Fonds de tiroir


Dans le canton de Genève, le taux de chômage augmente de 0,1 point en décembre 2016 et se fixe à 5,5 %, ce qui correspond à 12 947 chômeurs (+ 1,7 % en un mois, - 3,7 % en un an) et 16 711 demandeurs d'emploi (+ 1,2 % en un mois, + 0,1 % en un an). Au plan suisse, le taux de chômage progresse de manière légèrement plus marquée (+ 0,2 point), pour s'établir à 3,5 % à fin décembre. Sur l'ensemble de l'année, le taux de chômage dans le canton de Genève se fixe en moyenne à 5,5 %, contre 5,6 % en 2015. A l'échelon national, le taux augmente en revanche de 0,1 point en une année et se fixe à 3,3 %. Et pour la première fois depuis 1999, Genève ne détient pas (plus) le taux de chômage le plus élevé de Suisse. Le canton passe au deuxième rang, derrière Neuchâtel (5,8 %) et devant Vaud (4,7 %). Bon, faut pas désespérer, on reste quand même les premiers et les meilleurs dans bien des domaines : le nombre de détenues et de détenus en pourcentage de la population résidente, le nombre de psychiatres en pourcentage de la population résidente, le pourcentage d'électeurs votant pour le MCG... ah non, là, ça compte pas, c'est une Genferei, ça existe nulle part ailleurs.

L'attribution des marchés publics fait, l'objet d'une concurrence féroce entre les entreprises privées qui y concourent. Et celles qui n'obtiennent pas le marché offert sont assez vénères de ne pas l'avoir obtenu. C'est notamment le cas à Genève pour les marchés publics que la Ville attribue, par exemple celui de la rénovations d'immeubles à la rue Lissignol. marché remporté par une entreprise qui a cassé ses prix au point de ne pas pouvoir réaliser de bénéfice sur ce chantier (cette absence de bénéfice sur ce chantier étant compensée par les bénéfices réalisés sur d'autres), ni cependant y subir des pertes, et cela tout en affirmant remplir les conditions légales et conventionnelles, s'agissant en parti-culier des salaires des travailleurs. Bref, l'entreprise a proposé de faire les travaux pour un peu plus de 500'000 francs, alors que leur prix estimé était de plus de 800'000 francs, et que l'offre la plus élevée dépassait le 1,2 million. Une grosse entreprise de la place, qui avait proposé de faire les travaux pour 830'000 francs s'est sentie flouée par une pratique de dumping, et a donc fait recours auprès de la Chambre administrative, en expli-quant que le prix proposé par l'entreprise retenue était impossible à tenir sans sous-enchère salariale, et que la Ville n'aurait donc pas dû retenir sa candidature. La Chambre a débouté l'entreprise recouran-te, en estimant que rien ne laissait sup-poser une pratique de dumping salarial, et que les autorités lançant le marché sont de toute façon tenues de vérifier que les entreprises qui répondent à son offre le font dans le respect de la loi, de la convention et des usages. Ce que la Ville, par la voix de Rémy Pagani, assure avoir fait. Pagani ajoute que si une pratique de dumping salarial est constatée, il peut faire (et l'a déjà fait) arrêter le chantier. Les syndicats, rappellent que désormais, une commission paritaire (syndicats et patronat) est consultée avant l'attribu-tion d'un marché public par la Ville. Ce qui ne calme pas la grande entreprise de la place, pas contente de s'être fait souffler le marché. C'est dur, l'économie de marché, c'est dur...

Répondant au président du PLR très fâché que les socialistes genevois ne s'engagent pas à soutenir l'éventuelle réforme cantonale de l'imposition des entreprises avant même que l'on sache si elle se fera, la présidente du PSG, Carole-Anne Kast se rassure (dans la «Tribune de Genève» du vendredi 13 janvier) : « On ne peut pas avoir tout faux quand on fâche le PLR ». Ouais, et si en plus on fâche « Ensemble à Gauche », alors là, c'est carrément l'extase.

On a déposé mercredi soir le projet de délibération suivant :
Des jetons aux bons : Charité bien ordonnée commence par soi-même


Considérant
- La décision du Conseil Municipal ne n'accorder désormais d'allocation de rentrée scolaire que sous forme de bons valables uniquement dans les commerces genevois ayant eux-mêmes décidé, sans que la Ville ne puisse les y obliger, de les accepter;
- L'exigence de cohérence, limite et condition de la légitimité de toute décision politique;
- et donc l'exigence à respecter par les Conseillers municipaux de ne pas s'accorder à eux-mêmes ce qu'ils refusent à d'autres, en l'occurrence de ne pas s'accorder à eux-mêmes une rémunération en monnaie légale quand ils n'accordent aux bénéficiaires d'une allocation que des bons dont la validité dépend du bon vouloir des commerçants,

Le règlement du Conseil municipal est ainsi modifié :
Art 131, al. 1 (nouveau paragraphe)
(...)
Les jetons de présence et indemnités versés aux membres du Conseil municipal le sont sous forme de bons valables dans les commerces de la Ville de Genève.

Début 2016, l'Université d'Oxord a posé à 18'235 personnes adultes vivant dans 17 pays l'intéressante question suivante : « D'une manière générale, en considérant toute chose, pensez.vous que le monde va mieux, plus mal, ou ni l'un ni l'autre ? » 81 % des Français interrogés, 65 % des Anglais et des Américains, 57 % des Danois (supposés être les plus heureux de la planète) répondent que ça va « plus mal ». Et il n'y a que les Chinois à être plus nombreux à trouver que ça va « mieux » que « plus mal »... Et les éminents chercheurs d'Oxford de considérer que tous ces pessimistes se foutent le doigt dans l'oeil, parce que les statistiques sont formelles : tout va mieux. Beaucoup mieux, même. Si on compare aujourd' hui à il y a deux siècles, dans six domaines : la pauvreté (il y avait 94 % de pauvres dans la population mondiale il y a 200 ans, il n'y en aurait plus que 10 %. Sauf que la population mondiale ayant été multipliée par huit, en nombre absolu, les pauvres sont presque aussi nombreux qu'alors), l'analphabétisme (il frappait 88 % de la population mondiale en 1820 -comment mesurait-on cela alors? et 15 % aujourd'hui. Mais les analphabètes sont donc plus nombreux en nombre absolu), la mortalité infantile (43 % des enfants nés vivants mouraient avant l'âge de 5 ans en 1800, dix fois moins aujourd'hui), et enfin la liberté (confondue avec la démocratie) : en 1800, la quasi totalité de la population mon-diale vivait sous un régime colonial ou autocratique, et une toute petite minorité d'une dizaine de pourcents sous un régime de « démocratie partielle », à l'anglaise ou à la nord-américaine, alors qu'aujourd'hui, les deux tiers de la population mondiale vivraient en démocratie (faut le dire vite). Alors les hu-mains, on râle toujours ? Ouais, on râle toujours. Parce que les vivants  comparent leur situation d'aujourd'hui avec leur situation d'hier, pas avec celle de leurs arrières-arrières-arrières-arrières grands-parents. Et que si aujourd'hui ils n'arrivent plus à payer leur loyer, il n'en ont rien à foutre qu'on leur dise que sous Napoléon, c'était pire...

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