Fonds de tiroir


Fait pas bon être mort... « Le Matin Dimanche » nous fait une petite liste, pas exhaustive du tout, de la manière dont les croque-morts des entreprises privées de pompes funèbres traitent les machabs qui leur sont confiés : on a un croque-mort qui stocke des cadavres pendant plusieurs jours à température ambiante, un autre qui emporte un corps qu'il n'aurait pas du emporter, un autre qui remet à une mère des cendres qui ne sont pas celles de son enfant mort, une entreprise qui entasse plusieurs corps dans un même corbillard mais facture le trajet à chaque famille concernée, un chauffeur de corbillard qui transporte dans le même véhicule le cadavre et les petits fours de la réception qui suit les obsèques, un fossoyeur d'une entreprise privée qui demande aux employés des pompes funèbres municipales de bosser pour lui... « Presque partout en Suisse, n'importe qui peut s'improviser croque-mort », résume le journal do-minical. Ouais, et alors ? zêtes contre la liberté du commerce des cadavres et de l'industrie des obsèques ?

Les Conseillères municipales Ezgi Akyol (Alternative) et Rebekka Wyler (PS) avaient déposé au Conseil Municipal de Zurich un postulat  proposant un partenariat entre les villes de Zurich et de Diyarbakir. Le Conseil n'a pas repris l'idée du partenariat, mais accepté celle de «jeter un pont» et accepté le 25 juin le postulat ainsi amendé en le transmettant à l'exécutif municipal, et un comité de solidarité Zurich-Diyarbakir a été créé pour donner une assise au « pont » à construire. Une excellente décision municipale, donc, à laquelle les deux conseillères appelaient en ces termes: « le mouvement kurde définit un nouveau modèle de société. Il a pour but d'instaurer un système libre, démocratique, écologique et respectant l'égalité des sexes. Dans cette démocratie populaire il appartient aux assemblées villageoises et citadines de décider de leur sort ». On se croirait presque en Suisse... Bon, ce qu'elles disent là (elles auraient pu éviter l'expression «démocratie populaire»...) vaut surtout pour le mouvement kurde de Turquie, (les Kurdes d'Irak, eux, ne sont pas allés aussi loin dans la réalisation d'un « nouveau modèle de société »), mais ça fait rien : des actes de solidarité avec les Kurdes, en ce mo-ment, ils en ont plutôt besoin, coincés qu'ils sont entre l'armée d'Erdogan, celle de Bachar et celle de Daech, qu'ils combattent tout en se faisant tirer dans le dos par les deux autres. 

Le Comité référendaire « NON à la RIE III » a récolté plus de 75'000 sig-natures contre la troisième réforme de l’imposition des entreprises. Les sig-natures authentifiées (plus de 55'000) ont été déposées aujourd’hui à la Chancellerie fédérale par l'alliance composée notamment du PS, des Verts, de la JS, des Jeunes Verts, de solidaritéS, du PST-POP, de l’Union syndicale suisse (USS), d’Unia, de l’APC, du SIT, et d’Attac. Ainsi, l’arnaque de l’imposition des entreprises sera soumise à une votation, probablement le 12 février 2017. Par ailleurs, mercredi soir, l'Assemblée des délégués du PS genevois a accepté que le parti entre en matière (pour le modifier, et en refusant le taux d'imposition de 13,49 %, trop bas) sur le projet du Conseil d'Etat de volet cantonal de la RIE III. On vous laisse le soin de faire le lien que vous voudrez entre la position du PS suisse sur la RIE III fédérale et celle du PS genevois sur la RIE III genevoise.

C'est la honte, la cata, on se couvre la tête de cendre, on s'emballe dans une robe de bure, on prend un cierge et on va pleurer dans le quartier des banques : Genève n'est plus qu'au 23ème rang mondial des places financières, selon le classement d'un cabinet londonien (Z/Yen), derrière Vancoucer et Taipeh, juste devant Melbourne. Bon, on est encore devant Conakry et Ouagadougou, mais on a perdu huit places en un an, alors que Zurich (9ème) n'en a perdu que trois. Et l'Office cantonal de la statistique se dit témoin d'une « forte dégra-dation de la situation des affaires dans les services financiers genevois » et nous annonce que « la persistance de conditions difficiles pour le secteur financier prétéritera également l’expansion du PIB genevois » en 2017. Ben merde alors, on va quand même pas commencer à développer des activités économiques utiles à la population d'ici et d'ailleurs...

Paraît que Gominator, qui n'a jamais douté de grand chose, ne doute pas que le MCG ait encore besoin de lui. Et même plus que besoin : envie. Soutenu par le Conseiller d'Etat Poggia et le député Zacharias, il attendait (c'est que nous susurre le « Matin Dimanche » que le MCG ponde un communiqué le rappelant à la maison et convoquant une assemblée pour l'élire comme président. Demande sur laquelle le MCG a refusé d'entrer en matière. Bande d'ingrats. Stauffer va donc devoir, à moins de se retirer de la politique, lancer son nouveau parti. Contraindre Gominator à faire ce qu'il dit : c'est cruel, quand même...

Le Grand Conseil genevois a voté une hausse des tarifs des transports publics. Comme la constitution désormais le permet, grâce à une initiative de l'Avivo acceptée par le peuple, un référendum sera lancé contre cette hausse (il faudra 7524 signatures valables pour qu'il aboutisse). « Ensemble à Gauche » a annoncé vouloir lancer ce référendum, et a proposé au PS et au MCG d'en faire autant, puisqu'ils avaient voté contre la hausse au Grand Conseil. «Ensemble à Gauche», le PS et le MCG ? Drôle de coalition. Mais faut dire que les drôles de coalition, « Ensemble à Gauche » connaît bien. Et pratique assidûment. Quant à la hausse des tarifs, évidemment qu'ici on est contre puisqu'on est pour la gratuité des transports publics...

A Paris, le gouvernement et la Mairie ont décidé d'ouvrir un centre d'hébergement d'urgence  pour 200 «sans domicile fixe». C'est bien. Ce qui est encore mieux, c'est que ce centre, l'Etat et la Ville ont décidé de l'implanter dans le XVIe arrondis-sement, le plus chic de Paris. Hurlement du Maire (de droite, forcément) de l'arrondissement et d'une partie des habitants : salauds de socialos qui veulent nous coller des clodos. C'est comme si Mauro Poggia et Esther Alder se mettaient d'accord pour installer Noël Constant et ses cabossés de la vie à Champel. On n'a pas idée... quoique, si, après tout, on a idée

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