Election du Conseil des Etats : Liliane et Robert, qui d'autre ?


    
Le parlement fédéral qu'on va réélire dans deux semaines était, dans sa composition sortante, formé de 62 élues et élus de l'UDC (dont six Conseillers aux Etats) y compris 2 léghistes, un èmecégiste et un sans parti, 57 socialistes (dont onze ...), 44 démo-chrétiens et évangéliques (dont treize...), 41 libéraux-radicaux (dont onze...), 17 Verts (dont deux...), 14 Verts libéraux (dont deux...) et 17 bourgeois-démocratiques (dont une). Le PDC se retrouve devant le PLR grâce à sa forte représentation au Conseil des Etats, et le PS à seulement cinq sièges de  l'UDC pour la même raison.  A Genève, la gauche détient sept des treize sièges attribués au canton dans les deux Chambres du parlement fédéral -une majorité absolue qu'elle obtient en détenant depuis huit ans, à la grande fureur de la droite, les deux sièges genevois au Conseil des Etats  Son objectif est de les garder les sept
. La droite, qui ne s'est jamais consolée de s'être fait virer du Sénat, veut y revenir, et récupérer un siège au Conseil national. Or elle ne peut y arriver que si nous l'y aidons, en gaspillant nos voix...


Compter sur Gominator pour battre la droite  ?

Sept des dix candidates et candidats genevois-es au Conseil des Etats le sont aussi au Conseil national, dont les onze sièges genevois sont convoités par... 178 candidates (elles sont 66) et candidats, chaque parti cultivant l'illusion que la multiplication des candidatures va provoquer celle des électrices et des électeurs, alors qu'elle ne multiplie que les vestes (et les coups tordus). Seules trois candidatures ne visent que le Conseil des Etats : celles du "ticket" de gauche Liliane Maury-Pasquier et Robert Cramer, et celle du représentant des cliniques privées sur le "ticket" de droite, le PDC Raymond Lorétan -qui ainsi ne fera pas de l'ombre à l'actuel unique représentant du PDC genevois, le Conseiller administratif à mi-temps (celui qu'il consacre au service des espaces verts) Guillaume Barrazone. Et sur les sept double candidatures au Conseil des Etats et au Conseil national, une seule, et encore, a quelque chance de recevoir un bon accueil électoral : celle du deuxième candidat de la droite, le représentant des banques, Benoît Génecand. Toutes et tous les autres (les deux udécistes, le PBD, le MCG, la candidate et le candidat d'"Ensemble à Gauche") ne se présentent au Sénat que pour se faire un peu mieux voir (et faire un peu mieux voir leur liste) dans l'élection du Conseil National. Mais sont-ce vraiment ces petits calculs qui font les grands résultats ?

L'élection au Conseil des Etats se joue désormais en deux tours, puisque l'exigence d'une majorité absolue pour être élu-e au premier tour est désormais posée (la majorité simple suffisait auparavant). Il est donc vraisemblable qu'un deuxième tour sera nécessaire pour savoir qui, de la candidate et du candidat de la liste PS-Verts ou des candidats de la liste PLR-PDC représentera Genève au "Sénat" helvétique. Or la candidate socialiste et le candidat vert au Conseil des Etats sont, de toutes celles et ceux qui se présentent à Genève à l'élection du Sénat helvétique, celle et celui dont les votes au parlement sont les plus concordants avec ceux des citoyennes et des citoyens, lors de scrutins référendaires (initiatives populaires comprises).


Le rapport des forces politiques au plan fédéral est la somme du rapport des forces politiques dans les canton, et il est va déterminer des décisions nationales dont l'impact cantonal est considérable. La "réforme de la fiscalité des entreprises" coûtera-t-elle 350 ou 650 millions de francs par an à Genève ? La Confédération cèdera-t-elle, par lassitude, aux supplications de la droite pour un financement fédéral de son fétiche autoroutier, ce gouffre à milliards qu'est la traversée du lac ? Se résignera-t-on au retour des contingents migratoires pour calmer le prurit xénophobe du 9 février ?

Sauf à devoir compter sur la mauvaise humeur d'un Gominator vexé de ne pas être soutenu par la droite démocratique, et prêt à maintenir sa propre candidature au second tour pour affaiblir celle du "ticket" PLR-PDC (ou du survivant de ce ticket que l'Entente présentera pour au moins essayer de piquer un siège à la gauche), il importe donc que la gauche, toute la gauche, se mobilise dès le premier tour derrière la seule de ses listes qui puisse garantir sa représentation actuelle au Conseil des Etats -et donc la possibilité de faire entendre de Genève à Berne une autre voix que celle du fric-roi.
Liliane et Bob, qui d'autre ?

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