Fonds de tiroir
Ils ont tout pour plaire, les jeunes manifestants de la fin août,
devant le Musée des Civilisations de L'islam, à La Chaux de Fonds,
et que « Le Matin Dimanche » nous décrit comme «islamophobes et
antisémites» (mais ils n'ont rien contre les suisses-allemands, au
moins ?). Avec comme slogan « Islam hors d'Europe », ils se
réclament d'un groupuscule (créé par un déçu de l'UDC), du genre du
dépotoir français « Riposte Laïque », et qui a pris comme nom «
Résistance helvétique ». Mais faut pas croire, hein, ils ne sont pas
seulement islamophobes et antisémites, ils sont aussi negrophobes :
les immigrants blancs, « c'est possible », mais « les Noirs, ce
n'est pas possible ». Et de nous ressortir les vieilles antiennes
racialistes : « le métissage amène à la disparition de notre race
»... et même, comme une de leur membre, de soutenir le massacreur
norvégien Breivik (pour se justifier ensuite en expliquant que
c'était de l'humour du deuxième degré)... Tout pour plaire, on vous
dit...
Robert Rochefort était vice-président, et député européen, du MoDem (parti centriste français, tendance démo-chrétienne). Il a été surpris en train de se branler au rayon des perceuses dans un grand magasin de bricolage. Il a été démissionné aussi sec du parti, après qu'il ait expliqué qu'il avait toujours « besoin de se masturber » quand il était en « situation de stress». Bon, ça, c'était la branlette centriste. Et y a l'extase d'extrême-droite : l'adjoint Front National au maire Front National de Mantes-la-Ville été retrouvé mort, un collier de chien autour du cou (et une laisse accrochée au collier). Et on a appris par le « Canard Enchaîné » que le bonhomme, contempteur de l'im-migration, avait un faible pour les ébats sado-masos avec des partenaires nord-africaines, sous les yeux de son épouse handicapée. Voila, voila. Alors, hein, François Hollande et sa vie sentimentale agitée, à côté de ça, ça fleure le vaudeville bourgeois. Qui disait que la politique française, en ce moment, c'était pas bandant ?
Le président du Conseil des Etats, le PLR jurassien Raphaël Comte a une conception très précise et très... salafiste ? de la tenue que doivent respecter dans leur vêture sénateurs et sénatrices. Surtout les sénatrices, déjà que certains ont de la peine à s'habituer à ce que des meufs se fassent élire dans ce cénacle, faudrait pas qu'en plus elles se croient permis de s'habiller comme elles veulent. Comme la socialiste genevoise Liliane Maury Pasquier, morigénée par le président Comte parce qu'elle avait les épaules dénudées. Elle a donc été priée de mettre sa veste de tailleur. Et un voile islamique pour faire joli ?
Finalement, l'ex-numéro deux de la police genevoise, Christian Cudré Mauroux, dégradé après avoir été rendu responsable des cafouillages policiers lors de la manifestation «sauvage» pour la culture alter-native, le 10 décembre, n'était pas responsable -en tout cas, pas seul responsable- de ces cafouillages : Cudré Mauroux n'aurait reçu que des informations orales sur la manif et son déroulement, des policiers incom-pétents auraient été expédiés sur le terrain, les effectifs disponibles et les effectifs engagés étaient insuffisants... c'est un rapport de la sous-commission de gestion du Grand Conseil qui le dit, en dénonçant d'importants dysfonctionnements au sein de la police, et du département de la Sécurité, dirigé par Pierre Maudet. S'en prendre à Supermaudet? Sont fous, ces députés...
Alors ouala, elle est Sainte, la Mère. Mais c'est quand même pas la Sainte Mère (y'a qu'une place, et elle est prise). Mais c'est Sainte Mère Teresa, fondatrice des Missionnaires de la Charité, canonisée par le Pape François. Bon, on sait que Mère Teresa (de son vrai nom Gonxha Bajaxhiu) était furieusement anti-avortement et anti-contraception, mais l'église aussi, alors ça n'allait pas entraver la marche de Teresa vers la sainteté... Mais elle tenait aussi d'étranges discours (genre : « la lèpre (peut être) un très beau cadeau de Dieu », « il y a quelque chose de très beau à voir les pauvres accepter leur sort »...) et avait aussi d'étranges pratiques, pas très charitable pour une Missionnaires de la Charité, à l'égard des misérables qu'elle recueillait : refus de donner des analgésiques parce que la douleur est « rédemptrice », lavage des malades à l'eau froide parce que c'est «la volonté de Jésus», vu que c'est pas parce qu'il marchait sur les eaux qu'il avait l'eau chaude... Pour être canonisé par l'église papiste, il faut avoir commis deux miracles, reconnus par ladite église. En l'occurrence, Mère Teresa aurait guéri deux cancéreux. Il s'avère que l'un d'entre eux ne souffrait pas d'un cancer mais d'un kyste. Dans ces conditions, le deuxième miracle exigé pour la canonisation, ça serait pas la canonisation elle-même, malgré les discours, les pratiques et les petits arrangements avec la vérité de la canonisée ? Les voies du Seigneur sont impénétrables et celles de ses représentant-e-s sur Terre sont tortueuses. Et Teresa est sainte. Amen.
