Fonds de tiroir


La Conseillère nationale UDC gene-voise Céline Amaudruz, vice-pré-sidente nationale de l'UDC, a été inter-pellée par la police dans la nuit du 9 au 10 décembre alors qu'elle conduisait en état d'ivresse, avec 1,92 pour mille d'alcool dans le sang (quatre fois plus qu'autorisé), en revenant d'un concours hippique, et en ignorant les mises en garde de plusieurs personnes tentant de la dissuader de prendre le volant dans son état et d'appeler plutôt « Nez Rouge » pour être reconduite chez elle y cuver paisiblement.  Bon, elle n'est pas la première personnalité politique (de droite ou de gauche) à se faire gauler torchée au volant. Sauf que dans son cas, ce qui interpelle quelque part au niveau de la crédibilité politique, c'est qu'après avoir refusé d'obéir aux injonctions de la police qui lui demandait de s'arrêter de rouler (en zigzag), puis refusé de se soumettre à l’alcootest en se revendiquant de sa qualité de Conseillère nationale, elle a d'abord tenté (sans succès)  d'appeler le procureur général Jornot, puis condui-te au poste de police, a appelé carré-ment, le Conseiller fédéral Guy Parmelin, qu'elle a tiré du pieu à quatre heures du matin pour qu'il l'aide se sortir du merdier dans lequel elle s'était mise. Et c'est donc le ministre fédéral de la Défense qui a réussi finalement à la convaincre de se calmer et de se conformer aux exigences des forces de l'ordre. Elle a du pot d'être conseillère nationale et vice-présidente de l'UDC. Elle serait requérante d'asile, elle se retrouvait fissa en rétention avant expulsion. Au lieu de quoi, elle a pondu un commu-niqué lénifiant dans lequel elle remercie son parti de lui maintenir sa confiance. Emus, on est. Aux larmes. D'ailleurs, on reprendrait bien une larmichette de quelque chose. « Elle garde toute ma confiance », déclare donc le président de l'UDC genevoise (alors que l'UDC suisse se contente de déclarer qu'elle «analysait la situation» et attendait la fin de la procédure pour « prendre des décisions »...). Avec le taux d'alcool dans le sang qu'elle se trimballait, elle risque tout de même 100 jours-amende, plus une amende immédiate, plus le retrait de permis (déjà effectué à titre préventif). Et politiquement ? Ben, bof, avec un électorat du genre à voter ce qu'il vote habituellement, elle risque pas grand chose... D'ailleurs nous aussi, si on se retrouvait à l'UDC, on se bourrait la gueule pour oublier...

Finalement, après quelques tentatives avortées, les Vaudois l'ont, leur MCG à eux. ça s'appelle le Parti libéral-conservateur et ça été fondé par des udécistes (dont le roboratif Claude-Alain Voiblet) virés de l'UDC pour avoir salopé les affiches électorales d'autres udécistes, Et ça annonce vouloir lancer une initiative de « préférence indigène » instituant un impôt frappant les employeurs de nouveaux immigrés. C'est libéral, ça, un nouvel impôt frappant les employeurs ? euh...

L'UDC, qui semble patiner un peu dans la récolte de signatures pour son référendum contre la loi fédérale sur l'énergie, a repris une vieille méthode d'enfumage, qu'elle a abondamment utilisé à chaque fois qu'elle labourait son terrain favori, la xénophobie : l'invention des chiffres. Ainsi affirme-t-elle, histoire d'alarmer le bon peuple, que la conséquence de l'adoption de la nouvelle loi, qui promeut les économies de consommation d'élec-tricité, serait un surcoût moyen de 3200 francs par an et par ménage, soit vingt fois plus que ce qui est prévisible (150 francs par an, au maximum, pour une famille de quatre personnes). Et quand elle s'amuse à chiffrer à sa manière les coûts d'extension du réseau élec-trique, elle les annonce carrément à 100 milliards (soit six fois plus que prévu), avant même que les Chambres fédérales en aient discuté. Mais c'est vrai qu'elle aurait tort de se gêner : elle a pu largement vérifier qu'elle pouvait dire n'importe quoi, il y avait toujours au moins 30 % de votantes et de votants pour la croire, ou s'en foutre et voter tout de même pour elle ou ses propositions foireuses. Oui, d'accord, on sait, c'est pas très moral, mais bon, pourquoi se gêner puisque ça marche ?

Les caisses publiques genevoises perdent un million d'impôts chaque année à cause de hauts fonctionnaires cantonaux domi-ciliés en Suisse, mais pas à Genève. Des quasi-frontaliers, en somme. Vous croyez que ça émeut le MCG ?  que nenni. Parce ces frontaliers-là ne résident pas en France mais de l'autre côté d'une autre frontière qui n'en est plus une : celle avec le Pays de Vaud. C'est d'autant plus con qu'à la différence des « vrais » frontaliers, ceux qui habitent en France, travaillent à Genève, sont imposés à Genève et ramènent donc plusieurs centaines de millions de francs chaque année dans les caisses de l'Etat et des communes, les salariés genevois habitant sur Vaud ne paient pas un radis d'impôt direct à Genève. Donc, 24 hauts fonctionnaires cantonaux genevois sont dans ce cas. Ils touchent un salaire mensuel d'au moins 11'000 francs, et jusqu'à près de 20'000 francs. Ils totalisent une masse salariale de 4,8 millions de francs. Qui échappe donc totalement au canton qui paie leurs (hauts) salaires. Plus du tiers d'entre eux relèvent du pouvoir judiciaire, plus du quart du Département des Finances. La totalité des responsables de la direction générale de l'agriculture et les deux tiers de ceux de la direction de l'environnement habitent dans le canton de Vaud. Et ne paient donc pas leurs impôts à Genève. Contrairement au frontalier de base, qui habite en France. Mais bon, politiquement, ça doit pas être payant de s'en prendre à des Suisses qui habitent en Suisse,  votent en Suisse et échappent à l'impôt genevois, c'est plus facile de s'en prendre à des Français qui habitent en France mais paient des impôts à Genève. Ceux-là ne votent pas. On peut donc taper dessus sans risque.

Paraît que le conducator dégommé du MCG aurait tenté, sans succès, d'adhérer à l'UDC et au PLR, l'UDC expliquant que « malgré les indéniables qualités » d'Eric Stauffer, « le comité directeur a décidé, pour la sérénité et l'unité du parti », de ne pas accepter son adhésion. Bon, le MCG l'a lourdé, le PLR et l'UDC le refusent, il lui reste quoi (à part créer son propre parti, comme il menace de le faire) ? Créer une nouvelle composante d'« Ensemble à Gauche » avec Medeiros ?

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