Fond de tiroir


Le Grand conseil genevois a voté le 16 avril dernier trois projets de loi pour offrir à l'armée suisse trois nouvelles places d'armes à Genève, aux frais des Genevois, à raison de près de 21 millions de francs pour une caserne à Meyrin et de deux fois 4,3  millions pour deux autres places d’armes à Epeisse et à Aire-la-Ville. À terme, le canton devrait dépenser 65 millions de francs pour ces infrastructures militaires, sous prétexte de contrepartie à la libération de la caserne des Vernets. Or les infrastructures dont le canton veut doter l’armée, ont des capacités en nombre de lits et fonctions opératives, bien plus importantes que celles de la caserne des Vernets. A l'heure où l'armée ferme des places d'armes à tour de bras et où Genève  est en mal de terrains constructibles l'accord signé entre le Conseil d'Etat et l'armée est aberrant ! Le GSsA a unanimement décidé de lancer un référendum contre la construction de la caserne de Meyrin-Mategnin. Parce que bon, déjà qu'on parsème Genève de prisons diverses et variées, on va pas en plus multiplier les casernes...

Pour votre édification patriotique (on sait que vous avez besoin qu'on s'en charge) on vous communique trois des propositions de nouvelles paroles suggérées pour le nouvel hymne national suisse, dans le cadre du concours idoine lancé par la société suisse d'utilité publique, qui fait bien, comme on va le constater, de ne pas se reconvertir en société littéraire. Six propositions ont été sélectionnées au sein de 208. D'entre ces six, on vous en laisse savourer trois (parait que les trois autres sont de la même eau claire) :
« O ma Suisse que j'aime tant / Tes valeurs que nous choyons / A tous nos enfants nous les transmettrons»...
« Un pour tous et tous pour un (bis) / Quatre langues et un destin / Quatre langues pour un destin commun »...
« Hissé là-haut dans le vent / Notre drapeau rouge et blanc / nous appelle à l'unité, à la paix »...
Oualà, oualà, oualà... Au moins, le Ranz des vaches ou le Cé qué lé nô, personne n'en comprend les paroles...

Déclarations parallèles, dans « Le Temps » de mardi dernier, de Rémy Pagani, candidat d'Ensemble à Gauche à sa propre réelection au Conseil administratif, et de Thomas Bläsi, candidat de l'UDC au même Conseil administratif. Après leurs mauvais résultats du premier tour, Rémy se représente parce qu'il s'estime « incontournable » et Thomas explique que « la situation électorale » ne lui « permet pas de ne pas se représenter ». Bref, l'un et l'autre se dévouent. Se sacrifient, même. Pour la cause, le parti et la Ville. C'est émouvant. Non ? Ah bon...

La part des femmes dans les directions des cent plus grandes entreprises suisses n'a pas beaucoup évolué depuis 10 ans, signale la société de « chasseurs de tête » (y'a pas de chasseuses de tête ?) Guido Schilling, qui l'évalue en 2015 à 6 % des membres des directions et des conseils d'administration de ces entreprises contre 4 % en 2006. Ce pourcentage de 6 % avait été atteint en 2013 et n'aurait donc pas bougé depuis. Il ne devrait atteindre les 10 % qu'en 2020. Si tout va bien. Pourtant, en début de carrière, autant de femmes que d'hommes sont engagées dans les entreprises, mais au bout de quelques années, elles ne constituent plus que 30 % de l'encadrement inférieur et 20 % de l'encadrement supérieur, pour ensuite se retrouver souvent, par leur propre choix, consultantes ou membres du Conseil d'administration. Bon, cela dit, on voudrait pas jouer les grincheux (quoique...), mais qu'il y ait 4, 6, 10 ou 30, ou 50 % de femmes dans les instances de direction et d'administration des entreprises qui sous-paient et licencient, franchement, ça nous en touche une sans faire bouger l'autre, comme dirait un grand féministe (Jacques Chirac)... on vous l'a déjà dit, qu'on est candidat à l'admission dans l'amicale des vieux cons ?

Selon un démographe de l'Université de Genève, à Genève les immigrants ont une espérance de vie plus élevée que les autochtones, et les Suisses vivent en moyenne deux ans de moins que les étrangers (les Suissesses, seulement un an et deux mois avant, mais comme les femmes vivent plus longtemps...), et on sait pas pourquoi. Surtout qu'en plus, la différence d'espérance de vie entre les métèques et les indigènes augmente au fur et à mesure qu'on descend dans la hiérarchie sociale. Autrement dit : les immigrants les moins qualifiés vivent encore plus longtemps que les immigrants les plus qualifiés, qui eux-mêmes vivent plus longtemps que les Suisses les plus qualifiés. Hypothèse des chercheurs : dans les pays d'émigration, on « sélectionne »  les plus vigousses pour s'en aller gagner des sous à l'étranger . Autre hypothèse : si les Suisses meurent plus tôt, c'est qu'ils se suicident plus souvent (de 30 à 50 % de risque de suicide en plus). En voyant les métèques débarquer ? C'est donc pour ça qu'on en laisse un maximum se noyer dans la Méditerranée ? C'était notre interrogation morale et euphorisante du jour.

Après avoir récupéré Philippe Joye, ex-Conseiller d'Etat PDC pour le traîner au Grand Conseil et au Conseil Municipal de Vernier, le MCG a mis le grappin sur Christian Grobet, ex-Conseiller d'Etat PS et député d'«Ensemble à Gauche», pour lui faire soutenir son candidat à la Municipalité de Carouge. Prochaine étape, Onex, avec un tract MCG évoquant le soutien de Pierre Weiss à Eric Stauffer ?

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