Ville de Genève : 9500 signatures contre le crétinisme budgétaire


   
Savoir raison rétablir

Le double référendum contre les coupes budgétaires opérées par la droite coagulée du Conseil municipal de Genève a abouti -et même largement, puisque il a obtenu 9500 signatures (encore non validées) sur chaque référendum alors qu'il en fallait 4000. En décembre dernier, la majorité de droite et d'extrême-droite du parlement municipal genevois avait pris hache et rabot et taillé, à l'aveugle, dans les subventions sociales et culturelles et les lignes de fourniture aux services et à l'administration de la Ville, alors même que le projet de budget présenté par le Conseil administratif était mieux qu'équilibré : excédentaire... Mais la droite et l'extrême-droite municipales, confrontées à un exécutif de gauche, étaient tenaillées par un intense besoin de faire savoir qu'elles existent. On le sait donc. On sait surtout à quoi se réduit, politiquement, cette existence : à un exercice imbécile qui menace de faire des dégâts bien plus importants que ce que suggèrent  les pourcentages de réduction des subventions et des allocations de ressources -la votation, en juin ou en septembre prochain,  permettra de réparer ces dégâts, et d'éviter d'en faire d'autres : pour faire boucherie, la hache est peut-être un outil utile. Pour faire menuiserie, le rabot n'est pas de trop. Pour faire de la politique culturelle et sociale, et en faire une qui réponde aux besoins croissants d'une population croissante, la raison raisonnable raisonne mieux : il ne s'agira lors du vote populaire que de la rétablir.


Les coupes budgétaires, c'est pour les autres. Seulement pour les autres. Toujours pour les autres.

Contrainte et forcée, la Ville de Genève devra appliquer, en attente du vote populaire,  les coupures budgétaires imposées par la droite coagulée en décembre dernier, dans les subventions culturelles et sociales, dans les fonds généraux culturels et dans les fournitures de tous les services et de toutes les institutions municipales, alors même que les référendums lancés
contre ces coupespar les milieux culturels, les associations d'entraide et d'action sociale et les partis de gauche ont abouti. Ces référendums, en effet, n'ont pas d'effet suspensif : le budget tronçonné est entrée en vigueur le 1er janvier, les victimes du tronçon nage en ont été averties -mais ce qui leur a été enlevé pourra leur être restitué, si le peuple de la Ville en décide ainsi, en votant "non" aux coupes budgétaires lorsqu'elles lui seront soumises. Quand ? Mystère. Au plus tôt en juin, plus probablement en septembre.

Les coupes budgétaires opérées en décembre ont frappé, quasi indistinctement, les dépenses culturelles et sociales, en particulier les subventions aux acteurs associatifs -mais aussi les moyens accordés aux institutions publiques, puisque les lignes de fournitures de biens, marchandises et services, y compris l'eau et l'électricité, ont eux aussi été réduits. Le secteur associatif, culturel et social, a donc été en première ligne dans la récolte de signatures au bas des feuilles de référendum -la coalition "La culture lutte" a, à elle seule, récolté la moitié des signatures. La culture, cependant, n'a pas été la seule cible de la hache et du rabot budgétaires de la droite coagulée : l'action sociale a elle aussi été maltraitée : les ressources accordées aux associations et organisations assurant l'hébergement de sans abris, l'alimentation des plus pauvres, l'intégration d'immigrants, le soutien aux femmes et aux enfants victimes de violence... toutes ont été réduites, au terme d'un débat tronqué lors duquel la majorité de droite et d'extrême-droite, en s'attaquant à la culture, à l'action sociale et au fonctionnement de l'administration, a pris bien garde de ne toucher à aucun des privilèges, aucun des cadeaux, aucune des prébendes, aucune des rémunérations des conseillers municipaux et des conseillères municipales : les coupes budgétaires, c'est pour les autres. Seulement pour les autres. Toujours pour les autres.
Les référendums ont abouti, la campagne contre cet aveuglement corporatiste commence.

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