Fonds de tiroir


Justifiant la fermeture programmée de centaines d'offices postaux « dans des vallées reculées » où ils « n'ont pas de clients », le président sortant du Conseil d'administration de La Poste, Peter Hasler, déclare fièrement que « La Poste n'est pas un service social ». On a avait remarqué, oui, merci. D'ailleurs, sa direction a touché en 2015 une rémunération globale de plus de 5 millions de francs, dont un million pour la directrice générale, Susanne Ruoff (qui est ainsi payée le double de son ministre de tutelle...). Donc, «La Poste n'est pas un service social». Et ça tombe bien, personne ne lui a jamais demandé de l'être. On lui demande juste d'être un service public. Un quoi ? Oh pardon, des fois, y'a des gros mots qui nous viennent, comme ça, on sait pas pourquoi...

Après le refus (de justesse) de l'initiative populaire du PDC contre la « pénalisation » fiscale du mariage, les parlementaires fédéraux ont repris le dossier de l'équité fiscale par le bon bout : le Conseil national a voté une motion donnant mandat au gouvernement d'élaborer un projet d'imposition individuelle : chaque époux est imposé sur son propre revenu, on ne considère plus le couple comme une entité fiscale, on ne traite plus différemment les couples selon qu'ils sont ou non mariés -bref, on applique un principe d'égalité devant l'impôt, et de neutralité de l'impôt à l'égard des choix de vie, qu'on ne peut pas réellement appliquer autrement. Et ça fait évidemment râler le PDC, pour qui le couple, la famille, doivent rester une « communauté économique ». A quoi ça tient, quand même, l'attachement qu'on croyait fondamental à la famille comme « cellule fondamentale de la société»... alors comme ça, là où on croyait voir de la morale, un projet social, de l'amour, quelque chose de fort quoi, on n'a qu'une question de pognon ? Déçus, on est, vraiment...

Selon le mensuel « PME Magazine », qui n'est pas précisément un brûlot gauchisant, la Ville de Genève est plutôt mieux gérée que les autres villes suisses, qui ells-mêmes « gèrent plutôt bien leurs finances publiques ».  Genève obtient la note maximale (6, comme à l'école...) en ce qui concerne la couverture de ses charges, elle est capable de payer l'intégralité de ses investissements avec ses recettes propres, de réduire au maximum la part de ses recettes fiscales qu'elle consacre au paiement des intérêts de sa dette et de maîtriser ses dépenses courantes. Faudrait que « PME Magazine » explique tout ça aux comptables amateurs de la droite municipale genevoise, qui passent leur temps (et nous font perdre le nôtre) à vouloir  faire des « économies » budgétaires parfaitement inutiles... rien que pour montrer qu'elle existe et emmerder le Conseil administratif...

Un comité de citoyens a réussi à réunir 8000 signatures (il en faut 4000 valables) au bas d'un référendum municipal contre le réaménagement des allées périphériques de la Plaine de Plainpalais, réaménagement qui implique la disparition de six arbres, le déplacement de 54 autres et le replantage de 60. Le comité référendaire  considère que ce réaménagement, voté par le Conseil municipal en remplacement d'un premier projet plus vaste (et plus coûteux en arbres), et accepté par l'association « Sauvons les arbres », est « destructeur » (et trop cher : 8 millions). De son côté, le MCG (voui, il aime les arbres, vu que des arbres frontaliers, ça existe pas, vu que les racines, ça empêche de passer des frontières) avait lancé une initiative pour empêcher l'abattage des arbres de la Plaine de Plainpalais, mais s'était viandé au stade de la récolte de signatures. Mais on votera donc tout de même, puisque très vraisemblablement, avec deux fois plus de signatures non vérifiées qu'il n'en est requis de valables, le référendum citoyen a, lui, abouti. Après tout, voter sur des arbres après avoir voté (en Ville de Genève) sur les pierres d'un musée et le béton d'une caserne, ça a quelque de rafraichissant...

Annonçant qu'il « arrêtait la politique » (mais progressivement), Eric Stauffer en a profité pour tailler un  costard à son ropre parti, le MCG, et à ses élus : « avec vingt députés, chacun s'improvise stratège de la politique, ingénieur de la circulation, syndicaliste et entrepreneur de PME. (...) Certains "y'a qu'à/faut qu'on" profitent des acquis des fondateurs du MCG sans en avoir l'envergure, le charisme et la compétence » et le MCG devra «s'affirmer avec de nouvelle figures qui ne doivent être ni des profiteurs, ni des individualistes, mais des gens capables de se mettre en danger »... c'est con qu'il arrête la politique, Gominator, il commençait juste à y comprendre quelque chose...





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