Fonds de tiroir


C'est pas charitable, d'accord, mais ça nous a bien fait rigoler quand même : le MCG s'est vautré dans la récolte de signatures pour son initiative qui demandait à Genève de renégocier toute seule l'accord  de 1973 entre la France et la Suisse, qui permet la rétrocession aux communes françaises (de l'Ain et de la Haute-Savoie) où résident des salariés travaillant à Genève, d'une partie des impôts qu'ils y paient. On se souvient des cris de victoire du MCG lorsqu'il avait déposé son initiative, signée par 8560 personnes : il était tout fier d'avoir fait aboutir pour la première fois une initiative populaire. Ben non : sur les 8560 signatures contrôlées, 1371 ont été invalidées, parce qu'à double, ou illisibles, ou apposée par des étrangers, ou des mineurs... ou des frontaliers. Ne restait donc plus que 7189 signatures valides, alors qu'il en fallait 7403. Alors évidemment, le MCG accuse la faute à pas de chance : la durée de récolte de signatures, les élections fédérales, d'autres initiatives lancées par d'autres groupes, tout ça... et  son luminescent (quoique dépité) président de promettre que le parti va « dans quelque temps », relancer une initiative sur le même sujet. « Dans quelque temps », voui : le temps d'apprendre comment on vérifie les signatures qu'on ramasse. Et de se rendre compte que faire signer par des frontaliers une initiative contre les frontaliers, c'est très, très con.

Avec nos déclaration d'impôts (ben ouais, on en paie. Oh, pas des masses, dans les 2 % de notre revenu de pouilleux, mais faut bien que nos jetons de présence servent à quelque chose), on a reçu une jolie bafouille de notre bon ministre cantonal des Finances, le gentil PDC Serge Dal Busco. Qui nous explique que si le canton traverse une crise budgétaire, c'est pas du tout parce qu'on a distribué des cadeaux fiscaux et qu'on est obsédés par la dette et le déficit, nan, pas du tout, du tout : c'est à cause du « retournement conjoncturel». Parce que cette salope de conjoncture, elle s'est retournée sans prévenir. D'où un « contexte tendu avec une évolution défavorable des prévisions de recette fiscale ». Et comment faut-il  faire face, à ce cobntexte tendu et ces prévisions défavorables ? Ben, par des zéconomies, nous dit le gentil Monsieur Dal Busco. Des zéconomies sur quoi ? Sur les dépenses salariales pour la fonction publique. Parce que sinon, faudrait augmenter les zimpôts. Et là, c'est l'exorciste qui pointe : Vade Retro Satanas Fiscalis ! Et si on se contentait de rétablir la charge fiscale d'avant les cadeaux ? Vade Retro Satanas Fiscalis, on vous dit. Heureusement que le gentil Serge Dal Busco nous remercie d'avance de notre « contribution citoyenne » (nos impôts, donc, si bas soient-ils), parce que sinon, on pourrait croire que les impôts, en soi, c'est sale...

L'Hospice Général, qui à Genève assume l'hébergement des requérants d'asile, a inauguré le 22 janvier  un centre d'hébergement destiné aux jeunes migrants non accompagnés, jusque-là hébergés au Petit Saconnex, dans un foyer vétuste. 131 de ces réfugiés mineurs, pour la plupart des garçons arrivés en Suisse dans les six derniers mois, se sont donc installés dans le nouveau centre, qui offrira 230 places. A la Praille. C'est humain, ça, d'héberger des réfugiés à la Praille ?

Le Conseil d'Etat a fait les comptes des grèves de la fonction publique, en novembre (trois jours) et décembre (quatre jours) dernier : sans compter les hôpitaux universitaires, l'Hospice Général et les autres établissements publics autonomes, en novembre, la grève a pesé près de 66'000 heures de travail, et en décembre, un peu plus de 24'000 heures. Puisque les heures de grève ne sont pas payées, les retenues salariales ont été de 3,8 millions de francs en novembre et de 1,4 million en décembre. Total, 5,2 millions d'économies sur la masse salariale. Et on dit que la fonction publique ne fait rien pour équilibrer les finances de l'Etat ?

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