Brèves de comptoir


La honte : selon le « Global Finance Magazine », les Suisse ne sont que dixièmes dans un classement du pouvoir d'achat par habitant, si on pondère le produit intérieur brut par habitant avec le coût de la vie et l'inflation, et qu'on ne tient pas compte des dettes des ménages et des inégalités de revenu entre les habitants d'un même pays. Dans le classement ainsi obtenu, la Suisse (56'815 US dollars par habitant) est même dépassée par les Etats-Unis. La honte, on vous dit. Et c'est le Qatar qui est en tête (146'011 $), suivi du Luxembourg (94'167 $) et de Singapour (84'821 $). Avant les Etats-Unis et la Suisse, on trouve encore la Norvège, le Koweit et Hongkong. On soignera donc notre honte de pas-si-riches-que-ça en se disant qu'en étant dixièmes, on est encore devant les Boches (18èmes), les Frouzes (25èmes) et les Ritals (31ème). On se console comme on peut.

A Champ-Dollon, un gardien aurait fourni, contre rémunération, des téléphones (et des stupéfiants) à des détenus. Le maton a été inculpé de corruption passive et d'infraction à la loi fédérale sur les stupéfiants. Champ-Dollon étant un établissement public et pas (encore) une prison privée, on espère que la carte sim était de Swisscom, entreprise en mains publiques.
La direction nationale de l'UDC ayant décidé d'en finir avec la section  «femmes» du parti suisse, quelques femmes UDC tentent de faire de la résistance. La Conseillère nationale vaudoise Alice Glauser, présidente des femmes UDC romandes, a demandé à la direction du parti de renoncer à proposer la dissolution de la section  «femmes», mais cette demande, comme la proposition à laquelle elle s'oppose, suscite une lourde indifférence au sein du parti. En clair, la section « femmes » tout le monde ou presque, à l'UDC, s'en fout. La Conseillère nationale genevoise Céline Amaudruz, par exemple, « n'en fait pas une priorité », et aucune section cantonale ne s'oppose à la dissolution d'une instance dont la secrétaire générale du parti, Silvia Baer, considère que le parti n'a plus besoin, avec cet argument massue :  « lorsqu'on parle de l'asile, par exemple, quelle différence y a-t-il entre les hommes et les femmes » ? Faut vraiment qu'on lui explique quels risques supplémentaires courent les femmes sur la route de l'exode ? Pour le politologue Oscar Mazzoleni, la dissolution de la section « femmes » de l'UDC reflète la ligne du parti, axée sur le « rôle traditionnel de la femme ». Les résistantes à la dissolution de la section  « femmes » de l'UDC n'ont plus qu'une chose à faire pour attirer l'attention : se convertir à l'islam et mettre un foulard.

Selon la fondation « Promotion Santé Suisse », la proportion d'enfants et d'adolescents obèses ou en surpoids a diminué en Suisse, passant en dix ans (2005-2015) de 19,9 % à 17,3 % des moins de 18 ans, avec un recul marqué chez les petits enfants d'âge préscolaire (- 4%) et chez les enfants issus de l'immigration (-2,6 %). Reste que 17,3 % d'enfants et d'adolescents obèses (12 % à l'école enfantine, 21 % à l'école primaire, 23 % au cycle secondaire) c'est encore beaucoup. Chez les adultes, la tendance mondiale est à la hausse de la proportion d'obèses (13 % actuellement, 20 % dans dix ans, selon certaines projections). C'est vrai que, question exercice physique, le tapotage sur un smartphone, c'est un peu ristrett'. Bon, passons aux choses sérieuses : du côté de MacDo, de Coca et de Pepsi, les nouvelles sont bonnes? Parce qu'on a pris des actions pour nos vieux jours, hein, faudrait pas que les jeunes arrêtent de bouffer des saloperies, ça fragiliserait notre troisième pilier de retraite... et peut-être même le deuxième, allez savoir ousque notre caisses de retraite a placé notre pognon...

Serge Dal Busco, « c'est l'homme à abattre » pour la gauche et une partie de la droite, s'indigne Le Journaliste dans le GHI de la semaine dernière. Alos bon, pour une partie de la droite, peut-être bien, mais pour la gauche, franchement... on est vraiment le genre à tirer sur une ambulance ? Ah non, pardon, pas une ambulance : un saint : « un homme compétent, travailleur, honnête, parfaitement intègre, droit dans ses bottes »... et un martyr, même, « pris en tenaille entre les rêveurs du Grand Soir et les noirs dessins de certains de ses "chers alliés" au sein de l'Entente gouvernementale ». Mais c'est que ça change tout, ça. Dal Busco, c'est carrément Michel Servet, poursuivi par les catholiques et brûlé par Calvin. Alors là, évidemment, on s'incline. Et on se prépare à honorer. Courageusement. Héroïquement, même, comme Le Journaliste qui canonise Dal Busco en ajoutant (héroïquement, donc) « et si c'est contre le courant dominant, je le dirai encore plus fort ». C'est qu'il en faut, de l'héroïsme, pour défendre un Conseiller d'Etat de droite membre d'un gouvernement de droite flanqué d'un parlement de droite...

« Fuites » à la commission des naturalisations : la droite brandit son pampers
En Ville de Genève, la droite municipale coagulée (du PDC au MCG) n'a pas supporté que soient révélés, une fois de plus, les dysfonctionnements de la commission municipale des naturalisations. Accrochée à cette commission comme un morpion à une couille, refusant de la remettre en question et de remettre en question les pratiques de ses propres commissaires, elle a donc décidé de s'en prendre... aux « fuites » en provenance de la commission et révélant précisément ces dysfonctionnements, et elle a déposé un projet de délibération pour modifier le règlement du Conseil municipal. Cette proposition «antifuites» (disons : cette proposition pampers) consiste en ceci (rédaction authentique, on s'en serait voulu d'en changer quoi que ce soit) : « Un commissaire ayant violé le secret de fonction, ne pourrait plus jamais siéger dans cette commission ». Une exclusion à vie, pas moins. On se demande d'ailleurs pourquoi il n'est pas préalablement prévu que le commissaire ayant fait subir les derniers outrages au secret de fonction soit exposé en place publique, au pilori ou au carcan. Pour plus de clarté (si on peut dire), les heureux rédacteurs et heureuses rédactrices de ce petit chef d'oeuvre ajoutent (rédaction toujours authentique...) : « la moindre fuite d'un commissaire entraînera sa radiation immédiate de cette commission ». On pensait que la droite coagulée voulait lutter contre les fuites d'informations -non, elle veut lutter contre les fuites de commissaires. Chef, y'en a un qui s'échappe ! Radions-le ! Ben on peut plus, il s'est radié lui-même en s'échappant... damned, encore raté... Ou alors, c'est de la prévention de l'énurésie ? Ouais, ça doit être ça... La proposition de la droite ayant été renvoyée pour examen par la toujours jubilatoire commission du règlement, on sent qu'on va bien se marrer. Et plus encore ensuite, évidemment, si la proposition est acceptée par la commission puis votée par le plénum, si possible dans sa jubilatoire rédaction originale...


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