Fonds de tiroir


On revient sur les pseudo-associations de « locataires » bidouillées par le MCG pour appeler à voter « oui » le 14 juin à sa loi favorisant la conversion de bureaux en logements sans contrôle des loyers. On a d'abord le « collectif pour des logements à loyers abordables », dont le mandataire principal est un certain Eric L'Huillier, un copain de l'auteur de la loi (le député MCG Zacharias), qui reconnaît qu'il a créé son « collectif » dans le but d'appeler à soutenir la loi de son copain. On a ensuite une «Association des locataires progressistes», dont la prise de position a été signée par une quinzaine de membre et élus du MCG, dont quatre membres de la famille de Zacharias. On a aussi, évidemment, « Pro Loc », le machin créé par le MCG pour faire de l'ombre à l'Asloca, et qui est logée dans un immeuble dont le propriétaire s'appelle... allez, devinez... voui : Ronald Zacharias... Et puis on a un groupement de soutien soi-disant écologiste à la loi Zacharias, groupement dont l'un des mandataires est le député et conseiller municipal MCG Carlos Medeiros... Fallait bien qu'on lui trouve une utilité, au MCG, alors la voilà : fournir aux milieux immobiliers de braves petits soldats prêts à se déguiser en défenseurs des locataires pour permettre aux propriétaires de niquer les locataire. Une sorte de corps-franc de la Chambre Immobilière, quoi. Encore que « franc » ne soit pas l'adjectif qui convienne à ce jeu de masques...

En Ville de Genève, le PLR et le PDC municipaux semblent étrangement dépourvus des attributs (pour filer une métaphore phallocrate) du PLR et du PDC cantonaux : alors que ceux-ci n'avaient pas hésité à faire barrage (avec l'appui de la gauche) à la candidature du Conducator du MCG à la vice-présidence du parlement cantonal, leurs petits frères de la Ville n'osent pas s'opposer à la candidature de son sous-fifre à la présidence du parlement cantonal. Bon, le PLR, on comprend (et on compatit), il ne digère pas sa défaite à l'élection du Conseil administratif face à la gauche... mais le PDC, enfin : il est l'un des deux vainqueurs (avec le PS) des élections municipales, il est de taille (quantitativement, en tout cas) à s'émanciper du PLR... mais non, il trotte derrière, bafouillant quelques mornes prétextes pour ne pas prendre parti contre le MCG qui pourtant ne se fait pas faute de l'insulter régulièrement... c'est quoi, comme ligne politique, ça ? le pardon des offenses ? le « quand on me flanque une beigne sur la joue gauche, je tend la joue droite » ? ou « je fais comme le PLR il dit que je dois faire »  ?

L'autre jour, on apprenait qu'un vieil abruti antisémite pas très «n Charlie » avait été condamné à six mois de tôle pour avoir fait publiquement et fièrement preuve de son abrutissement antisémite. Et jeudi dernier, on apprenait que trois jeunes abrutis pas très «Charlie» non plus, mais niant être antisémites tout en ayant pris le même avocat antisémite que le vieil abruti antisémite, ont été condamnés à 90 et 100 jours-amende avec sursis pour s'être exhibés devant la principale synagogue de Genève en faisant une « quenelle » à la Dieudonné (une sorte de salut nazi inversé), l'un d'entre eux ayant su surplus été entendu par la justice militaire puisqu'il s'était mis en uniforme pour faire ses conneries (qu'il a expliquées pour leur côté « punk » et « provoc », mais pas du tout, alors pas du tout du tout, antisémite -comme son avocat antisémite il a dit de dire ?). Bon, bref, le ventre est encore fécond etc...

Donc, le PDC a préféré désigner le président de la société suisse de radio-télé (SSR), et président d'une clinique privée, Raymond Loretan, comme candidat  au Conseil des Etats cet automne (sur une liste commune avec le PLR Benoît Genecand), plutôt que la cheffe du groupe démo-chrétien au Grand Conseil, Béatrice Hirsch. Et le déjà candidat, forcément déjà en campagne, n'entend pas démissionner de son poste à la présidence des media de service public avant l'élection. Meuh non, y'a pas de risque de confusion d'intérêts, meuh non. Pas plus qu'avec son  mandat de président d'une clinique privée et celui de représentant d'un canton qui a voté pour la caisse maladie publique, meuh non. Et puis, c'est pas parce que le profil économique du candidat PDC est le même que celui du candidat PLR qui figurera avec lui sur la liste de l'Entente que c'est une liste patronale, meuh non... et si le « ticket »  de droite est exclusivement masculin, c'est juste un hasard, meuh voui. Bon, on vous rappelle tout de même que la gauche présentera à cette élection ses deux conseillers aux Etats actuels, Liliane Maury Pasquier et Robert Cramer. Et que c'est pas parce que le PDC et le PLR ont décidé de nous faciliter un peu les choses en présentant une liste patronalo-immobilière à forte omposante de confusion d'intérêts qu'il faut croire que c'est déjà gagné pour Liliane et Robert... va quand même falloir se mobiliser, camarades...

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