Fonds de tiroirs


Le nombre d'heures travaillées en Suisse a augmenté de 2,3 % entre 2014 et 2015, alors que dans le même temps la durée du travail hebdomadaire a diminué et que celle des vacances a augmenté. En fait, dans ce pays, on a travaillé plus tout en travaillant moins. Comment ? Ben, en comptant sur la force du collectif,  tiens. En augmentant le nombre des travailleurs et des travailleuses : le nombre d'emplois a augmenté de 1,7% en un an, et le nombre de semaines normales d'occupation professionnelle est passé de 45,7 à 46,1 semaines, dans le même temps où la durée du travail hebdomadaire à plein temps diminuait de 7 minutes pour s'établir à 41 heures et 17 minutes (la durée du travail à temps partiel augmentait, elle), et la durée des vacances (qui croit avec l'âge des actifs et actives) augmentait de 0,4 jour pour s'établir à 5,15 semaines par an en moyenne. Donc, c'est comme on vous le disait : on travail plus, ensemble, tout en travaillant moins longtemps, individuellement. C'est-y pas beau ? du socialisme, carrément, et en Suisse...  Le début du commence-ment du « travailler tous pour travail-ler moins » ? Pincez-nous, on rêve...

Pour punir la Fondation Clair Bois, qui accompagne des personnes polyhandicapées, d'avoir engagé un frontalier plutôt qu'un résident (déjà employé par la Fondation) pour tenir son restaurant, le Conseiller d'Etat MCG Mauro Poggia, à qui il arrive d'être meux inspiré (quand il oublie qu'il est MCG et qu'il se souvient qu'il fut au PDC) a décidé tout seul, comme un grand, de couper l'équivalent du salaire du frontalier engagé dans la subvention  accordée par le canton à Clair Bolis. Sauf que Poggia n'a pas le droit de couper dans une subvention votée par le Grand Conseil, que le canton et la Fonda-tion sont liés par un contrat de prestation, que le canton en généal et Poggia en particulier n'ont pas à se mêler de la gestion du personnel d'une fondation autonome (même subventionnée), et qu'en réduisant la subvention, ce n'est pas la direction de Clair Bois qu'il touche mais les bénéficiaires de l'activité de Clair Bois (les polyhandicapés). Bref, on n'aurait pas pu rêver plus claire démonstration de l'imbécilité de la «préférence cantonale» prônée par le MCG que son application à la Poggia. Mais peut-être qu'il a fait exprès pour précisément en démontrer l'imbécilité ? Ouais, ça doit être ça : une provocation-révélation. Sacré Poggia, va...

Rachid Abou Houdeyfa est Imam à Brest, et prédicateur salafiste populaire chez les salafistes et sur youtube. Et Rachid Abou machin n'aime pas la musique. Et il le dit aux djeuns qui l'écoutent : écouter de la musique risque de transformer l'auditeur, le jour du Jugement dernier, en porc ou en singe. Et à écouter des connards, on risque de se transformer en quoi, bien avant le jour du Jugement ?

Une cliente vaudoise de la Migros a trouvé une demi-souris coupée en deux dans son sachet de salade prête à manger (la salade, donc, pas la demi-souris). Elle a fait du foin et la Migros a retiré dans toute la Suisse tout le lot de salade pommée rouge prête à manger. Tout ça pour une demi-souris. Même pas une souris entière. C'était un article M-Budget ?

Dès ce printemps, sur six tronçons dont trois en Ville de Genève, le Conseiller d'Etat Luc Barthassat voulait autoriser pendant une année les deux-roues motorisés à circuler sur les voies de bus. Histoire sans doute de favoriser l'usage de ce moyen de déplacement (quitte à emmerder au passages les transports publics, dont la vitesse moyenne est déjà à Genève la plus basse de toutes celles des principales villes suisses), dont le nombre a augmenté de 55 % entre 2000 et 2015. Ce qui va totalement à l'encontre des engagements pris par le canton : le plan « mobilité » adopté par le Conseil d'Etat en 2013 stipule même qu'il faut «contenir l'expansion des deux-roues motorisés», notam-ment en s'assurant qu'ils n'utilisent pas... les voies de bus sur lesquelles Barthassat veut précisément les autoriser à circuler. Le plan relève les défauts des deux-roues motorisés : ils sont « plus polluants et bruyants que les voitures », leur stationnement est «envahissant et anarchique», gêne les piétons, dégrade la qualité des espaces publics. Leur prolifération va en outre à l'encontre des objectifs de l'Ordon-nance contre la pollution de l'air et de celle sur le bruit.  Et autoriser les deux-roues motorisés à circuler sur les voies de bus est en dérogation de l'ordonnance sur la circulation routière, et ne peut se justifier que par un intérêt public que Barthassat n'évoque pas. Bref, la Ville de Genève a déposé un recours contre cette idée idiote. Ben elle va avoir du boulot, la Ville de Genève, si elle dépose un recours chaque fois que Lulu a une idée idiote...

Depuis 2010, l'association de restaurants scolaires de l'Europe ne servait plus de porc dans ses menus. Tout le monde s'en foutait -c'était pour des raisons logistiques que Cochonou avait déserté les assiettes des cantines : l'équipement des cuisi-nes ne permettait pas de servir deux menus à choix, il fallait donc choisir une bidoche que tous les gniards acceptaient de manger -or un tiers des enfants pris en charge ne mangent pas de porc, c'est donc au porc que les cantines de l'Europe avaient renoncé. Et puis, on ne sait trop pourquoi, au printemps dernier, l'extrême-droite municipale (MCG et UDC) étaient montée sur ses gros sabots et avaient couiné au scandale en dénonçant une soumission à des impératifs religieux (musulmans -en oubliant que les juifs non plus ne mangent pas de porc, sans parler de ceux qui n'en mangent pas simplement parce qu'ils n'aiment pas ça). Bref, une polémique oiseuse était née, qui vient donc d'être déminée simplement par l'octroi aux cantines scolaires des équipements nécessaires pour pouvoir proposer deux menus à choix. Ben va falloir que nos Croisés se trouvent un autre prétexte foireux pour se faire mousser... tiens, par exemple, l'usage de chiffres arabes dans les documents officiels... c'est vrai ça : est-ce que nos racines chrétiennes et laïques ne devraient pas imposer les chiffres romains ?

Le « Matin Dimanche » nous annonce que « 71 % des Suisses sont favorables à l'interdiction du port de la burqa ». Quelque chose nous dit qu'on doit être moins nombreux à être favorables à l'interdiction de l'exportation de matériel militaire vers des Etats genre Arabie Saoudite qui financent les islamistes et les arment....

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