Fonds de tiroir


Jean-Noël Rey abattu à Ouagadougou, avec son (et notre) camarade Georgie Lamon, par des djihadistes d'AQMI : c'est étrange comme la disparition de quelqu'un avec qui on était, dans le parti, pendant vingt ans, en désaccord sur à peu près tout, peut à ce point vous marquer...


La Ville de Genève a adressé deux avertissements et deux blâmes à l'un de ses fonctionnaires, affecté au service de l'état civil, pour son agressivité avec les usagers. On ne commentera pas l'info. On se contentera de préciser que le président du Conseil Municipal n'est pas fonctionnaire de la Ville. Et que le butor, à propos duquel la cheffe de service reçoit dix-huit fois plus de plaintes qu'à propos de ses collègues, avait, pour l'aider à se comporter de manière civilisée, dû suivre des cours de «gestion du stress», «communiquer autrement», «gestion du temps et efficacité personnelle». On a mauvais esprit si on suggère que ce genre de cours, c'est de l'ersatz de placebo ?

Le 28 février, on votera en Suisse sur une initiative populaire pour «l'égalité fiscale» entre couples mariés et non mariés (concubins, quoi), le système actuel avantageant les seconds par rapport aux premiers. L'initiative a été lancée par le PDC suisse. Le PDC genevois la soutient. Comme la corde soutient le pendu : le parti cantonal s'abstiendra en effet de toute campagne en faveur de l'inbitiative du parti national, parce qu'elle inscrit dans la constitution un principe en voie accélérée d'obsolescence : le mariage est l'union « d'un homme et d'une femme ». Pas de deux hommes ou de deux femmes (vade retro satanas). Et pas un truc du genre partenariat civil, non : un homme et une femme. Pis c'est tout. Le groupe LGBT du PDC  (voui, il y en a un, c'est dire si tout dans notre monde naguère bien ordonné part en couille) appelle même à faire campagne contre l'initiative du PDC. Le PDC genevois, lui, se contentera de trouver « maladroite » la formulation de l'initiative, et de réaffirmer son soutien au maiage pour tous et toutes. C'est-à-dire (vade retro sanatas) entre deux hommes ou deux femmes. Tout fout le camp, on vous dit. Mais au PDC, ça fout le camp discrètement. Sans faire campagne. Ni pour, ni contre, bien au contraire. Ou pour ou contre, mais sans le dire. Enfin, au moins, ça bouge. Un peu.

Alors qu'on contemplait dans nos media préférés (et quelques autres) Supermaudet rouler des mécaniques en promettant que dès à présent et jusqu'à désormais inclu, on allait voir ce qu'on allait voir comment que la police elle allait mâter ces féroces blacks blocks qui viennent jusque dans nos Rues Basses égorger nos vitrines et nos façades, on s'est surpris à relire la relation, par la « Tribune de Genève », des aventures de Gominator lors de la manif pour la culture alternative du 19 décembre, débordées par des taborniaux qui n'en avaient rien à secouer de la culture alternative. On résume : avant le début de la manif, inquiet pour sa boutique de cigarettes électroniques, déjà plusieurs fois prise pour cible de tagueurs, appelle le chef de cabinet de Maudet pour être rassuré sur les mesures de sécurité prises pour prévenir les débordements de la manif. Il est rassuré. Mais à minuit, son système de vidéosurveillance lui indique que sa boutique est cassée et pillée. Il appelle Police Secours, qui lui répond qu'aucune force de police n'est disponible pour protéger ses vaporettes et sa vitrine. Furax, Gominator annonce qu'il va se rendre sur le champ de bataille. Du coup, trois policiers sont envoyés devant son petit commerce. Sur quoi une centaine de manifestants se pointent et les trois flics foutent le camp. Stauffer rappelle le chef de cabinet de Maudet, et plusieurs dizaines de policiers en tenue d'assaut viennent l'extraire de son échoppe. C'est Austerlitz. Ou la Beresina, on sait pas trop. En tout cas, il apparaît que la boutique de Gominator (et Gominator lui-même) ont plus d'importance (mais il nie que sa notoriété politique l'ait avantagé -tu parles...) que le Grand Théâtre, dont la façade a pu être endommagée sans que le Guet ne se manifeste (le Guet devait faire le guet) et qu'on voie l'ombre d'un Chasse-gueux.

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