Fonds de tiroir


A Kiev, un ancien député du parti prorusse (« Parti des Régions ») a été abattu par balles, jeudi. Il s'appelait Oleg Kalachnikov. Il serait appelé Oleg Strogonov, il aurait abattu à coups de côtes de boeuf ?

Dans « Le Temps » du 6 mars dernier, la Chancelière d'Etat de notre parvulissime République brise une lance en faveur de la représentation des femmes (soit plus de 50 % de la population) dans les institutions politiques élues (30 % d'élues), en constatant le retard, et même la régression, de la Suisse et de Genève sur ce terrain : entre les élections nationales de 2007 et celles de 2011, la proportion de candidates sur les listes a reculé de deux points pour s'établir à un médiocre 32,8%, et celle des élues a reculé d'un point pour s'établir à un plus médiocre encore 25,3 %. Lors des élection cantonales genevoises aussi, entre 2009 et 2013, la proportion de candidates et la proportion d'élues a baissé. Aux Municipales de cette année, elle a tout juste un peu augmenté par rapport à celles de 2011, pour passer de 35 à 36 % des candidatures pour les Conseils municipaux et de 30 à 31 % pour les exécutifs municipaux. Avec de gros écarts entre partis politiques : les partis de gauche appliquent un principe de parité sur les listes, à une ou deux candidatures près, alors que les partis de droite confinent les candidates à des proportion frisant parfois l'insignifiance. On rappellera donc, à tout hasard et en toute innocence, que sur la liste PS-Verts comme sur la liste Ensemble à Gauche pour le Conseil administratif de la Ville, il y avait au premier tour de l'élection en Ville deux candidates (Sandrine Salerno et Esther Alder sur la première, Vera Figurek et Hélène Ecuyer sur la seconde) pour un  candidat (Sami Kanaan sur la liste PS-Verts, Rémy Pagani sur la liste EàG), alors que l'Entente ne présentait qu'une candidate sur trois candidatures, et que le MCG et l'UDC n'en présentaient aucune. D'ailleurs, pour le deuxième tour aussi, la différence entre la gauche et la droite saute encore plus méchamment aux yeux : la gauche présente une liste paritaire (deux femmes, deux homme), la droite (pour ne rien dire de l'extrême-droite) une liste exclusivement masculine. Vous faites de ce petit rappel ce que vous voulez, hein, de toute façons. Mais vous saurez au moins pour qui le critère d'égalité a de l'importance, qui s'en fout, et qui l'a en horreur.

A Onex, des malotrus ont bêtement tagué de croix gammées sous le sigle MCG les allées de l'immeuble où réside le Conducator dudit MCG. Qui a porté plainte. Une semaine plus tôt, le « Mouvement pour une révolution citoyenne » avait porté plainte contre le MCG pour ses affiches « antifrontaliers ». Bref, à défaut d'occuper utilement le débat politique, le MCG parasite inutilement les procédures judiciaires, comme plaignant ou comme accusé. Un rôle comme un autre, quoi.

Le PS a fait dimanche en Ville de Genève son meilleur résultat depuis plus d'un demi-siècle (depuis 1963, très exactement, où, «effet Chavanne» aidant, il avait obtenu 25 % des suffrages et 21 sièges. Dans un moment d'euphorie, on pensait même avoir atteint un record depuis 1939, juste avant la scission entre le PS de Rosselet et celui de Nicole. On avait oublié l'« effet Chavanne » ... L'euphorie est pardonnable, oublier Chavanne l'est moins. On bat donc notre coulpe.

Le luminescent président du MCG, Roger Golay, à ses moments perdus occupant d'un strapontin au Conseil national, y a déposé une motion exigeant... devinez quoi ? fastoche : la « préférence nationale pour l'emploi dans l'administration de la Confédération ainsi que dans toutes les entités juridiques où la Confédération a des parts majoritaires », comme la Poste, Swisscom, les CFF... La baudruche «préférence cantonale» que le MCG dépose un peu partout à Genève s'est donc élargie à une « préférence nationale » aussi vide de sens : comme le relève le Conseiller national Vert Ueli Leuenberger, Golay « est incapable de nous dire combien il y a de frontaliers à la Confédération ou aux CFF ». Et alors ? est-ce qu'on attend d'un MCG qu'il sache de quoi il parle ? Est-ce qu'on demande à un ventilateur de dire de quoi est composé le vent qu'il brasse ?

La rémunération des directeurs généraux des plus grande entreprises suisses a augmenté de 16,8 % entre 2013 et 2014. On est bien contents pour eux. Surtout que c'est une augmentation plus de deux fois et demi plus importante que celle (6,1 %) du bénéfice de leurs entreprises. C'est plus de la rémunération au mérite, c'est de la sur-rémunération au mérite surévalué (le salaire de base, lui, n'a augmenté « que »  de 5 % -mais bien des salariés s'en contenteraient). Même si le bonus de fin d'année n'a pas bougé depuis 2010 (1,2 million en moyenne) et que sa part dans la rémunération totale est passée en un an de 23 à 20 %, on est donc bien contents qu'il y ait des salariés bien traités dans ce pays. Genre Joseph Jiminez de Novartis, avec une rémunération totale  de plus de 12 miliions, ou Séverin Schwam de Roche, avec plus de 11 millions, ou Sergio Ermotti, d'UBS, avec presque 11 millions. A côté de qui Urs Schaeppi de Swisscom et son minable million et demi, fait carrément figure de nouveau pauvre. Forcément, une société en mains publiques, c'est pingre. Quasiment socialiste, quoi.

Bonne nouvelle, les pauvres : selon le consultant immobilier Knight Frank, le nombre des "très riches" (ceux dont la fortune nette dépasse 30 millions d'US dollars), qui sont déjà plus de 170'000 dans le monde, va croître de 3 % cette année. En Suisse, sur 100'000 habitants,  54 sont dans le lot. C'est moins qu'à Singapour (60), au Luxembourg (113) et à Monaco (574), mais ces bleds sont des mouchoirs de poche. Si on prend dfes pays à peu près de notre taille (démographique), on fait mieux que la Norvège (50) ou la Nouvelle Zélande (24). Et si on prend les grands pays, on cartonne, comparé au Royaume-Uni (17), à l'Allemagne (14), au Japon et aux Etats-Unis (13)... sans parler de ces minables de russkofs (un seul "très riche" pour 100'000 habitants. Et on n'est même pas sûrs que ça soit Poutine). Alors, les pauvres, heureux ?

Donc, après la fille à Le Pen, la fille à Blocher se lance en politique. On espère que Stauffer n'a pas de fille. Et on se demande ce qu'a foutu le planning familial.

Selon « Le Temps » de lundi, certains, « dans les coulisses de l'Alternative », admettraient que «quatre magistrats de l'Alternative dans un collège de cinq élus, c'est trop». Ouais, ben nous, on trouve que c'est un (ou une) de pas assez... Et on rappelle, à tout hasard, que le « trop », « assez »  ou « pas assez », ce sont les citoyens et yenne qui en sont juges. Non mais.

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