Fonds de tiroir


Mercredi dernier, au Conseil Municipal de la Ville de Genève, la droite (PLR et PDC) a fait passer en urgence une résolution réaffirmant la « ferme détermination »  du Conseil Municipal de « voir des logements sortir de terre au plus vite sur le site de la caserne » des Vernets, une fois ce site libéré de l'armée. Jusque là, pas de problème, juste un enfoncement de portes ouvertes. Mais l'essentiel suit ce truisme, et l'essentiel, c'est que la droite demande au Conseil administratif de gauche de défendre cette position contre le référendum lancé par le GSsA contre le crédit de construction d'une nouvelle caserne pour remplacer celle des Vernets, comme si c'était à Genève de payer pour l'armée. Donc, sous prétexte de soutenir la construction de 1500 logements aux Vernets, on soutient la construction d'une caserne à Mategnin (Meyrin), contre le référendum lancé pour combattre, même pas cette construction, mais le fait que le canton de Genève doive la payer. Le référendum vient d'être lancé : la majorité du Conseil municipal appelle donc à ne pas le signer. Et appellera, au moment du vote populaire à voter pour que le canton claque 20 millions pour une caserne. Bon, à entendre les porte-paroles de la droite municipale, le logement, le PAV, la caserne, tout ça n'était que le prétexte à essayer de se « faire Pagani », juste avant le deuxième tour de l'élection du Conseil Administratif, et il s'agissait moins de voir « des logements sortir de terre » que de voir le magistrat de gauche y rentrer et laisser sa place à un PLR. Un peu dérisoire, comme démarche ? Voui. Mais compréhensible : à dix points derrière l'Alternative, l'Entente sait que ses chances de dégommer un magistrat de gauche sortant pour y mettre un candidat de son choix sont assez ténue si l'électorat de gauche vote. Alors elle essaie tous les trucs. Même les plus risible. On compatit. Et on vote.

Le 21 avril, en fin de séance du Conseil Municipal d'Onex, des prêtres et des fidèles que la «Tribune de Genève»  présente comme «outrés par l'affiche d'un spectacle» donné dans la commune, ont interpellé (comme l'ont également fait des courriers et des plaintes à la Mairie ou aux « Spectacles Onésiens») le Conseil municipal et les élus sur le blasphème (ben ouais, y'a pas que les djihadistes qui sont bas de plafond dans ce domaine) que serait la représentation parodique, sur l'affiche, du comédien Christophe Alévêque en Jésus et de la comédienne Serena Reinaldi en Marie-Madeleine, sous le titre « Deux mille ans de mensonge ». Les autorités, y compris Eric Stauffer, ont répondu en rappelant d'abord qu'il s'agissait d'un spectacle d'humour sur la place ou la non-place des femmes dans la société, que la Mairie ni le Conseil municipal n'ont pas à s'immiscer dans la programmation des Spectacles Onésiens et que ce n'est pas aux autorités politiques de fixer la limite entre ce qui est blasphème et ce qui ne l'est pas. A quoi les protestataires (et deux conseillers municipaux, un PDC et un indépendant) ont répondu que l'affiche « blesse inutilement des citoyens », que l'humour du spectacle est « irrespectueux » à l'égard de « ce que la majorité de la population a, soit une religion », que « dans la religion catholique, la créature la plus vénérée est la Vierge Marie, donc une femme » et que tolérer un spectacle comme celui en cause attisait la «christianophobie»... Amen. Bon, on n'a pas eu droit à des Croisés arrosant le Conseil Municipal à la kalachnikov en criant « Dieu reconnaîtra les siens » pour punir les impies d'avoir autorisé la représentation du Prophète (pardon : du Sauveur), mais tout ça sentait quand même un peu le « Je ne suis pas Charlie », non ? Comme quoi, finalement, il se confirme que rien n'est plus interreligieux que la connerie. A part peut-être l'hypocrisie. Mais bien sûr, gardons-nous des amalgames, comme dirait mon dentiste...

Le candidat UDC au Conseil administratif, Thomas Bläsi, répondant à la «Tribune de Genève» lui demandant quel est le « principal danger pour la Ville de Genève ces prochaines années », évoque « les problèmes financiers qui vont survenir en raison de la réforme de l'imposition des entreprises et de celle de l'imposition communale sur le lieu de domicile. Des dizaines de millions vont manquer ». Oui, des dizaines de millions vont manquer à la Ville si ces réformes passent, et l'une des raisons pour lesquelles il est indispensable qu'une claire majorité des membres de l'exécutif de la Ville soient issus de la gauche est précisément la nécessité de les combattre, ces réformes... mais au fait, d'où viennent-elles,. politiquement, ces réformes ? de quel camp, de quels partis ? et l'UDC dont le député Thomas Bläsi est le candidat au Conseil administratif, aux côtés des candidats du MCG, les combat-elles, ces réformes ? Et le député Thomas Bläsi lui-même, s'y opposera-t-il ?

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