Fonds de tiroir


Pour changer, deux rayons de soleil dans le brouillard, deux bonnes nouvelles, quand même, et sans ironie, dans la grisaille.
A la fin de l'année dernière, la Gambie a interdit les mutilations génitales, dont l'excision, et l'Assemblée nationale a adopté une loi les réprimant pénalement, jusqu'à trois ans de prison, voire de la prison à vie si les mutilations ont entraîné la mort. La Gambie, ou les trois quarts des femmes ont été excisées, rejoint les 26 pays africains qui considèrent déjà les mutilations génitales comme un crime.
Début décembre, la Mongolie a aboli la peine de mort. La dernière exécution y remonte à 2008. Elle est le 102e pays à procéder à cette abolition. En 2015, les Fidji, Madagascar et le Surinam ont également aboli la peine de mort.
Cela dit, le combat continue : la Chine, l'Iran, l'Arabie Saoudite et les Etats Unis restent en tête du classement des exécutions capitales permises par la loi. Sinistre concours.

« Le Matin Dimanche » du 6 mars a publié LE scoop, LA photo de la soirée du Procureur général de Genève, Olivier Jornot, mettant la main aux fesses de la « jeune porocureure éméchée avec qui (il a eu) des contacts rapprochés ce soir-là ». Bouleversifiant document. « Vous ne pouvez pas être le premier magistrat du canton et vous faire photographier avec la main sur les fesses d'une subordonnés », fulmine un avocat de la place. Ah bon, alors si c'est seulement parce qu'il s'est fait photographier que ça pose problème, c'est pas grave... de toute façon, la photo est tellement floue qu'on n'arrive même pas à déterminer si Jornot pelote sa subordonnée bourrée ou s'il se gratte les couilles. La prochaine fois, faudra penser à améliorer le rendu des images, si on veut édifier le Conseil supérieur de la Magistratur(lut)e...

Lors de la dernière session du Conseil Municipal (on ne vous précise même pas lequel, c'est comme quand on dit la Ville, on n'a même plus besoin de préciser, même si notre modestie doit en souffrir), on a donc eu droit à une proposition du PLR de modifier, sans consultation de quelque représentant du personnel que ce soit, le règlement du personnel, municipal (quelques milliers de personnes, quand même) pour y intégrer une interdiction formelle d'arborer tout signe religieux (même pas forcément ostentatoire). Proposition renvoyée en commission après l'un de ses épisodes dont nous avons le secret (en l'occurrence, une interruption de séance après qu'élue d'« Ensemble à Gauche » se soit coiffée d'un foulard pour marquer sa désapprobation du discours d'un autre élu du même groupe, qui soutenait la proposition du PLR). Du coup, on a oublié de signaler qu'à côté de la proposition radelibe, le MCG en avait pondue une autre, exigeant, au nom des traditions culinaires locales, le retour du cochon dans les cuisines scolaires, d'où il avait été banni pour des raisons d'intendance. Proposition qui, elle, n'a même pas fait l'objet d'un débat et va traîner quelques mois au fond de l'ordre du jour. Mais quand même, on aurait pu les lier, la proposition vestimentaire du PLR et la proposition porcine de Justin Bridou, elles avaient un petit air en commun, bien dans l'air du temps...

Sur 3263 artères genevoises, 700 portent le nom d'une personne, dont seule une trentaine  le nom d'une femme. Et aucune femme n'a donné son nom à une rue depuis 2010. Le président du Conseil d'Etat explique que désormais, conformément à la réglementation en vigueur depuis 2002, le gouvernement (c'est lui qui décide en dernier ressort) privilégie « les dénominations courtes se référant à la toponymie locale », tout en se réservant la possibilité d'honorer en donnant leur nom à des artères, des personnalités importantes décédées depuis plus de dix ans et qui ont marqué de manière pérenne l'histoire de Genève (on en proposé trois : Sébastien Castellion, Luigi Bertoni, Georges Haldas). Mais privilégier des noms évoquant des lieux-dits ou les anciennes activités d'un site, «témoignant de l'histoire genevoise», ça tombe bien, on a toute une liste de noms de ce genre, qu'on a proposé au Conseil municipal de redonner aux rues, places, avenues, quais, boulevards, chemins, promenades (et même une île) qui les portaient naguère. Et comme on est pas chiens, on ne propose pas de débaptiser ces artères, seulement de citer, sur les plaques les indiquant,  leurs anciens noms sous le lieu actuel.  Ce qui donnerait par exemple : Rue Jean-Calvin, anciennement Rue des Chanoines;  Rue Chausse-Coq, anciennement  Rue des bordels, rue Chausse-Con;  Rue du Cheval-Blanc, anciennement Rue de l'Ecorcherie; Rue de la Confédération, anciennement Rue des Allemands; Rue de la Croix-d'Or, anciennement Rue des Orfèvres; Boulevard Jacques-Dalcroze, anciennement Rue des Casemates; Rue Etienne-Dumont, anciennement Rue des Belles-Filles; Rue Robert-Estienne, anciennement Rue des Boucheries; Rue Guillaume Farel, anciennement Rue des Philosophes;   Chemin des Genêts, anciennement Chemin sale (Vy Coffe); Place du Grand-Mézel, anciennement Place du Ghetto; Place Longemalle, anciennement Place de la Juiverie;  Rue Frédéric-Maurice, anciennement Cul-de-sac du Vieux-Bordel; Avenue de Miremont, anciennement Chemin perdu; Rue René-Louis-Piachaud, anciennement Rue du Manège; Rue du Prince, anciennement Rue du Singe; Rue du Puit Saint-Pierre, anciennement Rue de la Boulangerie; Rue du Purgatoire, anciennement  Rue des Limbes, Ile Rousseau, anciennement Ile des Barques; Rue des Savoises, anciennement Rue des Cervoises; Place de la Taconnerie, anciennement Place de la Fromagerie et Rue du Marché-au-Blé; Rue des Vieux-Grenadiers, anciennement Chemin du Four; Chemin De-Vincy, anciennement Chemin des Artichauts... c'est-y pas plus joli comme ça ?

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