Brèves


En 2013, le Parti socialiste suisse refusait avec hauteur d'accepter un soutien financier, sous forme de don, d'une société anonyme (la compagnie aérienne Swiss) : «majoritairement financé par les cotisations de ses membres et des dons de personnes privées, notre parti n'entend pas brader sa crédibilité et son indépendance», écrivait la direction du PSS -qui avait cependant accepté le don d'une coopérative. Deux ans (dont une année électorale) plus tard, les caisses du parti sont maigrichonnes : il n'a pu dépenser pour sa campagne électorale que moins du quart (2,5 millions)  que ce que l'UDC a dépensé (10.5 millions), et tout juste un peu plus du quart que ce que le PLR a dépensé (9,5 millions), en ayant cependant plus de suffrages et de sièges que lui, ce qui distend le lien entre les dépenses et les résultats électoraux. Et donc, aujourd'hui, la direction du parti propose d'accepter les dons de grandes entreprises (comme le Crédit Suisse ou Swiss) pour autant qu'ils soient inconditionnels et transparents. La Jeunesse socialiste tempête : « sauter au cou des banques pour régler nos problèmes d'argent nous fait perdre toute crédibilité »... sont toujours un peu excessifs, ces jeunes socialistes : c'est pas au cou des banques que la direction du PSS veut sauter, c'est à leurs coffres. N'empêche : on est tout à fait d'accord avec la JS...

Or donc, l'inititive du PDC contre la « pénalisation » fiscale du mariage a été rejetée. Par le peuple (à 50.8 %), mais pas par les cantons, qui l'ont majoritairement (par quinze cantons et trois demi-cantons) acceptée. D'habitude, la distorsion entre les majorités des cantons et du peuple se fait dans l'autre sens ;: le peuple accepte, ais une majorité de cantons refuse. Finalement, le PDC aura quand même réussi à inover, avec son initiative...

Plutôt que d'engager directement des nettoyeuses et des nettoyeurs et de les intégrer dans la fonction publique, le canton de Genève a préféré modifier ses critères d'attribution à des sociétés privées des mandats de nettoyage de ses bâtiments : depuis le 1er janvier de cette année, au terme d'une négociation entre le canton, les syndicats et les entreprises,  les entreprises soumissionnaires doivent payer tous leurs agents et agentes d'entretien comme s'ils et elles étaient titulaires d'un diplôme, et s'ils ne le sont pas, leur donner la formation nécessaire. Le respect de cette condition devrait, selon l'Etat, avoir pour conséquence une augmentation du salaire des nettoyeuses et nettoyeurs, mais selon les syndicats, le gain ne serait en réalité que de 10 centimes de l'heure pour la plupart des employés, d'un franc de l'heure pour quelques uns. De plus, cette mesure n'a aucun effet contre la sous-enchère salariale (il suffit de changer un employé de catégorie professionnelle pour ne pas avoir à le payer plus). Et on est toujours en-dessous de 4000 francs par mois de salaire brut. Le président du syndicat patronal du nettoyage peut dès lors se féliciter de ce que l'Etat (contrairement à la Ville de Genève, qui voulait imposer un salaire minimum de 25 francs de l'heure) n'ait pas « marché sur notre partenariat social »... Evidemment, un « partenariat social » qui laisse des salaires inférieurs à 20 francs de l'heure, ça se cultive...

Condamné (à 30 jours-amende avec sursis et 1050 francs d'amende) pour avoir acheté sur instructions de son chef de parti (Eric Stauffer, donc) une boulette de coke à un dealer des Pâquis pour prouver ce que tout le monde savait déjà, à savoir qu'il était facile de se procurer de la coke aux Pâquis, l'ancien président de la jeunesse du MCG, et membre du bureau directeur du parti, en a démissionné avec fracas, pour protester contre son lâchage par le parti et ses pontes, qui lui avaient assuré que tous ses frais seraient pris en charge. « On m'a laissé dans un coin comme une vieille chaussette », se lamente Brice Arduini. Elle s'attendait à quoi du MCG, la jeune chaussette ? à de la compassion démocrate-chrétienne ou de la solidarité socialiste ?



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