Fonds de tiroir


Dans le paquet de loi présenté en octobre sous prétexte de «désenchevêtrement» des compétences entre le canton et les communes, outre la municipalisation du domaine parascolaire, on note la cantonalisation de l'action sociale en faveur des personnes âgées -sauf que la Ville de Genève gardera la compétence de pouvoir verser une aide financière complémentaire à l'aide cantonale aux rentiers AVS et AI... la Ville de Genève, oui, mais elle seule : parce qu'elle seule s'est battue victorieusement contre le Conseil d'Etat pour pouvoir verser cette aide. Et les autres communes ? Elles n'auront pas le droit de faire ce que la Ville a décidé de faire. Etrange manière de concrétiser le principe d'égalité des droits : selon que vous habitez en Ville ou non, vous aurez le droit de recevoir une aide municipale ou non... et l'association des communes genevoises est d'accord avec cela ? Voilà qui va certainement rehausser son prestige...

Le Conseil d'Etat genevois a fait les comptes de la grève de la fonction publique du 10 au 12 novembre dernier. Et ceux qui ricanent en disant qu'il ferait mieux de faire les comptes de l'Etat lui-même, le Conseil d'Etat, ont tort. Parce que la grève, elle améliore les comptes de l'Etat. Tout membre du personnel de l'Etat étant tenu d'annoncer sa participation à la grève, le gouvernement a une idée assez précise de l'ampleur de celle-ci. Donc, sur 17'226 employés de l'Etat (sans les régies et entreprises publiques), 32,8 % ont fait grève (avec une pointe de 45,7 % dans l'instruction publique et un minimum de 4 % dans les services du Grand Conseil) pendant, au total, 20'894 heures, soit 17,49 % du total des heures de travail dues (la grève a duré en moyenne 3 heures 42 le premier jour, 3 heures 33 le deuxième jour, 3 heures 33 le troisième jour). Et comme les heures de grève ne sont pas payées (les grévistes membres d'un syndicat reçoivent du fonds de grève 25 francs par heure de grève non payée), l'Etat a économisé, en trois jours de grève, 1,219 millions de francs. Comme quoi, non seulement la grève est un droit des travailleurs, mais aussi un moyen de faire des économies sur la masse salariale sans avoir besoin ni de baisser les salaires, ni de supprimer des postes. Quand on vous dit que finalement, les meilleurs spécialistes des équilibres budgétaires publics, ce sont les travailleurs du secteur public, vous nous croyez, maintenant ?

3100 Islandais athées (en gros, 1 % de la population) se sont déclarés fidèles d'une antique religion sumérienne pour ne pas avoir à payer un impôt obligatoire de 80 francs par an au profit des églises officielles, et ont promis de restituer le montant de cet impôt aux adeptes de ladite religion (le zuisme). L'Eglise du Grand Dugong du Dernier Jour du Frais  devrait en prendre de la graine à Genève, non ?

La droite coagulée a donc atteint son objectif dans le débat budgétaire en Ville de Genève : faire passer l'excédent budgétaire de huit à quinze millions de francs, sur un budget d'un milliard et cent millions de francs. Pourquoi s'est-elle fixé cet objectif ? Mystère. Elle n'avait même pas à sa disposition le prétexte d'une crise des finances municipales, comme elle a celui, au Grand Conseil, d'une crise des finances cantonales (dont elle est d'ailleurs largement responsable). En Ville de Genève, les comptes sont bénéficiaires, le budget proposé était bénéficiaire, la dette est maîtrisée. C'est peut-être cela, après tout, qui la hérisse, puisqu'elle ne peut s'en prévaloir, ni n'en tirer aucune fierté, puisqu'elle n'y est pour rien. Alors autant faire un gros caca nerveux pour se défouler. Sur la culture, par exemple...

Mais où il était, le Conseiller administratif PDC Guillaume Barazzone, lorsque le projet de budget du Conseil Administratif, qu'il était sensé soutenir et Conseil dont il est sensé être membre, se faisait dépenailler par la droite coagulée, PDC compris ? Ben, il avait foutu le camp à Berne, le Conseiller administratif Barazzone, qui est aussi le Conseiller national Barazzone, ce qui est bien pratique quand on ne veut pas assumer ses responsabilités genevoises et qu'on peut s'en défausser en expliquant qu'on a quelque chose dans son agenda bernois. Mais évidemment, si ça peut faire prétexte, ça fait pas justification. Alors il s'en est bricolé une, de justification, le Conseiller administratif PDC Guillaume Barazzone. Aussi crédible que les propositions budgétaires de la droite coagulée. S'il n'était pas à sa place pour défendre le budget de l'exécutif dont il est membre, le Conseiller administratif PDC Guillaume Barazzone, c'est parce qu'il n'était « pas en phase avec le discours de la majorité du Conseil administratif »  (c'est-à-dire des quatre autres membres dudit conseil), que ce discours était trop «partisan» et qu'il ne voulait « pas y être associé ». Mais au Conseil administratif lui-même, il veut toujours y être associé, Barazzone. C'est vrai, après tout, qu'il était « partisan , le discours du Conseil administratif. Mais partisan de son projet de budget. Dont le Conseiller administratif PDC Guillaume Barazzone était supposé être lui aussi partisan. Mais qu'il ne voulait pas défendre contre son propre parti, aligné sur le reste de la droite coagulée. « Courage fuyons », c'est le nouveau slogan du PDC ?




Les juifs peuvent obtenir le salut éternel sans avoir besoin de devenir chrétiens, estime une commission théologique du Vatican. Même s'ils sont homosexuels et de gauche ? Bon, faut pas pousser, quand même...

Selon plusieurs instituts américains de recherches sur les religions, la proportion d'athées déclarés dans la population des USA devrait passer de 16,4 % en 2010 à 25,6 % en 2050...  faut vraiment attendre quarante ans pour que les Lumières atteignent le quart de la population ?

L'UDC en est persuadée : l'élection de Guy Parmelin au Conseil fédéral va la booster en Romandie : le président du parti, Toni Brunner, en attend même une progression  de 4 points chez les welches (l'UDC fait 21 % des suffrages en Suisse romande, contre 33 % en Suisse alémanique). Les présidents des deux partis qui ont fait élire le Vaudois contre le candidat préféré des blochériens, le PS et le PDC, ne croient pas à un « effet Parmelin » : Christian Levrat ne voit pas de lien entre les conseillers fédéraux et les résultats électoraux de leur parti, et Christophe Darbellay prévoit plutôt « de la friture sur la ligne » entre l'UDC et son nouveau ministre. Et nous aussi, on a comme un doute sur l'« effet Parmelin » en Romandie. Ou alors on a mal mesuré le charisme du viticulteur de la Côte, et sous-estimé le prestige d'un Conseiller fédéral chargé du département militaire. Ouais, ça doit être ça. Surtout à Genève et dans le Jura.

Les dégâts de la casse lors de la manif de samedi dernier à Genève, au prétexte de défendre la culture alternative, « se montent à plusieurs dizaines de milliers de francs », a annoncé le porte-parole de la police genevoise. Les dégâts des coupures budgétaires opérées dans les budgets culturels, alternatifs ou non, par la droite genevoise, se montent, eux, à plusieurs millions de francs. Des gagne-petits, décidément, ces alternatifs.



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