Les coupes budgétaires linéaires ? Une "solution de facilité"...


Quand la droite galère...

Le Conseiller d'Etat (MCG, paraît-il) Mauro Poggia reconnait "volontiers" (dans la "Tribune de Genève" du 15 janvier) qu'une coupe linéaire "est une solution de facilité et mérite d'être rediscutée". Et ça tombe bien, en Ville de Genève, le 5 juin, on va précisément en "rediscuter". Et même en décider. Dans un vote populaire sur les coupes linéaires opérées par la droite coagulée (MCG compris) dans le budget municipal. Coupes que le parti de Poggia appelle donc à confirmer en votant "oui" à ce que Poggia qualifie de "solution de facilité". Heureusement que Gominator veut reprendre la barre du MCG, dites-donc, parce que la communication semble passer assez mal entre la barre et le banc de nage de cette galère...


Indifférence aux conséquences des décisions ou incompétence dans la prise de décision ?

Dans le Rapport annuel 2015 du Fonds chômage de la Ville de Genève, on lit ceci : "L'année 2015 a confirmé l'importance du (Fonds chômage de la Ville de Genève) dans l'ensemble des dispositifs d'insertion socioprofessionnelle cantonaux. (...) Dans ce contexte, les diminutions budgétaires votées par le Conseil municipal fin 2016 touchent autant les milieux associatifs, porteurs de projets soutenus par le Fonds, que le montant global alloué à ce dernier pour 2016. Elles constitueront un défi important pour l'ensemble des parties prenantes impliquées dans le soutien aux personnes précarisées et éloignées du marché de l'emploi. (...) Ceci est d'autant plus préoccupant que les perspectives économiques pour les emplois peu ou pas qualifiés -qui constituent la grande majorité des bénéficiaires du Fonds- sont plutôt sombres et qu'il est raisonnable de s'attendre à des besoins en augmentation pour ces publics particulièrement vulnérables"... On attend donc de la droite coagulée -et on risque de l'attendre longtemps- une démonstration ayant au moins une apparence de crédibilité, de l'utilité de couper dans l'allocation de ressources au Fonds chômage, pour accroître le boni d'un budget qui n'en avait pas besoin... 

Les 34 organisations du collectif genevois pour l'action sociale (CAPAS), dont plusieurs sont victimes des coupes budgétaires opérées en Ville de Genève par la droite coagulée, ont produit une étude, réalisée par la Haute Ecole de travail social, démontrant que l'action associative était plus efficace, en terme de rapport entre ce qui y est financièrement investi et ce qu'elle produit concrètement, que l'action directe de l'Etat s'il devait s'y substituer. Ainsi, si le canton (ou la Ville) devait se substituer à ces associations pour que soit rempli le mandat constitutionnel d'assistance aux personnes dans la précarité, cela leur coûterait 40 % de plus que le total des subventions versées par le canton et les communes à ces associations, dont les prestations, souvent de derniers recours, et permettant souvent aux personnes qui en bénéficient d'éviter le chômage, l'hospitalisation ou l'assistance sociale, devraient être à la charge de services publics, plus éloignés du terrain, ne pouvant compter sur l'engagement de bénévoles et devant employer plus de monde que les associations pour effectuer le même travail qu'elles.
 En 2014, les associations d'action sociale ont reçu pour 31,5 millions de subventions du canton, de la Ville et des autres communes, et un million et demi de la Confédération. Les 331 postes de travail (en équivalent plein-temps) qu'elles cumulent, sans même tenir compte des 215 postes de travail qui correspondent à l'activité de leurs 2415 bénévoles, auraient coûté à l'Etat 44 millions de francs s'ils étaient convertis en postes de fonctionnaires. Réduire les subventions à ces associations les contraint à supprimer des postes de travail et à réduire leurs prestations : elles en ont fournies 325'000 à 88'000 personnes qui en avaient besoin en 2014. "Nous espérons que les conclusions de cette étude parleront aux élus qui votent le budget et oublient parfois la nécessité de nos prestations", a conclu la coordinatrice du Capas. Reste à savoir si la majorité de ces élus ne sont pas sourds : Quant les droites coagulées municipale ou cantonale coupent le soutien public au secteur associatif, mesurent-elles l'effet que ces coupes peuvent avoir sur le terrain ? si oui, les coupes signifient qu'elles se contrefoutent de ces effets. Si non, les coupes ne signifient que l'incompétence de celles et ceux qui ont manié le sécateur. Indifférence aux conséquences des décisions ou incompétence dans la prise de décision ? On hésite à désigner laquelle de ces deux hypothèses est la pire.
On n'hésitera pas en revanche sur la réponse à l'une comme à l'autre : un beau, bon, clair et net vote "NON" le 17 Prairial prochain. Jour du sureau.

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