Fonds de tiroir


Bouffé par les champignons, le Marronnier officiel de la République de Genève, celui qui annonce le printemps, a pris sa retraite après 96 ans de service. Pour le remplacer, le temps que l'un de ses rejetons soit apte à assumer son exaltante mission, la Sautière de la République et le Jardinier de la Ville (Guillaume Barazzone, donc)  ont inauguré un marronnier officiel temporaire. Alors que prêt à succéder à l'officiel mis à la retraite, il y avait juste à côté le fameux « marronnier fou »  qui depuis cinquante ans annonce le printemps en décembre ou janvier.  Un « marronnier fou » comme arbre officiel de Genève, c'était quand même tout à fait raccord, non ?

Il parait (C'est en tout cas ce que nous narre « Le Matin Dimanche ») que les parlementaire fédéraux UDC ne veulent pas du Conducator du MCG au parlement fédéral, ou en tout cas, pas dans leur groupe, alors que le MCG est allié à l'UDC pour les élections de cette fin de mois, et que si Stauffer veut, comme son luminescent président de parti Roger Golay, participer aux travaux des commissions du parlement fédéral, il devra bien s'agréger à un groupe vu que le MCG n'en aura pas. Et qu'on ne voit pas à quel autre groupe que celui de l'UDC Gominator pourrait s'agréger. Les candidats de la gauche de la gauche ont d'ailleurs le même problème : si l'un ou l'une, ou même plusieurs, sont élus au Conseil national, ils devront soit siéger sur un strapontin sans pouvoir travailler en commissions, soit intégrer un autre groupe, celui du PS ou celui des Verts -c'est-à-dire le groupe d''un parti dont ils n'auront eu de cesse de se vouloir distinguer pendant toute la campagne électorale. Pour en revenir à Gominator et à l'allergie qu'il suscite chez les udécistes romands (les autres s'en foutent), le Genevois Yves Nidegger (dont le siège est précisément menacé par Stauffer) résume, en faisant allusion aux frasques de Stauffer au parlement genevois  : «s'exposer à voir un membre du groupe se faire expulser par la police n'est pas un risque qui serait pris de gaieté de coeur par le parti ». Rhôôô, si on peut plus rigoler, alors... En plus, le groupe UDC tient à sa discipline de vote (la plus forte de tous les groupes au parlement fédéral) et se méfie de l'indiscipline de Gominator. Rhôôô, si on peut plus voter contre son groupe, alors...

Débat au Conseil Municipal de Genève sur l'accueil des réfugiés : le èmecégiste François Baertschi lance l'inévitable « Genève ne peut pas accueillir toute la misère du monde ». L'a raison, le èmecégiste, on accueille déjà le MCG.

« La France est un pays de race blanche », a donc cru bon de pouffer à la télé la Nabila du parti de Nicolas Sarkozy, Nadine Morano. Ce qui a déclenché une bronca médiatique de tous les diables, et mis le Sarko dans tous ses états. Pas parce que le contenu de la moranesquerie du jour l'indigne, mais parce que ça la fout mal d'entendre une ponte de son propre parti proférer des âneries que même Marine Le Pen a renoncé à sortir. Donc Sarkozy a demandé, après avoir fait demander à Morano de présenter des excuses (ce qu'elle a refusé de faire, en réitérant même son discours raciste version XIXe siècle) que Morano ne puisse être candidate aux prochaines élections régionales, au motif que « ses derniers propos ne correspondent ni à la réalité de la France, ni aux valeurs défendues par les Républicains » (le parti de Sarkozy, donc). Ouais. Sauf que ledit parti court comme un  dératé depuis des mois aux basques du Front National pour lui piquer son électorat. Et le nain de monter sur ses ergots pour clamer « que tous ceux qui cherchent par leurs déclarations à s'assurer une publicité qui nuit à la crédibilité des Républicains comprennent que cela ne peut rester sans conséquence »... euh... il se menace lui-même, là, non ?

Grâce au «Temps », on apprend que le type qui a remporté le concours du « nouvel hymne national » suisse, Werner Widmer, avait toutes les compétences pour nous pondre les paroles (il n'a pas touché à la musique de l'ancien hymne, parce que « les Suisses n'aiment pas le changement ») d'un  nouvel hymne national : il gère plusieurs EMS et un hôpital, préside le Conseil d'administration de l'hôpital cantonal de Bâle-campagne, est administrateur d'une société de traiteur et a dirigé pendant cinq ans les choeurs de l'Armée du Salut.. Que demander de plus, hein ?

En Grande-Bretagne, après le succès de la plainte déposée par un détenu non-fumeur, il sera bientôt (dès janvier dans le pays de Galles, puis dès mars dans les prisons anglaises) interdit de fumer en prison. Y compris pour les détenus. Selon les services pénitentiaires, 80 % des détenus fument, et on craint que les en empêcher ne provoque des émeutes. On ne saurait donc conseiller aux autorités pénitentiaires genevoises d'interdire aux détenus de Champ-Dollon de fumer. Rien de tel en effet qu'une bonne émeute pour faire de la place dans une tôle.



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