Brèves


Alors comme ça, y'a des politiciens qui auraient auraient eu, fugacement, l'intention de boycotter Le Journaliste et son plateau sur Léman Bleu ? Des héros désintéressés qui reprocheraient à Décaillet de se faire mousser lui avant de les faire mousser eux ? Au départ, nous confie « Le Temps », quasiment tous les conseillers nationaux genevois, sauf le luminescent MCG qui a son siège réservé à la Praille (ce qui le console de son strapontin près du radiateur dans la salle du Conseil national), voulaient boycotter Décaillet. Et puis, vous savez ce que c'est, l'échéance des élections fédérales, le besoin de se faire voir (plus que de se faire entendre), l'aigreur de constater que d'autres ont plus de visibilité, tout ça... finalement, comme les «  politiques » ont encore plus besoin des journalistes (de Celui-là comme des autres) que les journalistes ont besoin des politiques, quasiment tous les boycotteurs putatifs finiront par être des figurants réels au Pascal's Circus. De toute façon, si on n'en veut pas, de ce plateau, suffit de ne pas être invité. Comme l'écrivait « Le Canard Enchaîné » à propos d'on ne sait plus trop qui, la Légion d'Honneur, il ne suffit pas de la refuser pour être honorable, encore faut-il ne pas l'avoir méritée...

La section genevoise du syndicat patronal suisse des « professionnels de l'immobilier » (l'USPI) a adressé, le 31 août, à toutes les conseillères municipales et tous les conseillers municipaux de la Ville de Genève une gentille lettre, passablement hypocrite, pour tenter de dégommer la Gérance Immobilière Municipale (la GIM), et tenter aussi d'obtenir de la Ville des mandats de gérance, y'a pas de petits profits. Gentille lettre passablement hypocrite, puisque ses auteurs (et son signataire Philippe Angelozzi) se donnent l'air de ne pas être de ce « peu de personnes (qui) contesteront la nécessité d'une sensibilité sociale »  (mais seulement d'une « »sensibilité », faut surtout pas en faire le critère d'une politique, surtout pas) de la politique de gestion du parc immobilier de la Ville. Mais c'est, immédiatement après cette protestation de « sensibilité sociale », pour affirmer que la « sensibilité sociale » de la GIM coûte trop cher, que l'activité de la GIM est «structurellement déficitaire» et suggérer, tout en protestant que telle n'est « pas forcément » l'intention de l'USPI genevoise (mais bon, si on le lui propose gentiment...), de «récupérer des mandats de gestion pour (ses) membres » ... Bref, les régies privées ne supportent pas la concurrence de la régie publique et veulent lui arracher quelques mandats. On attend donc avec une impatience qu'on ne cherchera même pas à dissimuler, de recevoir des bafouilles du même tonneau de la part des syndicats patronaux des entreprises privées de pompes funèbres ou des polices privées et des entreprises privées de gardiennage : après tout, y'a une majorité aux ordres de ces vautours, au Conseil municipal, non ?

Titre du « Monde » du 13 septembre : « Ces migrants que la France ne fait pas rêver »... Non, Stauffer, on ne parle pas des Genevois installés en France voisine...

Le tribunal fédéral a tranché : la propagande raciste de l'UDC avant le vote sur son initiative contre l'«immigration de masse»  n'est pas de nature à invalider le scrutin, même si le secrétaire général du parti et son adjointe ont été condamnés pour discrimination raciale, du fait de cette propagande (où l'on accusait les Kosovars d'« éventrer »  des Suisses...). Motif avancé par le Tribunal fédéral pour justifier son verdict : la propagande raciste de l'UDC a précédé de si longtemps le vote qu'on ne peut pas lui en imputer le résultat. C'est intéressant, comme argument : pour pouvez sortir les pires saloperies, si vous les sortez pendant assez longtemps, on les considérera comme bénignes. C'est pas une question de contenu, c'est juste une question de temps. Y'a de la logique, là-dedans : la merde fraîche, ça pue. La vieille merde séchée, non.

Le MCG lance, par pur opportunisme électoral, une initiative législative (il faut 7400 signatures pour qu'elle soit soumise au peuple) pour supprimer la rétrocession aux communes françaises de leur domicile d'une partie (environ 250 millions de francs) des impôts payés à Genève par les frontaliers.  Cette rétrocession contribue au financement par les communes françaises des infrastructures nécessaires non seulement à leur propre population (Genevois installés en France compris), mais aussi à leur uage par les Genevois -bref, elle est aussi utile aux Français qu'aux Genevois. Mais forcément, comme il s'agit d'une rétrocession à des communes plus ou moins frontalières, d'impôts payés par les frontaliers, et que dès qu'il entend le mot « frontalier » le MCG brandit ses hallebardes de 1602,  et exige que l'accord de 1973 qui institue cette rétrocession soit annulé. Problème : non seulement Genève profite largement de cet accord, mais ce n'est même pas Genève qui en est signataire, mais la Confédération Helvétique.  Or, évidemment, une initiative législative cantonale ne peut pas révoquer la signature de la Confédération. Heureusement, d'ailleurs, pour les Genevois installés en France parce que leur taxe d'habitation pourrait prendre l'ascenseur pour compenser la perte de la rétrocession... ou la France pourrait décider de les imposer (sur le revenu et la fortune) sur leur lieu de résidence, et au taux français, comme la droite cantonale genevoise propose d'ailleurs elle-même de taxer désormais les résidents genevois. Amusant, non, cet exercice èmecégiste de pompier pyromane ?

Le président du PLR suisse, candidat au Conseil des Etats (et ancien pilote automobile), Philipp Müller, a grièvement blessé le 10 septembre près de Lenzbourg une scooteriste, après avoir franchi la ligne centrale de la route et foncé à contre-sens sur la voie d'en face. Son permis a été saisi, sa bagnole (une Mercedes, c'est le président du PLR quand même, ça roule pas en twingo, un président du PLR) a été séquestrée, sa campagne électorale a été suspendue et une enquête à été ouverte par le Ministère public. Philipp Müller ne s'explique pas son accident (qui est surtout celui de sa victime) : j'étais pas bourré, je téléphonais pas, j'étais pas en excès de vitesse... je sais pas pourquoi je me suis mis à rouler à gauche... C'est vrai qu'un président du PLR qui se met à rouler à gauche alors qu'il passe son temps à tirer son parti à droite, forcément, ça peut que mal tourner.

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