiches la proclamant «Commune zéro frontaliers» (alors qu'elle en emploie 17, dont 16 Suisses). Mais peu importe: « nous sommes en campagne, c'est de la communication» explique le Conducator du MCG, Eric Stauffer, ci-devant Conseiller administratif à Onex, hasardeusement élu il y a quatre ans et désireux d'être réélu cette année. Même avec des campagnes de ce genre. Après tout, dans les années trente, en Allemagne, il y avait bien des communes se proclamant « sans juifs », et des magasins se proclamant « aryens »  en Italie au moment de la promulgation des lois « raciales »  (antisémites, donc). Par ailleurs, le MCG veut proposer aux commerces et entreprises des «macarons» du genre de son affiche onésienne, et un projet de loi pour instaurer un label officiel, obligatoire dans les entreprises publiques, indiquant le pourcentage d'employés résidant dans le canton. En attendant sans doute le tampon « F» sur le passeport des frontaliers. Quand au label indiquant le taux de connards dans la commune, pas besoin de le proposer, il existe déjà : c'est le résultat électoral du MCG.

Mi-février, le syndicat Unia a dénoncé un beau cas de sous-traitance abusive, sur un chantier genevois -et qui plus est, un chantier public, celui du Centre médical universitaire et de la Maternité : 24 salariés non payés depuis plusieurs mois (à part des acomptes de 1000 francs par mois), un arriéré de salaires de 200'000 francs, un «maître d'ouvrage» (l'Etat) n'ayant pas connaissance de l'existence même du sous-traitant (une entreprise fribourgeoise, sous-traitante d'une autre entreprise fribourgeoise -on ne pourra pas accuser des entreprises étrangères), alors que l'entreprise mandatée est tenue d'annoncer ses sous-traitants actifs sur les chantiers dont elle a la charge, un sous-traitant administré par un personnage déjà administrateur d'entreprises similaires qui ont toutes fait faillite... et qui se prépare à de nouveau mettre en faillite sa nouvelle société pour ne pas avoir à payer ses dettes à l'égard de ses employés... la totale, quoi. Heureusement, le secteur de la construction se voit appliquer le principe de la « responsabilité solidaire » : une entreprise mandatée qui sous-traite une partie de son mandat doit assumer les charges salariales non payées par son sous-traitant. Un principe qui sera appliqué dans le cas qu'on vient d'évoquer et qui n'est pas isolé puisqu'en deux semaines, fin janvier, début février, au moins deux cas comparables ont été dénoncés, à chaque fois sur des chantiers des hôpitaux universitaires (des ouvriers polonais y étaient payés 8 euros de l'heure...), et principe qu'on aimerait bien voir étendu à l'ensemble des secteurs économiques, parce qu'il n'y a pas que celui de la construction où des entreprises irresponsables et des sous-traitants arnaqueurs sévissent.

La semaine dernière, le Conseil d'Etat, tout fiérot, publiait les chiffres officiels de la participation à la grève de la fonction publique du 15 décembre. Tout  fiérot il était le gouvernement parce que ses chiffres indiquaient que les grévistes étaient dans tous les secteurs une minorité des employés. Même dans la police ? Surtout dans la police : moins de 5 % de grévistes selon les chiffres zofficiels. D'où une grosse colère du syndicat de la police et de son président, Christian Antonietti, qui dénonce une «manipulation scandaleuse» parce que le Conseil d'Etat n'a pas considéré que les agents en congé pussent être aussi en grève. C'est clair que si on considère que sont grévistes non seulement ceux qui cessent le travail mais aussi ceux qui sont en congé, ceux qui sont malades, ceux qui sont en vacances et ceux qui sont en pause, les chiffres vont grimper. Et que si on y ajoute les retraités, on va même avoir plus de policiers en grève que de policiers tout court. Enfin, ça nous change des comptages habituels, genre 100 manifestants selon la police, 1000 selon les manifestants : là, c'est plutôt 1740 grévistes selon la police, 174 selon le gouvernement...



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