Fonds de tiroir


« L'extrême-gauche se fracasse sur l'islam  (« Le Temps »)... « la gauche tangue sur les remous de sa frange dure » (la « Tribune de Genève »... la presse genevoise (et circonvoisine) fait dans la métaphore audacieuse (comment diable peut-on tanguer sur les remous d'une frange, même dure ?) pour résumer les contradictions et les conflits internes de la coalition « Ensemble à Gauche» -conflits qui consternent les socialistes et les Verts : « la gauche ne peut pas se permettre de telles divisions internes » soupire le président des Verts, Nicolas Walder. Ben si, elle peut se le permettre. Elle n'a d'ailleurs jamais hésité à se le permettre. Elle aime ça, la gauche. Surtout la gauche de la gauche, faut dire. Quant aux socialistes, ils craignent qu'à force de se diviser, ladite gauche de la gauche se retrouve une fois de plus éjectée du parlement faute d'atteindre les 7 % de suffrages du quorum, ce qui condamnerait le PS à, à la fois, «représenter une extrême-gauche absente et incarner une gauche plus modérée ». Et il aime pas ça, le PS, avoir le cul entre deux chaises -ou plutôt sur deux chaises à la fois ? Pourtant lui aussi ne s'en est jamais privé. Du coup, à droite comme à gauche, on spécule déjà sur la disparition du groupe parlementaire « Ensemble à Gauche », en essayant d'évaluer qui récupérerait ses sièges, et combien. C'est simple : si la droite est majoritaire, elle récupèrera la majorité des sièges de la « gauche de la gauche ». C'est très con, et pas très démocratique, c'est comme si les électeurs d'EàG avaient voté pour le PLR, mais c'est comme ça : les suffrages des listes qui n'atteignent pas le quorum ne sont pas récupérés par les listes alliées mais sortis de la répartition. D'où, chez les Verts et au PS, plus d'inquiétude que d'espoir : si EàG se plante, c'est la droite qui en profitera, pas le reste de la gauche. Faut pas attendre de la sollicitude du PS ou des Verts là où il n'y a qu'« une analyse concrète de la situation concrète », comme disait Lénine. Qu'est-ce qu'il vient foutre là, celui-là ? Ben rien, il passait par hasard à la rue de Carouge. En venant de la rue des Voisins...

Le Conseil administratif de la Ville de Genève ayant décidé (avant que le Conseil municipal ait, lui, décidé de ne rien décider) que la Ville participera au réseau des Villes Refuges, accueillantes aux réfugiés, la Maire (Alcadessa) de Barcelone, Ada Collau, à l'initiative de ce réseau, en a chaleureusement remercié la Ville de Genève dans une lettre à notre bonne maire à nous, Esther Alder. Et on est bien contents. A une nuance près : pourquoi diable l'Alcadessa de Barcelona, issue de la gauche alternative, remercie-t-elle la Maire de Genève, issue des Verts... en anglais ? elle part du principe qu'à Genève, capitale mondiale du monde mondial, personne n'est capable de comprendre le catalan ou l'espagnol ? ou alors, c'est la Mairie de Genève qui lui a écrit en anglais en partant du principe qu'à Barcelone, ville culturellement la plus ouverte d'Ibérie, personne n'était capable de comprendre le français ? Allez les filles, encore un effort pour ne pas céder au conformisme linguistique, siouplait...

Plus de 140'000 personnes ont déjà signé l’initiative  « pour des multinationales responsables – protégeons les droits humains et l’environnement », lancée par 77 organisations. L’initiative, qui a donc très vraisemblablement abouti et devrait donc être soumise au vote populaire (mais elle ne sera déposée qu'en octobre), demande que les multinationales suisses assument un devoir de diligence en matière de droits humains et d’environnement dans l’ensemble de leurs relations d’affaires. Si une multinationale ne remplit pas cette obligation, elle devra répondre des dommages commis à l’étranger par les sociétés qu’elle contrôle. Faut donc s'attendre à une belle mobilisation de la droite, des organisations patronales, du Conseil fédéral et des banques contre ce texte ir-responsable-qui-menace-nos-emplois-notre-prospérité-et-notre-économie. Vous connaissez la chanson, non ?



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