Brèves
On revient (on ne s'en lasse pas) sur le crash en France, dans le
Doubs, d'un avion militaire (un F/A-18) suisse, la semaine dernière,
lors d'un exercice utilisant l'espace aérien français. Une sorte de
nuisance frontalière, quoi... Ben non, en fait : l'avion et son
pilote qui vont s'éclaffer en France, c'est du bon frontalier. Du
frontalier suisse. Le mauvais frontalier, c'est le Français qui
vient bosser en Suisse, pas le Suisse qui vient s'écraser en France.
Faut pas tout confondre. Ou alors, il servirait à quoi, le MCG, hein
?
Vous savez quoi ? « L'économie salue le résultat des élections », titre « Le Temps » d'hier. ça vous en bouche un coin, hein, qu'Economiesuisse, l'USAM, la société des entrepreneurs et Swissmecanic soient contents de la victoire de l'UDC et de la progression du PLR... sans blââââgue... et que les syndicats soient moins contents, ça vous surprend aussi, pas vrai ? On en apprend des choses, dans la presse de référence...
Y'a pas que des mauvaises nouvelles dans le résultat des élections. D'accord, y'en a beaucoup, mais y'en quand même quelques unes de bonnes: on salue donc l'élection dans le canton de Neuchâtel du seul et unique représentant de la « gauche de la gauche » au Conseil national, le Maire POP du Locle, Denis de la Reussille, qui fauche le siège des Verts mais au moins le garde à la gauche, et qui sera le premier Conseiller national du Parti du Travail depuis le départ de Josef Zysiadis, il y a huit ans. Et on en profite pour saluer aussi l'élection à Bâle (ville) de Sibel Arsan, candidate de la liste alternative «Basta!» , apparentée aux Verts.
« L'union des différentes composantes d'Ensemble à Gauche et l'absence de listes tierces n'auront pas suffi à la gauche de la gauche pour faire son entrée au Conseil national», observe « Le Courrier ». En effet, l'ensemble des listes déposées par la coalition n'aura totalisé que 6 % de l'électorat genevois, moins qu'il y a quatre ans. Mais évoquer l'« union des différentes composantes d'Ensemble à Gauche » à propos d'une liste ne représentant que deux de ces composantes (sur cinq ou six), c'est un peu rapide... et c'est prendre la partie pour le tout. De toute façon, si EàG n'a pas réussi à récupérer le siège perdu (au profit du PS) il y a huit ans, c'est pas de sa faute, expliquent ses porte-paroles, c'est la faute des électeurs de gauche qui ont voté utile (pour le PS, donc) au lieu de voter... euh... inutile pour EàG ? Ah ben c'est pas nous qui le disons, hein, c'est eux...
Le deuxième tour de l'élection des représentants genevois au Conseil des Etats s'annonçant assez difficile pour la droite, divisée entre l'Entente et la Nouvelle Farce, le candidat rescapé de l'Entente, le PLR Benoît Genecand, a cherché l'argument capable de mobiliser ses troupes, et la cible à leur désigner pour qu'elles aient l'impression que ça sert à quelque chose de se mobiliser. Alors il a pris son boulier, Genecand, il a aligné les boules sur une ligne par candidat-e, il a fait ses comptes, et il a trouvé : faut viser Robert Cramer. Avec ce slogan imparable balancé sur Facebook : « GENECAND OU CRAMER C'EST LE SEUL CHOIX QUE VOUS DEVEZ FAIRE ». Et pourquoi Genecand plutôt que Cramer ? Ben ça, il le dit pas. Il dit seulement qu'il va « simplifier le tableau » pour que sa base comprenne. Il la prend pour un ramassis d'andouilles, mais c'est pas grave, ce qu'il faut, c'est convaincre « ceux et celles qui pensent que le combat est perdu du fait des bisbilles à droite » que « c'est faux. Ce combat, on peut le gagner ». Et donc, ça donne ça, comme raisonnement :
« Il y a cinq prétendants : Liliane Maury Pasquier, Robert Cramer, Yves Nidegger, Eric Stauffer et moi-même.
Vu ses résultats au premier tour, Liliane est mathématiquement déjà élue. Elle fera évidemment campagne et battra le pavé pour convaincre mais son risque de non-élection est proche de zéro. Yves Nidegger et Eric Stauffer n'ont aucune chance d'être élus. Ils le savent très bien et le disent d'ailleurs puisque leur candidature à pour objectif de « donner une leçon au PLR et au PDC » . Le choix est donc très simple : entre Robert Cramer et moi.
