Fonds de tiroir


L'UDC genevoise n'est pas contente. Et quand l'UDC genevoise n'est pas contente, nous, on est tout marris. C'est comme ça, on n'y peut rien, c'est de la compassion. Donc, le député UDC Stéphane Florey est monté sur ses grands chevaux pour dénoncer une « propagande pro-migrants » un « délire anti-suisse » et un « endoctrinement post-soixant-huitard » dont se serait rendue coupable, sur les élèves et leurs parents, l'« école genevoise de l'in-tégration et du multiculturalisme ». Objet du courroux de l'udéciste ? Une pièce de théâtre interprétée par des réfugiés, devant des élèves du collège et école de commerce André Chavanne. Déjà qu'une école baptisée du nom d'André Chavanne, ça doit leur mettre la puce à l'oreille et la punaise au lit, aux udécistes. Mais que des réfugiés profitent de cette pièce pour se plaindre de leurs conditions d'hébergement, là, c'en fut trop. Bon, les réfugiés, il ne les a pas entendus, l'udélciste. Vu que la représentation, il n'y a pas assisté. Et qu'il n'en connaît même pas le titre (« Babel 2.0 ». « Babel », c'est pas le nom d'une tour construire par des métèques quelque part dans un pays de métèques ?). Mais la pièce,  il en a entendu causer, et ça lui suffit. ça lui suffit même pour affirmer que lors de la représentation, « il a été demandé aux élèves qui avaient quatre grand-parents suisses de se lever », puis de demander à ceux qui se sont levés (ah bon, y'en avait ?) s'il y avait quelqu'un dans leur famille qui votait UDC. Or si les créateurs de la pièce reconnaissent avoir en effet demandé aux élèves « Suisses de souche » de se lever, mais pour illustrer la diversité de la population genevoise, ils n'ont, ni les acteurs, jamais posé la question du vote UDC. Mais peu importe au député UDC qui n'a pas assisté à la représentation et qui ne connaît pas le titre de la pièce, mais qui dénonce une « chasse aux sorcières » visant l'UDC (ce qui serait injurieux pour les sorcières). Faut dire qu'un udéciste allant au théâtre, ça pouvait sur-prendre. Mais qu'il fasse tout un foin sans savoir de quoi il cause, ça, par contre, ça ne surprendra personne.

Quatre responsables de festivals genevois (Voix de Fête, Electron, Festival international du film des droits humains et Mapping Festival) ont alerté le Conseiller administratif Sami Kanaan et les membres de la Commission des Arts et de la Culture du Conseil municipal de Genève sur les conséquences pour ces festivals de l'absence d'un budget municipal (la majorité de droit dilatée du Conseil municipal ayant refusé le projet de budget proposé, mais sans en proposer un autre), et du recours au système des « douzièmes provisionnels » : les subventions  ne sont plus versées qu'à raison, chaque mois, de 8 % de la subvention annuelle prévue au dernier budget adopté. Or pour les festivals qui se déroulent en début d'année, « cette situation s'avère dramatique » : leur trésorerie est insuffisante pour leur permettre d'assumer les dépenses liées à l'organisation de leurs manifestations. C'est en effet dans le premier trimestre de l'année qu'ils engagent la quasi totalité de leurs budgets (et donc de leurs subventions annuelles) pour la promotion et la communication, l'engagement d'un personnel temporaire, les cachets et le logement hôtelier des invités et des artistes etc... Leurs maigres trésoreries courantes y sont totalement consumées, et ils se retrouvent en cessation de paiement avant même le jour de leur inauguration.  Eh ouais, surprise, quand le Conseil municipal est incapable de voter un budget, et que la commission des Finances dudit Conseil est incapable d'en proposer un, ce ne sont pas les Conseillers municipaux qui en font les frais, mais les acteurs sociaux et culturels de la Ville. Mais bon, ça, évidemment, la droite dilatée du Conseil municipal s'en fout comme de ses premiers jetons de présence.

Le Contrôle fédéral des Finances a analysé et évalué une cinquantaine de messages du Conseil fédéral. Cet exercice a mis en fureur les partisans du projet de RIE III, et de l'évaluation des messages gouvernementaux par le Contrôle des Finances, il ressort qu'un message sur six est clairement insuffisant, et qu'un sur trois ne donne pas assez d'informations sur l'impact pour les cantons d'une décision fédérale. Peut-être le naufrage de la RIE III dans les urnes pourrait-il inciter le gouvernement à améliorer ses messages à la population. Peut-être. Parce que là, question insuffisance et lacunes, il avait fait fort, le gouvernement.

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