Fonds de tiroir


Le deuxième tour de l'élection du Conseil des Etats va être chaud, à Fribourg : l'UDC Jean-François Rime, qui n'était même pas candidat au premier tour, s'est lancé contre le président du PS, Christian Levrat, et le candidat PDC, Beat Vonlanthen, tous deux Conseillers aux Etats sortants et entendant bien être réélus. Evidemment, pour la galerie, Rime (candidat pour la troisième fois) sela joue opposant au socialiste -mais en fait, vu le résultat décevant de l'UDC au premier tour,  c'est le siège du démo-chrétien, au socle électoral plus restreint, et qui s'entend fort bien (trop bien pour l'UDC...) avec le socialiste, que Rime vise.  Au risque de priver la partie alémanique du canton de représentation au Sénat. Mais c'est vrai qu'en ce moment, entre l'UDC et le PDC, c'est pas l'amour fou, et pas seulement à Genève. Alors un coup de billard à trois bandes, pourquoi pas ? De toute façon, il n'a rien à perdre, Rime : même s'il est battu, il restera au Parlement fédéral puisqu'il a été réélu au Conseil national. Comme, dans la même situation, le Genevois Yves Nidegger. C'est tout l'UDC, ça : on joue les fier-à-bras mais on a quand même pris une bonne assurance avant, au cas où...

Y'a pas que dans la Pénitentiaire que les chaises directoriales valsent, à Genève : y'a aussi dans la Protection des mineurs (SPMi). Sa directrice, Sahra Leyvraz-Currat n'a pas été reconduite dans ses fonctions, mais l'Office de l'enfance et de la jeunesse assure qu'en fait, son départ a été «organisé en bonne intelligence (entre elle) et la hiérarchie ». On est bien content que « la hiérarchie » (n'importe laquelle) puisse faire quelque chose, quoi que ce soit, « en bonne intelligence », vu que généralement, l'intelligence et la hiérarchie, ça fonctionne pas pareil. La « Tribune de Genève »  évoque quand même «des burn-out à répétition» et un taux d'absentéisme atteignant 15%, soit le triple du taux moyen à l'Etat. Y'aurait pas la bonne ambiance à bord? Pourtant, le service de protection des mineurs ( qui ne s'occupe pas de ceux de fonds mais des djeuns) ne dépend pas de Maudet...

« Je suis conservateur sur certaines valeurs judéo-chrétiennes qui sont immuables », proclame Oskar Freysinger dans « Le Matin Dimanche » du 1er novembre. Bon, ben faudrait savoir : soit elles sont « judéo-chrétiennes », c'est-à-dire relatives à une tradition religieuse parmi d'autres, et elles ne sont pas immuables, soit elles sont immuables, et ne sont donc pas plus « judéo-chrétiennes » que musulmanes, païennes, panthéistes ou athées.

Résumant les conditions d'acceptabilité par le PS d'une candidature UDC au Conseil fédéral,. le président du PS, Christian Levrat, estime (dans « Le Temps » du 19 octobre) qu'« au XXIe siècle, respecter la Convention des droits de l'Homme et défendre les accords bilatéraux, ce ne sont pas des exigences démesurées ». Bien sûr que non, mais est-ce que l'UDC vit au XXIe siècle ?

Une pétition de soutien à l'Usine a été lancée, et mise en ligne. Elle demande au Conseil Municipal de la Ville, au Conseil d'Etat (et tout spécialement à Supermaudet) de «reconnaître le système de fonctionnement» de l'Usine («l'autogestion et la responsabilité collective et solidaire »). On peut -pardon : on doit- la signer sur appelpourlusine.wesign.it/fr

On a examiné avec curiosité les résultats détaillés de l'élection, le mois dernier, des représentant-e-s genevois au Conseil National, et en particulier, en nombres absolus et en pourcentage du total des suffrages personnels de l'ensemble des candidat-e-s de chaque liste ayant obtenu des sièges, les écarts séparant d'une part les derniers des élus de chaque liste de leur suivant immédiat, et d'autre part les premiers des derniers de chaque liste. Et ça donne ça :
- chez les Verts, Lisa Mazzone obtient 654 voix de plus qu'Anne Mahrer, soit 0,8 % du total des suffrages personnels des candidats Verts, et 3922 voix de plus qu'Esther Hartmann, soit 4,9 % du total des suffrages de l'ensemble des candidat-e-s de la liste. On a donc un vote assez resserré de l'électorat Vert...
- au PDC, Guillaume Barazzone obtient 6262 voix de plus que Guy Mettan et 8666 voix de plus que Véronique Schmied, soit respectivement 5,9 et 8,2 % du total des suffrages de l'ensemble des candidat-e-s de la liste. C'est beaucoup.
- chez les socialistes, Laurence Fehlmann Rielle obtient 1301 voix de plus que Lydia Schneider Hausser, et Carlo Sommaruga 7866 voix de plus qu'Olga Baranova, soit respectivement 0,6 et 3,8 % du total de l'ensemble des candidat-e-s de la liste. C'est bien, mais on peut faire mieux.
- à l'UDC, Yves Nidegger obtient 3597 voix de plus qu'Eric Leyvraz et Céline Amaudruz 5467 voix de plus que Howard Nobs, soit respectivement 2,1 et 3,2 % du total des suffrages de l'ensemble des candidat-e-s de la liste. Le vote de l'électorat UDC est assez resserré entre la tête et la queue de liste, mais assez distandu entre le deuxième élu et le premier des viennent-ensuite...
- au PLR, Benoit Genecand obtient 2846 voix de plus que Rolin Wavre, et Christian Lüscher 6356 voix de plus que Silvia Zeder, soit respectivement 1,4 et 3,1 % du total des suffrages de l'ensemble des candidat-e-s de la liste. On est dans le même ordre de faible dispersion que chez les socialistes.
- au MCG, enfin, Eric Golay obtient obtient 7468 voix de plus qu'Eric Stauffer et 9586 voix de plus qu'Ana Roch, mais seul son nom était cumulé sur la liste, ce qui double son score sur les listes MCG non modifiées, et rend la comparaison avec les autres listes insignifiante.
Voila. Disons qu'en gros, à l'exception du PDC où les écarts sont importants entre la tête de liste et son suivant, et entre la tête et la queue de liste, l'usage du latoisage (biffage) et du panachage des listes n'a pas vraiment bouleversé l'ordre prévisible dans lequel les candidat-e-s se sont retrouvés au soir de l'élection. Tout ça pour en arriver à cette conclusion ? Ben ouais. Des fois, faut savoir enfoncer une porte ouverte pour prouver qu'il y avait une porte et qu'elle était ouverte.

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