Brèves


Le Parti du Travail lance à Genève une initiative populaire cantonale « pour le remboursement des soins dentaires ». Les soins dentaires ne sont à ce jour pas remboursés par l’assurance-maladie, et ceux qui en ont besoin doivent en payer le 89% de leur poche. Du coup, dans la région lémanique, 5 % des personnes renoncent à des soins dentaires pour des raisons financières, 40 % des enfants issus d’une famille économiquement défavorisée ont une ou plusieurs caries contre 16 % de ceux issus d’une famille des classes moyennes ou favorisées, 14 % des adultes appartenant à des groupes favorisés sont totalement édentés, contre 32 % de ceux appartenant à des groupes défavorisés. Le Conseiller d’Etat vaudois Pierre-Yves Maillard a même déclaré : « les inégalités sociales jouent à plein et la santé dentaire des populations défavorisées du canton correspond à celle des habitants en voie de développement ».
Le Parti du Travail propose de mettre en place un système d’assurance de soins dentaires pour un accès libre et égal à la santé bucco-dentaire, qui rendra ces soins accessibles à toutes et tous, favorisera la prévention et permettra une amélioration de la santé de la population. Il propose un financement sur le modèle de l’AVS (des cotisations paritaires employés-employeurs).
Alors on fait comme d'hab' : on télécharge la feuille de signature, on l'imprime, on la signe et on la renvoie. C'est par là que ça se passe :
http://www.fichier-pdf.fr/2016/03/15/initiativesoinsdentairestextedefinitifbis/

« Les Suisses votent UDC, la société civile pour les autres », écrivait dans «Le Temps», après la défaite de l'UDC sur son initiative de «mise en oeuvre», le journaliste Yves Petignat, en admettant certes qu'il s'agit d'une caricature, mais en évoquant tout de même « un phénomène inaccoutumé en Suisse : l'apparition de la société civile dans le champ politique ». Inaccoutumée en Suisse, l'apparition de la « société civile » dans le champ politique ? Pourtant, s'il est un pays où la dite « société civile » occupe le champ politique, depuis qu'il existe au sens moderne du terme (c'est-à-dire depuis la révolution radicale, en gros), c'est bien la Suisse... Petignat n'est pas le seul, loin de là, à nous balancer la mobilisation de la « société civile » comme explication de la défaite de l'UDC. Comme s'il n'y avait aucun élément de la « société civile » qui puisse soutenir l'UDC... On doit bien avouer que l'invocation de cette «société civile» commence à nous gaver sévère. Parce qu'enfin, c'est quoi, la « société civile » ? C'est tout ce qui n'est ni clérical, ni militaire, ni aristocratique, ni oligarchique. Bref, c'est toute la société sauf les prêtres, les militaires et les patriciens (et patriciennes...). Autrement dit, c'est tout le monde ou presque. Y compris les « politiques ». Et quand un vote référendaire mobilise l'opinion publique, il mobilise forcément la «société civile». Parce que les associations, les syndicats, les partis, c'est de la société civile. L'UDC, l'ASIN, le MCG, la Lega et leurs pseudopodes, c'est de la société civile. Les signataires de l'initiative de l'UDC, ils sont dans la société civile. Il y a de la droite et de la gauche dans la société civile. De la xénophobie et de l'internationalisme. De tout, quoi. Alors qu'on nous arrête de nous bassiner avec ce « réveil de la société civile » : elle ne s'est jamais endormie. Parce que si elle s'endormait, il n'y aurait plus de société du tout, «civile» ou non. Plus que des appareils sans bases et des pouvoirs sans citoyens.

Après l'échec de l'initiative udéciste de mise en oeuvre de l'initiative udéciste de mise en oeuvre de l'expulsion des criminels étrangers, les sagaces analystes politiques ont constaté une mobilisation inédite des jeunes, dans le camp du refus de l'initiative : les classes d'âge les plus jeunes ont massivement rejeté le texte (à deux contre un  chez les moins de 25 ans, alors qu'il n'a été rejeté qu'à 55 % par les 55-64 ans), alors qu'elles avaient été tout aussi massivement abstentionnistes (à 83% pour les moins de 30 ans) lors du vote en 2014 de l'initiative (udéciste aussi) contre l'« immigration de masse », laquelle avait été acceptée de justesse. Du coup, « Le Matin Dimanche » titre « les jeunes peuvent se réveiller le dimanche matin ! ». Bah, il suffit de pas se coucher après la teuf du samedi soir...

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