Fonds de tiroir


Le Maudet en chef, se sentant tenu de « rassurer la population genevoise » après les attentats parisiens, a assuré d'abord qu'il n'y avait pas «aujourd'hui de menace terroriste directe à Genève », mais qu'on se devait quand même « d'être sur le qui-vive », et que de toute façon le canton serait prêt à faire face. Nous voila rassurés, même si deux disparitions de Genève, liées au djihadisme, ont été recensées (sur les 71 cas recensés en Suisse). On est d'autant plus rassurés qu'« une plateforme va être créée pour détecter les cas de radicalisme chez les jeunes ». Et voilà, tout de suite, « les jeunes », y'en a que pour eux. Et les vieux, alors ? Ils puent de la gueule ? Ils peuvent pas se radicaliser eux aussi? Y'a pas des EMS qui pourraient être des camps d'entraînement ? des déambulateurs piégés ? Des dentiers kalachnikovs ?

Titre du« « Courrier » de samedi, à propos du débat au sein du PSS, après les attentats de Paris, sur le soutien au référendum contre la loi sur le renseignement : « gauche tendance matraque ou Bisounours ? ». Parce que c'est ça, le choix qu'on a ? Matraque ou Bisounours, rien d'autre ? Ben dis donc, c'est enthousiasmant... y'a pas un chtite place, même une toute petite, pour une gauche plus intelligente qu'une matraque et plus rationnelle qu'un Bisounours ? On est mal barrés, là...

Commandé par le Conseil administratif alors que la droite s'attaquait aux Unités d'action communautaire (UAC) de la Ville, il y a deux ans, un rapport d'audit sur ce service a été rendu public la semaine dernière. Il relève à la fois la pertinence des missions des UAC, que la droite remettait en cause, et des problèmes de coordination et d'administration. Du coup, le PLR menace de n'accorder aux UAC qu'un budget de quelques mois, pendant lesquels la droite en général pourra étudier le rapport d'audit. Il leur faut combien de mois, aux conseillères et conseillers municipaux de la droite, pour étudier UN rapport ? Autant qu'il leur en a fallu (trois mois) pour consentir à étudier le budget ?

Marine Le Pen se gargarisait dimanche soir du résultat du Front National à Calais. On aurait du le leur dire, à l'époque, aux Français, qu'il ne fallait pas reprendre Calais aux Anglais (à moitié français, d'ailleurs : c'étaient les Plantagenêt). Maintenant, y'a plus qu'à le leur rendre, Calais, aux Anglais. Avec Marine Le Pen et toute sa famille en prime. Sans oublier les milliers de migrants qui y moisissent en attendant l'occasion de se rendre clandestinement en Grande-Bretagne.

A propos de l'impact électoral, réel ou supposé, des attentats parisiens de novembre sur le vote aux élections régionales, on notera qu'à Paris, précisément, le Front National n'obtient que moins de 10% des suffrages, que ses résultats sont particulièrement faibles dans les locaux de vote des quartiers où ont eu lieu les attentats, que les listes socialiste, écologiste & communiste réunissent près de 50% des suffrages, dont 32 % pour la liste socialiste.  Tout ça ne console pas des résultats globaux, mais met un peu de baume à l'urne.

Catastrophe : en 2016, il n'y aura plus qu'un seul canton romand à être considéré comme assez riche pour remplir le pot de la préquation financière fédérale, et manque de pot, justement, ce canton, c'est Genève. Qui y mettra près de 250 millions de francs, malgré son budget déficitaire, sa dette de 13 milliards, sa grève de la fonction publique et les cadeaux fiscaux distribués par  sa droite à sa clientèle... Le voisin vaudois, lui, vient de passer du statut de canton riche à celui de canton plus très riche, et recevra de la caisse fédérale plus que ce qu'il y met. Et il ne reste en réalité plus que six cantons (Genève, Zurich, Zoug, Bâle, Schwytz et Nidwald) à payer pour les vingt autres qui reçoivent. On n'a pas l'air cons. là...

Petites nouvelles du PS suisse, juste histoire de contrebalancer celles qui nous viennent du PS français : l'Assemblée des délégués du parti, samedi, a déterminé ses positions sur quatre objets soumis, soit à votation populaire le 28 février, soit à récolte de signatures pour un référendum ou une initiative populaires. Le PSS soutient donc le référendum contre la nouvelle loi sur le renseignement, qui contient «une atteinte disproportionnée à la vie privée» et confie au service de renseignements de la Confédération une tâche qu'il serait incapable d'assumer correctement. Le PSS soutient en outre l'initiative populaire pour « plus de transparence dans le financement politique » et celle de l'Asloca pour « davantage de logements abordables », et appelle à voter "non" le 28 février au deuxième tunnel routier du Gotthard. Voila. Et pour le deuxième tour des Régionale françaises, qu'est-ce qu'... ? Ta gueule !




Commentaires

Articles les plus consultés