Fonds de tiroir


Notre glorieuse armée paie chaque année entre 12 et 15 millions de francs de réparations pour les dommages qu'elle cause : animaux blessés ou tués, cultures écrasées, accidents de circulation (ils ont fait 86 blessés l'année dernière). En 2014, le remboursement des conséquences de 2500 de ces hauts faits militaires s'est monté à 12,6 millions de francs. Alors, question aux amateurs d'économies budgétaires de bouts de chandelles : quand un truc déjà inutile au départ (l'armée suisse, donc) coûte quelques millions en remboursement des dégâts qu'il commet, la chose la plus intelligente à faire, ce serait pas de s'en passer, de ce truc inutile ?

Début avril, on a trouvé un nouveau truc au Qatar péour rétamer les ouvriers qui construisent les stades de la Coupe du monde de foot 2022, ouvriers dont des centaines sont déjà morts au travail pour les beaux yeux des organisateurs de la fête à neuneu : on leur a fait courir un marathon pour battre le record du monde, non du marathon lui-même, mais du nombre de participants au marathon. Le record était de 50'000 personnes. On est donc allé chercher les ouvriers dans leurs dortoirs pour les obliger à courir sous un soleil de plomb. Puis on les a renvoyés dans leurs dortoirs. Et ils ont ensuite repris leur boulot. On ne sait pas si le record de participants à un marathon a été battu, mais le record de la connerie, sûrement.

L'UDC genevoise est furax. Contre la gauche ? Non : contre les syndicats patronaux. Qui appellent à voter pour le candidat du PDC, Guillaume Barazzone, au Conseil administratif de la Ville de Genève, et plus généralement pour les candidats de l'Entente (PLR et PDC) mais pas pour le candidat de l'UDC en Ville, Thomas Bläsi, alors que l'UDC soutient au moins aussi fermement les positions patronales que le PDC et que l'USAM (le syndicat patronal suisse des PME) considère l'UDC comme le parti le plus proche de l'économie en Suisse (faut dire que l'USAM est le syndical patronal le plus proche de l'UDC, qu'elle est présidée par l'un des siens, Jean-François Rime et qu'elle colle à toutes les positions de l'UDC sur les enjeux migratoires et européens: ça favorise la proximité, y'a pas de doute). Bref, l'UDC aurait bien voulu être soutenue par les syndicats patronaux genevois lors des élections municipales genevoises, mais ne l'a pas été. Du coup, elle doit se contenter d'être soutenue par GHI et de faire liste commune avec le MCG. C'est cruel, quand même.

Plus de 30'000 personnes meurent chaque année en Suisse des suites de la pollution atmosphérique, selon l'Office fédéral de l'environnement, et les « grandes » villes les plus polluées de Suisse sont Genève et Bâle. Un air pollué tue, mais en plus il dégrade la santé et la qualité de vie tout au long de l'existence qu'il abrège. Les jours où la concentration de particules fines augmente de 10 microgrammes par m2, les admissions dans les services d'urgence pour des problèmes cardiaques, vasculaires et respiratoires augmentent de 1 %. La pollution atmosphérique accroit les risques de cancers du poumon ou de la vessie. Lors des grands pics de pollution hivernale, 6 % de personnes supplémentaires s'offrent un infarctus ou une décompensation asthmatique. Voilà, voilà. Et vous, ça va ? Nous, on va se bourrer un chtite pipe et on va respirer le bon air, à vélo dans un embouteillage.

A Carouge, le MCG présentait une candidate habitant en Haute-Savoie mais ayant déposé ses papiers dans la « Cité Sarde » (qui n'a jamais été « sarde » que parce que le Roi de Piémont, de la Maison de Savoie, qui avait fait bâtir Carouge pour faire chier Genève, était aussi Roi de Sardaigne...). Le parti anti-frontalier présentait donc une frontalière (au vrai sens du terme). Bon, et alors ? Dans la même commune, le candidat du même parti au Conseil administratif a bien recruté Christian Grobet pour le soutenir... Faut pas croire : à Carouge, le MCG bouffe à tous les râteliers. Bon, ailleurs aussi, mais ça se voit moins.

Sur neuf candidates et candidats au Conseil administratif de la Ville de Genève, six exercent déjà un autre mandat politique électif (sans parler des mandats dans des conseils d'administration) : Guillaume Barazzone (PDC) un mandat de Conseiller national, Rémy Pagani (Ensemble à Gauche), Carlos Medeiros et Daniel Sormanni (MCG), Pierre Conne (PLR) et Thomas Bläsi (UDC) des mandats de députés. « Le Courrier »  leur a demandé s'ils entendaient, en cas d'élection ou de réelection au Conseil administratif, continuer à cumuler leurs mandats. Rémy Pagani et Pierre Conne ont annoncé qu'ils renonceraient à leur mandat de député, Thomas Bläsi qu'il demanderait à son parti de pouvoir continuer à exercer ses deux mandats pendant cinq ou six moins pour boucler les dossiers en cours, Carlos Medeiros et Guillaume Barazzone ne voient pas pourquoi ils devraient renoncer à cumuler et Daniel Sormanni y réfléchira s'il est élu. Voilà. Y'a donc encore, à droite, un peu de chemin à faire avant d'admettre que le cumul des mandats rapporte certes des sous, mais nuit à la démocratie (et à la qualité de l'exercice de chacun des mandats qu'on cumule...).


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