Vu que chacun peut faire deux croix sur le bulletin de vote ce choix binaire a quelques conséquences pratiques :
Un vote Liliane Maury Pasquier - Robert Cramer est un vote utile. C'est un vote de gauche.
Un vote Yves Nidegger - Eric Stauffer est un vote protestataire. Aucun des deux ne sera élu.
Un vote Robert Cramer - Benoit Genecand est INUTILE. Les deux croix s'annulent. La personne qui fait ce choix ne se prononce pas sur la seule question qui compte (voter pour moi). La perspective de voir Robert Cramer et moi siéger ensemble est nulle.
DONC :
si vous voulez une (bio) diversité politique à Berne, votez : Liliane Maury Pasquier - Benoit Genecand. Si vous êtes de la droite protestataire et que vous voulez quand même participer à la sélection en jeu, votez : Yves Nidegger - Benoit Genecand ou Eric Stauffer - Benoit Genecand. Bien sûr, vous pouvez toujours renoncer à mettre deux croix et voter simplement Benoit Genecand !
GENECAND OU CRAMER C'EST LE SEUL CHOIX QUE VOUS DEVEZ FAIRE ! »
Bref, le candidat PLR ne se pose qu'en accompagnateur possible de la candidate socialiste, avec pour seul argument contre Cramer qu'il est moins assuré que Liliane d'être réélu. On retiendra tout de même que pour Genecand, un vote de gauche est « un vote utile» -ce qui a contrario qualifie le vote pour lui, puisqu'il s'agirait d'expédier au Conseil des Etats un homme de droite qui puisse annuler par ses propres votes les votes d'une femme de gauche. A ce compte là, autant n'envoyer personne pour représenter Genève, le résultat serait le même... Bref, l'injonction de Genecand : GENECAND OU CRAMER C'EST LE SEUL CHOIX QUE VOUS DEVEZ FAIRE, c'est le choix entre deux voix genevoises (avec Genecand) qui s'annulent ou deux vois genevoises (avec Cramer) quio s'additionnent. Et lui, Genecand, il est pour les voix qui s'annulent.
Voila. Si Liliane et Bob ne sont pas tous deux réélus après un raisonnement pareil, c'est à désespérer du sens de l'humour de l'électorat genevois.
Vous savez quoi ? « L'économie salue le résultat des élections », titre « Le Temps » d'hier. ça vous en bouche un coin, hein, qu'Economiesuisse, l'USAM, la société des entrepreneurs et Swissmecanic soient contents de la victoire de l'UDC et de la progression du PLR... sans blââââgue... et que les syndicats soient moins contents, ça vous surprend aussi, pas vrai ? On en apprend des choses, dans la presse de référence...
Y'a pas que des mauvaises nouvelles dans le résultat des élections. D'accord, y'en a beaucoup, mais y'en quand même quelques unes de bonnes: on salue donc l'élection dans le canton de Neuchâtel du seul et unique représentant de la « gauche de la gauche » au Conseil national, le Maire POP du Locle, Denis de la Reussille, qui fauche le siège des Verts mais au moins le garde à la gauche, et qui sera le premier Conseiller national du Parti du Travail depuis le départ de Josef Zysiadis, il y a huit ans. Et on en profite pour saluer aussi l'élection à Bâle (ville) de Sibel Arsan, candidate de la liste alternative «Basta!» , apparentée aux Verts.
« L'union des différentes composantes d'Ensemble à Gauche et l'absence de listes tierces n'auront pas suffi à la gauche de la gauche pour faire son entrée au Conseil national», observe « Le Courrier ». En effet, l'ensemble des listes déposées par la coalition n'aura totalisé que 6 % de l'électorat genevois, moins qu'il y a quatre ans. Mais évoquer l'« union des différentes composantes d'Ensemble à Gauche » à propos d'une liste ne représentant que deux de ces composantes (sur cinq ou six), c'est un peu rapide... et c'est prendre la partie pour le tout. De toute façon, si EàG n'a pas réussi à récupérer le siège perdu (au profit du PS) il y a huit ans, c'est pas de sa faute, expliquent ses porte-paroles, c'est la faute des électeurs de gauche qui ont voté utile (pour le PS, donc) au lieu de voter... euh... inutile pour EàG ? Ah ben c'est pas nous qui le disons, hein, c'est eux...
