Brèves de comptoir


Les démocrates-chrétiens genevois ont un nouveau président cantonal : le député Bertrand Buchs, adversaire de toute alliance avec l'UDC et le MCG (faudra qu'il explique au PDC de la Ville pourquoi, parce qu'ils n'ont pas l'air de comprendre), et qui donne à son parti la mission d'« aider le Conseil d'Etat à avancer ».  Parce qu'en effet, le Conseil d'Etat n'avance pas. Il ne recule pas non plus, d'ailleurs.  Il est posé..Mais faudrait quand même rappeler que dans ce Conseil d'Etat qui n'avance pas, le PDC détient deux sièges (Dal Busco et Barthassat) et demi (Poggia) sur sept. Mais Buchs excuse Dal Busco : « Il vient d'arriver et hérite de dossiers complexes dans un Conseil d'Etat largement composé de nouveaux élus ». Ah bon, Il vient d'arriver ? Faut pas pousser, il est là depuis deux ans et demi (comme les autres « nouveaux élus ». Et des dossiers complexes, y'a pas que lui qui en a hérité... Le coup du novice, on peut le faire pendant six mois, un an, au-delà, ça sent l'excuse foireuse. Mais bon, Buchs vient d'arriver à la présidence, et il hérite de dossiers complexes... ouais, ça doit être ça, sûrement...

Grâce à l'échange de terrains lié à la construction du stade de la Praille (et à la démolition de celui des Charmilles), la Ville et ses habitants bénéficient désormais d'un nouveau parc, aux Charmilles. Sous quel nom ? Parc des Charmilles ? Non : Parc Hentsch. Avec un arrêt de bus à côté, sous le nom « Parc Hentsch ». Parce que le terrain appartenait à une fondation de la famille Hentsch.. Et la route des sports, on la rebaptise avenue Hentsch ? Et tout le quartier des Charmilles, quartier Hentsch ? Pourquoi tant de Hentsch ?

Peut-être bien qu'on devrait pas, mais quand même, les aventures du roboratif Claude-Alain Voiblet, ancien vice-président du PDC suisse (il va être remplacé à ce poste par le Genevoise Céline Amaudruz, on reste dans le dessus du panier), président de l'UDC lausannoise et coordinateur des UDC cantonales romandes, nous font doucement marrer. Voiblet a été exclu de l'UDC vaudoise, dont il était une figure centrale, pour avoir vandalisé des affiches de candidats de son propre parti pendant la campagne des élections fédérales de l'année dernière. Et ça se fait pas. Même à l'UDC quand on a très envie d'être élu. Et  qu'on n'y arrive pas. Voiblet et son comparse avaient commencé par nier les faits, avant que de les admettre. Exclu de l'UDC vaudoise, Voiblet l'est aussi, automatiquement, de l'UDC suisse, et devrait l'être tout aussi automatiquement de l'UDC lausannoise, mais celle-ci fait de la résistance et se proclame « complétement autonome » du parti cantonal -d'autant que son président, Pierre Oberson, a lui aussi été exclu, pour les mêmes raisons que Voiblet puisqu'il avait participé avec lui au vandalisme nocturne des affiches de ses copains de parti.  Comme Voiblet est député au Grand Conseil vaudois et Conseiller communal lausannois, il va devoir y siéger en tant qu'indépendant. Comme la députée UDC au Grand Conseil genevois Christina Meissner. Et comme il est premier des « viennent ensuite » sur la liste UDC pour le Conseil national, c'est lui qui y remplacerait un démissionnaire ou un décédé. Mais en tant que quoi ? Voila. Vous voyez qu'on peut parler d'exclusions de parti et de groupe parlementaire sans parler d'« Ensemble à Gauche », et que c'est même encore plus rigolo quand ça concerne l'UDC... surtout quand le président de l'UDC suisse, Toni Brunner, se dit « exaspéré par ces polémiques ».et souhaite que l'« affaire Voiblet » soit réglée « de la meilleure manière possible ». Pal, estrapade, écartèlement ? Parce que le pilori, c'est déjà fait...

Le président d'« honneur » du MSG (ouarf... excusez-nous, mais l'oxymore nous fait toujours marrer), Eric Stauffer, a été définitivement condamné à 20 jours-amende avec sursis (à 200 balles d'amende par jour) et 1000 balles d'amende pour violation du secret de fonction, en tant que membre du Conseil d'administration des Services Industriels : il avait publié sur le blog du MCG des échanges de courriels avec la secrétaire du Conseil d'administration des SIG, à propos d'éventuelles transactions douteuses avec les sociétés Electricité Ouest Suisse et Gaznat. Pour la justice, il s'agissait d'informations «confidentielles» que Stauffer n'aurait pas dû rendre publiques. Problème, quand même : Stauffer ne siégeait pas au Conseil d'administration des SIG pour son compte personnel, mais en tant que représentant du Grand Conseil. C'est-à-dire des citoyens. Et on peut se demander à quoi peuvent bien servir des représentants du Grand Conseil (ou du Conseil Municipal) dans un Conseil d'administration d'une société (ou d'une fondation) publique, s'il ne peut rendre compte de ce qu'il y entend... C'est con, quand même : pour une fois qu'on était d'accord avec une action de Stauffer, il se fait condamner pour l'avoir menée...

Quatre personnes ont donc été arrêtées à la mi mars (« un vaste coup de filet », selon « Le Matin Dimanche », qui apparemment confond filet et épuisette), trois mois après la violente manif pour la culture alternative (ou plutôt : au prétexte de la défendre) du 19 décembre. Deux ont été laissées en liberté, mises en détention provisoire à Champ-Dollon : un employé de l'Usine et un assistant à l'Institut de criminologie et droit pénal de l'Université de Lausanne. Dès lors, de deux choses l'une : soit la manif était en fait un séminaire de travaux pratiques en criminologie et droit pénal, soit tous ceux qui vont tomber sur l'Usine, comme l'avocat de Gominator (dont la boutique de vaporettes a été saccagée au passage de la manif)  en demandant qu'on lui coupe les subventions, ou l'eau, ou l'électricité, pour la punir d'employer un manifestant violent (« chez nous, ce n'est pas parce que vous faites quelque chose d'illégal dans la rue que l'on vous vire », répond, hérétique et relapse, l'Usine), vont aussi demander qu'on ferme l'Institut de criminologie de l'Université de Lausanne pour le punir de la même chose.



Commentaires

Articles les plus consultés