Brèves


Adrien Faure a été président de la Jeunesse Socialiste. Il l'a quittée pour tenter de fonder à Genève un parti libertarien, tentative avortée faute de militants (c'est d'ailleurs pas très libertarien que d'être militant que de quoi ce soit). Et il finalement abouti chez les Jeunes du PLR, avec pour ambition de les pousser « aussi loin que possible » dans le combat pour une «société plus libre». Ce qui, logiquement, devrait les faire aboutir chez les anars -mais faut pas exagérer quand même. Adrien Faure a fait son Ecole de Recrues. Normal, pour un jeune PLR. Et il aurait été menacé (mais l'armée dément) de sanctions pour avoir écrit dans son blog ce qu'il pensait (en mal) de son expérience de recrue canonnier lance-mines à Bière. ça valait bien la peine de passer de la Jeunesse Socialiste au PLR pour découvrir que l'armée (suisse) est «maniaque», qu'elle est « la quintessence de la bureaucratie », que la troupe y ressemble « à un troupeau d'esclaves » soumis à une hiérarchie « étouffante »: c'est, en gros, ce que la JS dit depuis 80 ans. Et que le PLR nie depuis avec à peu près la même obstination. Bon, on espère quand même qu'après avoir été jeune socialiste, jeune libertarien et jeune PLR, Adrien ne finira pas jeune capitaine comme le jeune Maudet et le jeune Genecand. Le tourisme politique, c'est bien, ça forme la jeunesse, mais là, ça friserait carrément l'errance.

« Il faut d'abord définir précisément les besoins de l'armée, et ensuite adapter le budget en conséquence », déclare le lieutenant-colonel Ionel Markus Müller, qui lance avec d'autres galonnés en exercice ou à la retraite un référendum contre le plan de réduction de l'armée suisse à 100'000 hommes (au lieu des 220'000 actuels). Il a raison, le lieutenant-colonel : un budget, militaire ou non, ça sert à financer des besoins. On doit donc calibrer le budget aux besoins, et pas l'inverse. C'est le même raisonnement que celui que nous tenons sur le budget de la Ville, celui du canton et celui de la Confédération (et même sur le nôtre, presque intégralement financé par la dette...). C'est quand même marrant, de devoir renvoyer la droite municipale à la juste conception que peut avoir d'un budget un colonel réactionnaire parlant de celui de l'armée...

Le Conseil d’État genevois propose dès avril 2016 et jusqu'à fin juin, une table ronde dans le but de rechercher un « large consensus » pour la mise en oeuvre genevoise de la réforme de l'imposition des entreprises (RIE III). La communauté genevolise d'action syndicale annonce qu'elle participera à la table ronde mais qu'elle ne sera partie prenante d'aucun consensus si le Conseil d'Etat ne donne pas la garantie du maintien des prestations et des rentrées fiscales au minimum à hauteur de ce qu’elles sont à présent. Le Conseil d'Etat sait donc maintenant où il peu se le mettre, son consensus.

`On apprend (mais par « Le Courrier»...) que « Geneve Home Information », se flattant de ce qu'il dit être son « impertinence », croit être perçu comme « Le Canard Enchaîné local (genevois) depuis 45 ans ». Rien que ça. Et comme le « Charlie Hebdo » de Piogre, aussi, pendant qu'on y est ?  Quelqu'un pourrait rappeler à GHI que le « Canard Enchaîné » n'est pas distribué gratuitement, y compris à des gens qui n'en ont rien à cirer et qui le balancent ipso facto dans la corbeille à papier, et surtout qu'il est totalement sans publicité, alors que le soi-disant «Canard Enchaîné local» n'est guère qu'un support publicitaire et un recueil de petites annonces agrémentées de quelques rubriques destinées à le faire passer pour un journal ? Faut pas péter plus haut que sa rotative, faut pas.

Bouleversement dans le paysage politique suisse : les « Jeunes Verts libéraux » se lancent en tant que parti politique à l'échelle nationale. Vu le score piteux des Verts libéraux tout court (jeunes ou pas) lors des dernières élections fédérales (moins 15 % de suffrages), c'est audacieux, mais les JVL sont confiants : ils ont obtenu plus de suffrages à Zurich que les listes « jeunes » des autres partis, et en déduisent que l'avenir politique leur appartient. Et qu'ils vont pouvoir jouer auprès du parti de référence le rôle que joue la Jeunesse Socialiste auprès du PSS : le rôle d'aiguillon, d'agitateur. Noble ambition. Mais qui risque de se heurter non seulement à la faiblesse des Verts libéraux en général, jeunes ou pas jeunes, mais aussi à leur peu de propension à la provocation. Cela dit, on leur souhaite quand même bon vent, aux Jeunes Verts libéraux. Et de ne pas sombrer dans l'insignifiance des jeunes PDC, par exemple...

Le président de la commission de gestion du pouvoir judiciaire, le Procureur général Olivier Jornot, a dénoncé le 7 avril les coupes bugétaires « de dernières minute » qui ont contraint la Justice à adopter, contre son gré, des mesures d'« économies » qui dégradent son fonctionnement. Ah oui, faut préciser que là, c'est pas la majorité de droite coagulée du Conseil Municipal qui a coupé n'importe comment dans n'importe quoi pour faire n'importe quelles «économies», c'est sa grande soeur du Grand Conseil. Peu importe, d'ailleurs, : ça sort du même tonneau. Bienvenue au club, camarade Jornot.

Il est tout content, le Conseil d'Etat genevois : la « procédure de consultation transversale » (l'expression est de lui, pas de nous, nous, on n'aurait pas osé) organisée du 21 janvier au 4 février auprès du personnel de la fonction publique pour recueillir ses « suggestions, remarques ou propositions permettant d'améliorer l'efficience, éviter des lourdeurs administratives, de faire des économies et/ou de procurer de nouvelles recettes à l'Etat de Genève », cette procédure a produit 3070 suggestions, qui ont été synthétisées en 235 (dont 35 de nouvelles recettes) par une équipe de « référent-e-s » désignés par chaque membre du gouvernement. Otez nous un doute : « améliorer l'efficience, éviter des lourdeurs administratives, de faire des économies et/ou de procurer de nouvelles recettes à l'Etat de Genève», c'est pas précisément le boulot du Conseil d'Etat ? La procédure de « consultation transversale » mise en place, elle avait quand même pas essentiellement pour fonction principale de contourner (transversalement) les syndicats et le mouvement de la fonction publique ?

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