Fonds de tiroir


Selon le comparateur en ligne Comparis.ch, les loyers genevois sont les plus élevés de Suisse derrière Zurich si on ne tient pas compte de la surface des appartements, devant Zurich si on en tient compte. Pour un trois pièces ou trois pièces et demi, on paiera en moyenne 2324 francs par mois à Zurich et 1995 francs à Genève (et 1120 francs à La Chaux de Fonds, la moins chère des 15 principales villes de Suisse), mais pour des appartements de 80 m2 en moyenne à Zurich, et de 60m2 en moyenne à Genève. Autrement dit, les loyers les plus élevés en tenant compte de la surface sont les loyers genevois. Là encore, y'en a point comme nous. Même que ça commence à nous fatiguer la modestie, cette excellence dans tous les domaines.

Faut qu'on vous l'avoue : l'école de patinage des Vernets, on n'en a rien à secouer. Mais bon, parait que c'est un enjeu d'importance, de savoir qui va la diriger, cette école de patinage. Et quand la Ville de Genève a préféré confier cette tâche à une Française, Vanessa Gusmeroli, plutôt qu'à un Suisse, Stéphane Lambiel, on a vu se former les bataillons habituels pour que ce sang impur abreuve nos sillons. La cheffe du Service des Sports de la Ville a carrément reçu des menaces de mort. Décidément, y'a comme ça de grandes causes qui nous échapperont toujours, et d'héroïques combats que notre premier et dernier mouvement restera de déserter le plus vite possible. D'ailleurs, on se demande pourquoi on n'a pas carrément nommé Medeiros ou Stauffer à la tête de l'école de patinage, hein ? Parce que question patinage dans le kirsch, la choucroute ou la semoule, ils se posent un peu là, les lascars.

Le Conseil municipal de Bubendorf a refusé début juin la demande de naturalisation de quatre Kosovars établis en Suisse depuis dix ans, au motif qu'ils « ne se comportent pas comme des Suisses » : La preuve, ils s'habillent en trainings, et pas en jeans. On est pétris d'admiration devant la pertinence de l'argument. Et la vigueur de l'obstination tribale mise à vouloir faire traiter des demandes de naturalisation par des Conseils municipaux (ou des commissions de ces conseils). Notez bien, on devrait être contents que personne n'ait encore eu l'idée de faire se prononcer ces conseils sur les mariages, les partenariats et les divorces, tant qu'à faire...

Un Conseiller municipal PDC de la Ville de Genève a déposé une motion demandant au Conseil administratif de prévoir au prochain budget (que le PDC votera?) la mise à disposition d'une dizaine d'appartements meublés de trois ou quatre pièces pour les pères séparés, qui pourraient y rester jusqu'à six mois, le temps de réorganiser leur vie tout en ayant un lieu pour pouvoir accueillir leurs enfants les jours de garde. Mais la motion précise que cette possibilité serait réservée en priorité aux pères disposant d'un emploi. Les chômeurs et les « fins de droit » ne sont pas de vrais pères ? ils puent de la gueule ?

La nouvelle présidente du Conseil d'administration des Transports Publics Genevois, Anne Hornung-Soukup, d'origine américaine, n'a aucune expérience dans les transports publics (ni dans le service public en général), a fait toute sa carrière dans la finance et apparaît même dans les « Panama Papers » comme directrice de deux sociétés enregistrées à Panama (et son mari dans une trentaine). Mais ça ne chiffonne pas Lulu : le Conseiller d'Etat Barthassat déclare que « de notre point de vue, il n'y a rien de suspect ni d'illégal » dans cette apparition de la nouvelle présidente sous le chapeau panaméen. Pour la prolongation du CEVA jusqu'à Panama, c'est dans la poche. Et le député socialiste Alberto Velasco a tort de reprocher à Anne Hornung-Soukup de ne pas avoir la « connaissance du contexte politique genevois ». Parce que c'est pas nécessaire, de connaître le «contexte politique genevois». Faut juste connaître Lulu. Et comme Lulu connaît tout le monde...

Le député MCG Jean Sanchez, ancien policier (et ancien élu libéral) a annoncé sa démission du parti (et son départ de Genève). Commentaire du co-fondateur et ex-président du MCG, Eric Stauffer, qui en a lui aussi démissionné (mais sans quitter Genève) : « un petit noyau a pris le contrôle du parti et en constate la destruction tout en restant dans le déni ». Mais Stauffer reste optimiste : « le parti peut encore être sauvé du naufrage ». Ah bon. Mais comment ? en demandant gentiment aux icebergs (frontaliers, forcément) de s'écarter de sa route de Titanic ?

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