Solidar Suisse a classé les municipalités (les plus peuplées, du moins) de notre généreux pays selon leur degré d'engagement pour la coopération au développement et des achats publics responsables (les collectivités publiques suisses dépensent chaque année 40 milliards en fournitures diverses : c'est vingt fois plus que le montant de l'aide fédérale au dévelop-pement). Et c'est Genève (cororico !) qui remporte la palme du classement de la solidarité et de la responsabilité, devant Zurich. Les trois quarts des municipalités étudiées ont soit maintenu leur engagement, soit l'ont amélioré. En Romandie, ce sont les communes genevoises et vaudoises qui sont les plus engagées, les neuchâteloises et fribourgeoises qui le sont le moins. Et la Valais, vous interrogerez-vous, inquiets ? Eh ben, le Valais, on sait pas, les villes valaisannes ont toutes refusées d'être évaluées. Parce que la vente de terrains et de bicoques à de riches ressortissants des pays pauvres n'est pas considéré comme de la coopération au développement, sans doute. Donc, en tête des villes romandes qui ont répondu, on trouve, dans l'ordre : Genève (en tête au classement national), Carouge, Lausanne, Nyon et Yverdon. Et en queue : Le Locle, La Chaux de Fonds et Villars-sur-Glâne. Les villes roman-des obtiennent en moyenne une note de 62 sur 100. Suivent les villes bernoises (42), zurichoises (38) et du nord-est (36). Une douzaine de communes ont réduit leur effort, dont Zurich, Vernier et Yverdon. On espère vivement que ce n'est qu'un moment de faiblesse. Et que Genève continuera son effort, et le renforcera. C'est d'ailleurs ce que propose le Conseil administratif dans son projet de budget. Ces gauchistes, ça doute de rien. Il sera plus qu'intéressant d'observer ce que fera la droite, coagulée ou non, de cette proposition.
10 % des électrices et électeurs de gauche, en France, sont prêts à participer aux «primaires» qui désigneront le candidat de la droite à l'élection présidentielle. Parce que ces femmes et ces hommes de gauche sont persuadés que la gauche sera éliminée au premier tour de l'élection, que celle-ci se jouera entre le candidat de la droite et la candidate de l'extrême-droite, Marine Le Pen, et que l'idée de devoir choisir entre Sarkozy et Le Pen les révulse. On les comprend. Alors, ils vont soutenir Juppé. Voila. Le bel optimisme qui règne au sein de la gauche française est revigorant, non ?
Robert Rochefort était vice-président, et député européen, du MoDem (parti centriste français, tendance démo-chrétienne). Il a été surpris en train de se branler au rayon des perceuses dans un grand magasin de bricolage. Il a été démissionné aussi sec du parti, après qu'il ait expliqué qu'il avait toujours « besoin de se masturber » quand il était en « situation de stress». Bon, ça, c'était la branlette centriste. Et y a l'extase d'extrême-droite : l'adjoint Front National au maire Front National de Mantes-la-Ville été retrouvé mort, un collier de chien autour du cou (et une laisse accrochée au collier). Et on a appris par le « Canard Enchaîné » que le bonhomme, contempteur de l'im-migration, avait un faible pour les ébats sado-masos avec des partenaires nord-africaines, sous les yeux de son épouse handicapée. Voila, voila. Alors, hein, François Hollande et sa vie sentimentale agitée, à côté de ça, ça fleure le vaudeville bourgeois. Qui disait que la politique française, en ce moment, c'était pas bandant ?
Le président du Conseil des Etats, le PLR jurassien Raphaël Comte a une conception très précise et très... salafiste ? de la tenue que doivent respecter dans leur vêture sénateurs et sénatrices. Surtout les sénatrices, déjà que certains ont de la peine à s'habituer à ce que des meufs se fassent élire dans ce cénacle, faudrait pas qu'en plus elles se croient permis de s'habiller comme elles veulent. Comme la socialiste genevoise Liliane Maury Pasquier, morigénée par le président Comte parce qu'elle avait les épaules dénudées. Elle a donc été priée de mettre sa veste de tailleur. Et un voile islamique pour faire joli ?