Le deuxième tour de l'élection des représentants genevois au Conseil des Etats s'annonçant assez difficile pour la droite, divisée entre l'Entente et la Nouvelle Farce, le candidat rescapé de l'Entente, le PLR Benoît Genecand, a cherché l'argument capable de mobiliser ses troupes, et la cible à leur désigner pour qu'elles aient l'impression que ça sert à quelque chose de se mobiliser. Alors il a pris son boulier, Genecand, il a aligné les boules sur une ligne par candidat-e, il a fait ses comptes, et il a trouvé : faut viser Robert Cramer. Avec ce slogan imparable balancé sur Facebook : « GENECAND OU CRAMER C'EST LE SEUL CHOIX QUE VOUS DEVEZ FAIRE ». Et pourquoi Genecand plutôt que Cramer ? Ben ça, il le dit pas. Il dit seulement qu'il va « simplifier le tableau » pour que sa base comprenne. Il la prend pour un ramassis d'andouilles, mais c'est pas grave, ce qu'il faut, c'est convaincre « ceux et celles qui pensent que le combat est perdu du fait des bisbilles à droite » que « c'est faux. Ce combat, on peut le gagner ». Et donc, ça donne ça, comme raisonnement :
« Il y a cinq prétendants : Liliane Maury Pasquier, Robert Cramer, Yves Nidegger, Eric Stauffer et moi-même.
Vu ses résultats au premier tour, Liliane est mathématiquement déjà élue. Elle fera évidemment campagne et battra le pavé pour convaincre mais son risque de non-élection est proche de zéro. Yves Nidegger et Eric Stauffer n'ont aucune chance d'être élus. Ils le savent très bien et le disent d'ailleurs puisque leur candidature à pour objectif de « donner une leçon au PLR et au PDC » . Le choix est donc très simple : entre Robert Cramer et moi.
Vu que chacun peut faire deux croix sur le bulletin de vote ce choix binaire a quelques conséquences pratiques :
Un vote Liliane Maury Pasquier - Robert Cramer est un vote utile. C'est un vote de gauche.
Un vote Yves Nidegger - Eric Stauffer est un vote protestataire. Aucun des deux ne sera élu.
Un vote Robert Cramer - Benoit Genecand est INUTILE. Les deux croix s'annulent. La personne qui fait ce choix ne se prononce pas sur la seule question qui compte (voter pour moi). La perspective de voir Robert Cramer et moi siéger ensemble est nulle.
DONC :
si vous voulez une (bio) diversité politique à Berne, votez : Liliane Maury Pasquier - Benoit Genecand. Si vous êtes de la droite protestataire et que vous voulez quand même participer à la sélection en jeu, votez : Yves Nidegger - Benoit Genecand ou Eric Stauffer - Benoit Genecand. Bien sûr, vous pouvez toujours renoncer à mettre deux croix et voter simplement Benoit Genecand !
GENECAND OU CRAMER C'EST LE SEUL CHOIX QUE VOUS DEVEZ FAIRE ! »
Bref, le candidat PLR ne se pose qu'en accompagnateur possible de la candidate socialiste, avec pour seul argument contre Cramer qu'il est moins assuré que Liliane d'être réélu. On retiendra tout de même que pour Genecand, un vote de gauche est « un vote utile» -ce qui a contrario qualifie le vote pour lui, puisqu'il s'agirait d'expédier au Conseil des Etats un homme de droite qui puisse annuler par ses propres votes les votes d'une femme de gauche. A ce compte là, autant n'envoyer personne pour représenter Genève, le résultat serait le même... Bref, l'injonction de Genecand : GENECAND OU CRAMER C'EST LE SEUL CHOIX QUE VOUS DEVEZ FAIRE, c'est le choix entre deux voix genevoises (avec Genecand) qui s'annulent ou deux vois genevoises (avec Cramer) quio s'additionnent. Et lui, Genecand, il est pour les voix qui s'annulent.
Voila. Si Liliane et Bob ne sont pas tous deux réélus après un raisonnement pareil, c'est à désespérer du sens de l'humour de l'électorat genevois.
Commentaires
Enregistrer un commentaire