Fonds de tiroir


Le Tribunal fédéral a balayé comme il se doit le recours d'un négationniste genevois, coutumier des tribunaux, condamné en 2013 à cinq mois de prison ferme pour discrimination raciale et calomnie. L'individu écrit (et publie) notamment que l'antisémitisme est « un sentiment on ne peut plus légitime (...) suscité par les juifs eux-mêmes »... Pour son recours comme lors de ses procès précédents, l'imbécile s'était fait défendre par un avocat d'extrême-droite, négationniste lui-même, plaidant que son client, «quand il parle des juifs, ne s'attaque pas à  toute la communauté ». Non, seulement aux juifs en général. Mais pas à tous, tout antisémite ayant, comme chacun sait, son bon juif. Bon, bref, essayer de convaincre un tribunal qu'on n'est pas antisémite en se faisant défendre par un avocat d'extrême-droite et antisémite, ça situe bien où vagit le bonhomme. Qui ira donc purger ses cinq mois de prison. ça lui laissera le temps de relire ou de relire « Mein Kampf » : il va être réédité...

Dans « Le Temps » d'hier, l'éditorialiste compare le salaire mensuel brut moyen dans le secteur privé et le secteur public, à Genève, et trouve « abyssal »  leur écart, entre les, 7042 francs du premier et les 8666 francs du second. Bon, admettons. Mais la question est : comment réduire cet écart « abyssal« »  ? En réduisant le salaire moyen du secteur public ? En quoi est-ce que ça améliorera celui du secteur privé ? De combien réduire le salaire d'un enseignant augmentera celui d'une nettoyeuse? Oui, on sait, on pose des fois des questions bêtes...

On a beau être, ontologiquement, dans le camp des gentils, des fois, on est quand même contents de la douleur des autres. D'accord, c'est pas bien. Mais qu'est-ce que ça peut être bon, quand même. Comme quand on lit la grosse colère de l'éditeur de GHI, Jean-Marie Fleury, après la défaite de la droite à l'élection du Conseil des Etats, dimanche dernier. La division de la droite l'avait mis dans un tel état qu'il en avait même déchiré son bulletin de vote (et donc même pas voté à droite), le pauvre homme. On sait bien qu'on devrait compatir, mais on n'y arrive pas. Et pourtant on essaie. Si, si...

Dans le GHI de mercredi dernier, Le Journaliste en remet une couche sur le règlement de compte entre le MCG et l'UDC après l'échec de la candidature de l'Entente (et des candidatures de la Nouvelle Farce) au Conseil des Etats, et reprend du MCG l'accusation adressée au président du PDC d'avoir précipité cette défaite et la victoire de la gauche, en traitant « de guignols près d'un tiers de l'électorat genevois » (soit les électorats cumulés du MCG et de l'UDC). Alors on rappellera au Journaliste que ce ne sont pas les électeurs de l'UDC et du MCG que le président du PDC a traité de «guignols»  (personnage lyonnais au demeurant fort sympathique, Guignol) mais les dirigeants de ces partis, après deux semaines de chantage à l'alliance sur le PLR et le PDC. Et on rappellera aussi que les dirigeants de l'UDC et du MCG n'ont pas été en reste d'injures à l'égard du PDC. Voila. Et maintenant, Le Journaliste a quatre ans pour sécher Ses larmes et se consoler de ce que le PDC n'ait pas suivi à la lettre Ses recommandations électorales... Quatre ans, ça devrait suffire, non ?

Contrairement à ce que l'on craignait, il y aura donc plus de femmes au Conseil National, après l'élection du 18 octobre, qu'il y en avait dans la Chambre sortante. Pas de quoi pavoiser, cependant : il n'y en aura que deux ou trois de plus (suivant le résultat de l'élection du Conseil des Etats), et on en restera à 32 % des sièges occupés par des femmes au Conseil National (contre 29 % au soir de l'élection de 2011). Le groupe socialiste sera majoritairement (à 58 %) féminin, et 39 % des conseillères nationales seront socialistes. Verts et Verts libéraux atteindront la parité, le groupe UDC ne comprendra que 17 % de femmes, et les groupes PLR, PDC et PBD pas plus, et plutôt moins, d'un tiers. Dans huit cantons, aucune femme n'a, été élue au Conseil national. Voila, c'était l'état des choses presque un siècle après qu'une grève générale ait revendiqué le droit de vote et d'éligibilité des femmes, et plus de quarante après que les mâles helvétiques se soient résignés à accepter de le leur accorder. La politique suisse, c'est le jeu du « hâte-toi lentement ».

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