Fonds de tiroir


Trois gendarmes qui avaient été condamnés, pour abus de confiance et abus d'autorité,  en janvier à 480 heures de travail d'intérêt général avec sursis pour avoir volé de l'argent à des dealers, ont été finalement acquittés en appel, au motif que les faits n'étaient pas établis. Les trois pandores avaient dénoncés par deux de leurs collègues, qu'ils considéraient comme des policiers de seconde zone, des «jaunes», des « flaques », des «voleurs de paie» et des « faux flics » faisant de l'administratif, eux-mêmes se proclamant les « vrais flics de terrain », des « guerriers » au-dessus de toute obligation de travail de bureau. Paraît que Maudet voudrait unifier les divers corps de police existant. Il pourrait commencer par essayer d'unifier les membres de chacun d'entre eux. Parce que c'est pas pour dire, mais quand des gendarmes en dénoncent d'autres qui les insultent, on peu pas dire que l'ambiance aide à l'efficacité du boulot, sur le terrain ou dans les bureaux (puisque le boulot du flic, c'est aux deux endroits, n'en déplaise aux Starsky et Hutch du coin)... La guerre des polices, c'est déjà fatigant, alors la guerre à l'intérieur de chaque corps de police, faudrait éviter. Ils vont faire comment pour bosser ensemble, les dénonciateurs déboutés et les dénoncés acquittés ? En étant séparés par un cordon de flics ? Faut appeler la police municipale de proximité pour les calmer ?

Titre du « Matin Dimanche » du 31 juillet : « la faiblesse mentale n'explique pas le choix de l'action terroriste ». Sans doute pas, non. Pas toute seule, en tout cas. Mais ça y contribue quand même un peu, non ?

On est jamais déçus par le « GHI » : Fin mai, il nous a lancé une pétition de derrière les fagots, contre la hausse des amendes liées à la circulation (ou plutôt : à la violation de la loi sur la circulation à Genève). Parce que pour GHI, fidèle en cela (entre autres causes) à la ligne (jaune) du MCG, garer sa bagnole sur une voie de bus (ou une piste cyclable), franchir une ligne blanche, ça doit être puni le moins sévèrement possible. Et si possible pas puni du tout. Alors quand stationner sur une voie de bus va coûter 240 balles au lieu de 120, il hurle, le GHI. Et il hurle aussi quand un refus de priorité coûtera 320 balles au lieu de 120. Et à ses hurlements, il reçoit, évidemment, le soutien du TCS et de l'ACS. Et d'accuser l'Etat de vouloir « remplir ses caisses » en «plumant» les automobilistes (si au moins ils avaient des plumes, ils seraient décoratifs...). Or il a fait lui-même les comptes, le GHI. Et il n'évalue qu'à trois ou quatre millions les recettes supplémentaires que l'augmentation des bûches pourrait, au grand maximum, rapporter. Trois ou quatre millions, c'est moins d'un demi pour mille du budget cantonal. Va falloir aller chercher autre chose, comme explication de la hausse des amendes. Peut-être la persistance de comportements... disons incivils, de nombreux automobilistes genevois ? genre « je m'en fous des autres, je gare ma tire sur une voie de bus, une piste cyclable, un trottoir ou une place réservée aux handicapés, et je vous emmerde...». Et je signe la pétition du GHI. Et je vote MCG. Chuis cohérent moi. Avec ma bagnole.

L'Institut pour l'économie et la paix, fondé en Australie, produit chaque année depuis dix ans un « indice de la paix globale ». Il a livré en juin son bilan pour 2015 : c'est l'Islande qui est le pays le plus paisible au monde (la Suisse est septième), et la Syrie le plus violent (sur les 163 Etats et territoires analysés). Et globalement, la situation empire : depuis 2007, le nombre de victimes annuelles de conflits militaires ou paramilitaires a été multiplié par cinq (il dépasse 101'000 victimes en 2015), et celui des victimes du terrorisme par quatre (il est de presque 33'000 personnes). Or si une majorité de pays ont vu leur « indice de paix » (ou de non-violence) évoluer favorablement, d'autres ont plongé dans la violence, comme le Yemen, qui a connu la pire dégradation par rapport à 2014. Et globalement, le coût de la violence en 2015 atteindrait 13600 milliards de dollars, soit plus de 13 % de l'activité économique mondiale. Mais qu'en est-il des profits retirés de cette violence ? Parce que si elle coûte, elle rapporte aussi, à quelques uns. A ceux qui vendent des armes, par exemple. Ou aux groupes armés qui reçoivent des soutiens financiers d'Etats intéressés à leur permettre de déstabiliser des Etats adversaires. Ou aux réseaux mafieux de passage de réfugiés de la guerre. Faut pas dire rien que du mal de la violence, des guerres et des massacres, c'est comme la pornographie ou le trafic de drogue : un secteur économique dynamique, inventif et rentable. Meuh non, on n'est pas cyniques, meuh non...

En février dernier, une gardienne de prison zurichoise tombée amoureuse d'un détenu (un violeur...) l'aide à s'évader (et s'évade avec lui -ben ouais, elle aussi, après tout, elle y était, en prison). Deux mois plus tard, un gardien de prison genevois est arrêté sur son lieu de travail (Champ-Dollon) pour avoir fourni à des détenus des téléphones et de la drogue. Encore deux mois plus tard, même topo au pénitencier de Bochuz: un gardien de prison est arrêté pour avoir lui aussi fourni à des détenus téléphones portables et drogue. L'avocat genevois Nicola Meier en tire la conclusion logique que si on assurait aux détenus un accès libre au téléphone (il n'y en a que trois pour 700 détenus à Champ-Dollon), le trafic de téléphones et la corruption de gardiens diminuerait (la prohibition suscitant toujours le trafic). Et comme il est quasiment impossible de contrôler les téléphones qui entrent en prison, par le personnel ou les visiteurs, autant autoriser les détenus à en avoir. Ben ouais. D'ailleurs, si on autorisait les détenus à sortir quand ils veulent de prison, on réglerait aussi le problème des évasions. Et de la surpopulation carcérale. Et des règlements de compte entre gardiens aussi (des matons en accusent d'autres d'avoir incité un détenu d'accuser l'un de leurs collègues de l'avoir malmené... l'IGS est sur le coup...). Il faut vraiment tout leur expliquer, aux responsables pénitentiaires...

Pour l'avenir des retraites en général et de l'AVS en particulier, la présidente du PLR suisse, Petra Gössi, laisse princièrement le choix entre « trois possibilités de réforme : travailler plus longtemps, payer plus ou recevoir moins ». Exaltant, non ?

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