Brèves


La Mosquée de Genève (la « grande mosquée », dit-on souvent, alors qu'en fait elle a la taille d'une petite église...) avait confié en février dernier sa sécurité à un agent de sécurité (jusque là, c'est logique) à un Français fiché « S » (comme «sûreté de l'Etat») par les services français (c'est toujours logique) pour radicalisme islamiste. Ce qui est un peu moins logique (quoique : la mosquée de Genève soiut financée et contrôlée par l'Arabie Saoudite, dont l'islamisme wahabite est la confession officielle). Mais l'intéressé se défend : « je suis en contact étroit avec la police genevoise». Et là, on est vachement rassurés. Surtout qu'il ajoute : « je ne comprends pas ce que veut dire l'islam radical » (on peut lui expli-quer) et qu'il s'interroge : «on est considéré comme radical quand on a la barbe ?»... euh... Qu'est-ce que j'ai fait de ma tondeuse, moi ?

La police municipale est enfin une vraie police. Toujours sans armes (mais l'UDC et le MCG veulent l'armer -nous aussi, d'ailleurs, mais en respectant les traditions locales, avec des morgenstern...), mais avec des grades. Des tas de grades. Des vrais de vrais, qui vous posent un flic. Et aussi un Maire ou un Conseil administratif, puisque ce sont eux qui vont décerner les grades. Donc, le Conseil d'Etat a arrêté la gradation suivante, du flic de base au plus galonné (on suppose qu'ils auront des galons, sinon à quoi ça sert d'avoir des grades, hein, on se le demande ?) : appointé (pour les agents en fonction depuis au moins trois ans -en dessous, on sait pas. Aspirants ?), caporal, sergent, sergent-major, lieutenant, premier lieutenant, capitaine. Et c'est tout ? Ben ouais. Pas de colonels ? Nan. Et ouala, encore une demie-mesure.

En même temps qu'ils élisaient les «grands électeurs» de la présidentielle, les Californiens, les Arizoniens, les Nevadiens et les Massachusettiens légalisaient la marijuana. Et ils ont eu raison :  un bon gros pétard pour  supporter Trump, ça peut s'imposer.

Paraît que le responsable de la sécurité de la mosquée de Genève, chargé de surveiller les entrées avant et après la prière et de fouiller les sacs, est fiché «S» en France (il est Français) comme soupçonné d'« islamisme radical ». Bon, et alors ? Au moins comme ça, il sait où fouiller, ce qu'il faut chercher et qui surveiller, non ? On plaisante, on plaisante... quoique... C'est pas les contrebandiers qui font les meilleurs douaniers ?

Le PS suisse a besoin de sous. Comme tous les partis politiques, d'ailleurs. Il va donc demander à tous ses membres et tous ses élus, et à ses partis cantonaux, de renflouer ses caisses, vu qu'une campagne de votation fédérale, ça coûte cher (qu'on gagne ou perde la votation, d'ailleurs), et une campagne électorale fédérale encore plus cher (toujours quel qu'en soit le résultat). Donc le parti suisse va demander à ses partis cantonaux de lui reverser dix balles de plus par membre (soit 65 francs au lieu de 55).  Ses élus aux Chambres fédérales verseront quant à eux 400 francs de plus (4000 francs au lieu de 3600, s'ajoutant à ce qu'ils versent déjà à leurs partis cantonaux) : après tout, si elles et ils ont été élus, c'est bien après une campagne électorale payée par le parti suisse et leur parti cantonal... Restaient plus qu'à faire raquer les ministres. Les deux Conseillers fédéraux versent actuellement 20'000 francs par an au parti suisse (en gros, 5 % de leur rémunération). Pas assez selon des parlementaires, qui demandaient qu'ils versent trois fois plus, et pas assez non plus pour la Jeunesse Socialiste, qui leur demandait de verser cinq fois plus. Finalement, le Comité directeur du parti a proposé d'augmenter de deux points la contribution des conseillers fédéraux socialistes, et de la faire passer à 29'000 francs par an, toujours en plus de ce qu'ils versent déjà (8000 francs) au groupe parlementaire fédéral, à leur parti cantonal et à leur section locale.  Le PSS avait refusé l'argent des banques (celles-ci, en effet, versent une subvention aux partis politiques aux partis disposant d'un groupe aux Chambres fédérale, et le PS avait décidé de s'en passer). L'indépendance, ça coûte cher. Et pourquoi on vous raconte ça ? Ben, parce qu'on est pour la transparence du financement des partis politiques. Pas vous ?

A quoi voit-on qu'on vit dans un canton riche ? Pas forcément à ce qu'on a dans les poches, mais en tout cas à la grosseur des trous qu'on peut se permettre dans les caisses publique. Y compris les caisses de retraite des fonctionnaires. Par exemple la caisse de prévoyance de l'Etat de Genève (CPEG), résultat de la fusion de la caisse de l'administration et de l'édu-cation, la CIA, et de la caisse de l'hôpital, la CEH (la police et les EMS ont encore des caisses particulières). Les actifs de la caisse devraient diminuer en 2016 de 1,45 milliard de francs, à cause des rendements insuffisants des capitaux placés. Cette chute des rendements pourrait provoquer une baisse des rentes de 10 à 20 % pour que la caisse maintienne le « taux de couverture » de ses engagements par ses actifs au niveau légal. La caisse a mandaté un expert pour qu'il lui fasse des propositions afin de sortir du trou. Propositions de l'expert : au choix ou en cumul : des baisses de prestations, un report à 65 ans de l'âge donnant droit à une rente, un refinancement par l'Etat (quitte à emprunter, et donc a augmenter la dette publique)... Et c'est pas la première fois que ce genre de choix est à faire : en 2013, le canton a versé 800 millions à la nouvelle caisse issue de la fusion, pour la recapitaliser. Et en 2015, puis en 2016, à chaque fois 200 millions ont été provisionnés par le canton. Quant aux assurés, ils ont vu les prestations être réduites, l'âge donnant droit à une rente repoussé, la durée de cotisations pour avoir droit à une rente complète augmentée,  et les cotisations elles aussi augmentées. Faut avoir les moyens de se permettre ce genre d'exercice. Ben on les a. On est riches. « On » ? L'Etat, et les assurés. Enfin, pas forcément tous.... Alors quand on entend d'un côté parler de crise financière de l'Etat et de l'autre de paupérisation de la fonction publique (actuellement, rappelle le député socialiste Alberto Velasco, un fonctionnaire à la retraite peut toucher plus de 10'000 francs de rente par mois...), on se dit que quand même, faut pas exagérer. Sauf, évidemment, en période électorale.

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