Budgets de la Ville et du canton : Genève et Genève sont dans un bateau...

Chouette ! une nouvelle séance du Conseil Municipal de la Ville de Genève, aujourd'hui, pour adopter (ou refuser) le budget 2017 qu'on n'a pas été foutus d'adopter (ou de refuser) il y a deux semaines. A deux jours de noël (la séance peut durer toute la nuit : quand on aime, on ne compte pas son temps), nous préparera-t-on au moins une crèche dans la salle des séances ? Parce qu'on a tout ce qu'il faut : Pour l'âne et le bœuf, on a même l'embarras du choix. Pour Joseph, on devrait pas avoir de difficulté à trouver un cocu consentant. Pour Marie, c'est plus problématique : même au Conseil Municipal de la Ville, une vierge en cloque, ça se trouve pas facilement. Pour les rois mages, on verra sur place.  Et pour le chti Jesus, on suggère le chti MCG qui roupille déjà pendant toutes les séances... Ouala, on est au complet. On peut chanter "il est né le divin budget". Né, ou mort-né. Mais va falloir chanter fort pour couvrir les pleurnicheries du PLR brimé par la méchante Sandrine qui fait rien qu'à pas vouloir faire ce que le PLR voudrait qu'elle fasse, qu'elle n'a pas été élue pour faire, qu'elle ne fait donc pas et que le PLR qui trépigne d'impuissance électorale devant la porte du Palais Eynard depuis le départ de Pierre Maudet pour la Tour Baudet, ne peut pas faire.


Laissons-les donc s'ébrouer : nous n'y perdons que du temps -et il nous sera payé...


Bon, ça y'est, la République a un budget 2017. Mais bon, pas de quoi pavoiser, ça y'est pas, la Commune est toujours en attente du sien. A Genève, les parlements ont beau siéger dans la même salle, certains élus prospérer dans les deux parlements à la fois (mais ce cumul ne favorise pas la cohérence, s'il permet d'additionner les jetons de présence) et les mêmes partis se répartir les sièges disponibles, rien ne garantit que le résultat de leurs délibérations soit comparable, ni même que les discours tenus soient cohérents selon qu'ils le sont au Grand Conseil ou au Conseil Municipal. Donc, un budget cantonal déficitaire de 80 millions a été approuvé par une majorité (MCG, PDC, Verts et PS) du parlement cantonal, alors qu'un budget municipal légèrement positif attend le bon vouloir d'une partie de la droite dilatée (MCG, UDC, PLR et PDC) qui, chaque année, croit pouvoir se "payer" à bon compte un Conseil administratif de gauche en refusant son projet de budget, ou en taillant dedans au petit malheur la malchance -quitte, comme cette année, à multiplier les coupes absurdes, ou carrément illégales... ou comme l'année dernière à accoucher d'un budget bousillé que le peuple finira par lui renvoyer à la figure.
Contrairement au canton de Genève, la Ville de Genève va donc peut-être entamer 2017 sans budget. Ou plutôt, avec le budget 2016 découpé en tranches mensuelles (les fameux "douzièmes provisionnels"). On s'en consolera : il était tout à fait acceptable, le budget 2016, puisque c'est celui qui a été imposé à la droite dilatée par un vote populaire. Dans ce système des "douzièmes provisionnels", les mécanismes salariaux de la fonction publique peuvent être maintenus, et les subventions le sont par définition. En revanche, les nouveaux postes prévus par le projet de budget ne peuvent être créés -et cela vaut évidemment pour les postes réclamés par la droite, à moins d'un vote spécifique en cours d'année.
Dira-t-on que l'exercice auquel on va se livrer tout à l'heure est frappé au coin de l'intelligence politique ? Non, on ne le dira pas. Dira-t-on au moins qu'on peut y trouver, en cherchant bien et en cherchant longtemps, quelque signe de cohérence ? On ne le dira pas non plus : Des forces politiques qui combattent le budget (équilibré) de la Ville acceptent le budget (déficitaire) du canton, et tiennent dans un parlement le discours inverse de celui qu'ils tiennent dans un autre.
Mais qui attend d'elles autre chose ? Laissons-les donc s'ébrouer : nous n'y perdons que du temps -qui nous sera même payé... par vous, aimables lecteurs, électeurs et contribuables...

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