Finalement, l'ex-numéro deux de la police genevoise, Christian Cudré Mauroux, dégradé après avoir été rendu responsable des cafouillages policiers lors de la manifestation «sauvage» pour la culture alter-native, le 10 décembre, n'était pas responsable -en tout cas, pas seul responsable- de ces cafouillages : Cudré Mauroux n'aurait reçu que des informations orales sur la manif et son déroulement, des policiers incom-pétents auraient été expédiés sur le terrain, les effectifs disponibles et les effectifs engagés étaient insuffisants... c'est un rapport de la sous-commission de gestion du Grand Conseil qui le dit, en dénonçant d'importants dysfonctionnements au sein de la police, et du département de la Sécurité, dirigé par Pierre Maudet. S'en prendre à Supermaudet? Sont fous, ces députés...
Alors ouala, elle est Sainte, la Mère. Mais c'est quand même pas la Sainte Mère (y'a qu'une place, et elle est prise). Mais c'est Sainte Mère Teresa, fondatrice des Missionnaires de la Charité, canonisée par le Pape François. Bon, on sait que Mère Teresa (de son vrai nom Gonxha Bajaxhiu) était furieusement anti-avortement et anti-contraception, mais l'église aussi, alors ça n'allait pas entraver la marche de Teresa vers la sainteté... Mais elle tenait aussi d'étranges discours (genre : « la lèpre (peut être) un très beau cadeau de Dieu », « il y a quelque chose de très beau à voir les pauvres accepter leur sort »...) et avait aussi d'étranges pratiques, pas très charitable pour une Missionnaires de la Charité, à l'égard des misérables qu'elle recueillait : refus de donner des analgésiques parce que la douleur est « rédemptrice », lavage des malades à l'eau froide parce que c'est «la volonté de Jésus», vu que c'est pas parce qu'il marchait sur les eaux qu'il avait l'eau chaude... Pour être canonisé par l'église papiste, il faut avoir commis deux miracles, reconnus par ladite église. En l'occurrence, Mère Teresa aurait guéri deux cancéreux. Il s'avère que l'un d'entre eux ne souffrait pas d'un cancer mais d'un kyste. Dans ces conditions, le deuxième miracle exigé pour la canonisation, ça serait pas la canonisation elle-même, malgré les discours, les pratiques et les petits arrangements avec la vérité de la canonisée ? Les voies du Seigneur sont impénétrables et celles de ses représentant-e-s sur Terre sont tortueuses. Et Teresa est sainte. Amen.
Solidar Suisse a classé les municipalités (les plus peuplées, du moins) de notre généreux pays selon leur degré d'engagement pour la coopération au développement et des achats publics responsables (les collectivités publiques suisses dépensent chaque année 40 milliards en fournitures diverses : c'est vingt fois plus que le montant de l'aide fédérale au dévelop-pement). Et c'est Genève (cororico !) qui remporte la palme du classement de la solidarité et de la responsabilité, devant Zurich. Les trois quarts des municipalités étudiées ont soit maintenu leur engagement, soit l'ont amélioré. En Romandie, ce sont les communes genevoises et vaudoises qui sont les plus engagées, les neuchâteloises et fribourgeoises qui le sont le moins. Et la Valais, vous interrogerez-vous, inquiets ? Eh ben, le Valais, on sait pas, les villes valaisannes ont toutes refusées d'être évaluées. Parce que la vente de terrains et de bicoques à de riches ressortissants des pays pauvres n'est pas considéré comme de la coopération au développement, sans doute. Donc, en tête des villes romandes qui ont répondu, on trouve, dans l'ordre : Genève (en tête au classement national), Carouge, Lausanne, Nyon et Yverdon. Et en queue : Le Locle, La Chaux de Fonds et Villars-sur-Glâne. Les villes roman-des obtiennent en moyenne une note de 62 sur 100. Suivent les villes bernoises (42), zurichoises (38) et du nord-est (36). Une douzaine de communes ont réduit leur effort, dont Zurich, Vernier et Yverdon. On espère vivement que ce n'est qu'un moment de faiblesse. Et que Genève continuera son effort, et le renforcera. C'est d'ailleurs ce que propose le Conseil administratif dans son projet de budget. Ces gauchistes, ça doute de rien. Il sera plus qu'intéressant d'observer ce que fera la droite, coagulée ou non, de cette proposition.
10 % des électrices et électeurs de gauche, en France, sont prêts à participer aux «primaires» qui désigneront le candidat de la droite à l'élection présidentielle. Parce que ces femmes et ces hommes de gauche sont persuadés que la gauche sera éliminée au premier tour de l'élection, que celle-ci se jouera entre le candidat de la droite et la candidate de l'extrême-droite, Marine Le Pen, et que l'idée de devoir choisir entre Sarkozy et Le Pen les révulse. On les comprend. Alors, ils vont soutenir Juppé. Voila. Le bel optimisme qui règne au sein de la gauche française est revigorant, non ?
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