Fonds de tiroir


Mauvaise nouvelle, les aminches : même si, après avoir stagné au premier trimestre (+ 0,1 % par rapport au trimestre précédent, en termes réels), le PIB cantonal enregistre une hausse sensible au deuxième trimestre, (+ 0,6 %), et qu'il s’agit de la progression trimestrielle la plus importante en deux ans,  « le climat conjoncturel reste toutefois très incertain et les signes d’amélioration demeurent peu nombreux », nous annonce l'Office cantonal genevois de la statistique. Qui prédit également que « comme à l’échelon suisse, la croissance sera limitée en 2017 par le manque de tonus de la demande venant de l’étranger ». On se disait aussi que ça pouvait pas être notre faute, et que c'était forcément celle des étrangers. Forcément. Salauds de Chinois.

Encore deux évasions dans les prisons genevoises : la directrice du centre de détention de Favra (on y a été détenu) « occupera à sa demande une nouvelle fonction au sein du département » de Supermaudet, nous annonce l'Office cantonal de la détention. Elle sera remplacée à Favra par la directrice adjointe d'un autre établissement de détention, Le Vallon. La directrice de la Maison de semi-détention de Villars (on y a été semi-détenu)  va également quitter son poste pour prendre la direction d'un foyer pour mineurs. En fait, tous les établissements de détention genevois (et y'en a une palanquée) ont vu leurs directeurs ou directrices s'évader (parfois pour se retrouver dans d'autres établissements de détention, d'ailleurs), et y'a que le directeur de Champ-Dollon (ah ben là aussi, on a été détenu. C'est un spécialiste qui vous cause, faut pas croire) qui reste imperturbablement à son poste. A croire qu'il aime ça.

Faut pas croire que les udécistes, qui n'ont que le respect des lois à la bouche, savent de quoi ils parlent : l'autre jour, au Conseil national, le chef du groupe parlementaire UDC, en accusant ses collègues des autres partis de « violer la constitution » en refusant de mettre en oeuvre l'initiative (de l'UDC) contre l'«immigration de masse» comme l'UDC voudrait qu'elle soit mise en oeuvre, avait brandi un bouquin en le présentant comme la Constitution. Sauf que c'était pas la constitution mais un traité de droit constitutionnel du XIXe siècle, se référant à la constitution (abrogée) de 1874, alos que le droit d'initiative qui a permis à l'UDC de faire passer son texte absurde sur l'« immigration de masse », puis d'accuser les autres partis de piétiner ce droit populaire, n'existait pas enore... Bref, le cirque d'Amstutz, c'était du cirque. Mais bon, il a pris le premier bouquin qu'il avait sous la main, ça aurait pu être pire, il aurait pu tomber sur un exemplaire du Coran.

Donc, le cousin David (ouais, on a de la famille haut placée), Municipal POP (Parti du Travail, quoi) de Lausanne (c'est-à-dire membre de l'exécutif communal) a fauté grave : il a déclaré qu'il était prêt à cacher chez lui un réfugié menacé de renvoi. Ire du PLR et de l'UDC (d'autant plus furax qu'elle a été devancée par le PLR sur ce coup là, et sur son propre terrain). Le PLR demande dans une interpellation urgente : « la Municipalité parraine-t-elle un hors-la-loi ? » (en oubliant que le « hors-la-loi » en question y a été élu, à la Municipalité...). Réponse de David : « Il faut respecter la légalité, certes, mais il faut aussi qu'elle corresponde à une léitimité. Il y a des sujets qui méritent qu'on se dresse contre la loi ». Des sujets comme le droit d'asile, par exemple (le PLR et l'UDC ne seraient d'accord de se «dresser contre la loi» que s'il ne s'agissait que de limitation de vitesse, de stationnement interdit ou d'alcool au volant -chacun ses principes et ses priorités). Ah ben si les élus du peuple se mettent à réfléchir au rapport entre la légalité et la légitimité, l'ordre social a du plomb dans l'aile (droite). Et c'est tant mieux.

Le groupe de presse Tamedia a chouravé au groupe de presse Ringier (qui en est tout furax) la publication du magazine officiel du Salon de l'Auto de Genève, en février prochain. C'est tiré à plus d'un million d'exemplaires, ce truc, qui sera encarté dans tous les journaux régionaux et dominicaux tamédiesques. Les journalistes de la  «Tribune de Genève » et de  « 24 Heures » qui vont se faire lourder par Tamedia, qui  « dégraisse » leurs rédactions, sont contents : avec un peu de pot, ils auront droit à un billet d'entrée au Salon. Avant de pointer au chomdu.



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