Fonds de tiroir


L'UDC valaisanne lance une initiative « Le Valais d'abord », pour la préférence indigène. Bon, ben on va faire quoi à Genève, de tous les Valaisans qu'on emploie ? On les renvoie en Valais pour qu'ils s'y inscrivent au chômage et soient prioritaires à l'embauche dans leurs vallées ? C'est un truc à décimer la police genevoise et le tissu bistrotier local, ça... D'ailleurs, entre le Tessin qui proclame les Tessinois d'abord, le MCG qui veut proclamer Genève d'abord et l'UDC valaisanne qui veut instaurer le Valais d'abord, on ferait peut-être mieux d'en revenir carrément à la Confédération de 1815, avec ses frontières entre les cantons. Non ?



Ils s'y mettent à plusieurs pour nous dire la même chose : c'est pas la gauche qui a gagné le 12 février en renvoyant la réforme de l'imposition des entreprises à ses expéditeurs de droite, c'est la xénophobie. C'est ce que nous expliquent le Conseiller national UDC Roger Köppel dans un canard de l'UDC, la chroniqueuse patronale du «Temps » Marie-Thérèse Miauton dans « Le Temps » et quelques autres dans quelques autres media : si les Suisses et Suissesses ont refusé la RIE III, c'est parce qu'ils n'aiment pas les zétrangers, qu'ils s'agisse des multinationales ou, comme en 2014, les réfugiés. Ouala. Ben alors pourquoi les Suisses et les Suissesses, en même temps, à la même majorité et dans les mêmes cantons où ils refusaient la RIE III, ont-ils accepté la naturalisation facilitée des étrangers de la « troisième généra-tion » ? Par inadvertance ?



On lit dans « Le Courrier », à propos du charcutage de « l'Hebdo » et du « Temps » par leur éditeur, Ringier Springer, que l'idée émise par le personnel des deux journaux de mettre à la retraite enticipée le directeur romand du groupe et l'ancien rédacteur en chef de « l'Hebdo » pour économiser 660'000 francs, n'a pas été retenue. C'est beau, un groupe de presse qui refuse de  lourder des salariés pour faire des économies... euh... non, en fait, c'est que le groupe a préféré lourder des journalistes, des graphistes, des iconographes et d'autres employés plutôt que les chefs. Qui restent donc salariés (et confortablement) du groupe. Un peu, ironise un journaliste, comme le capitaine du « Concordia » qui se sauve tout seul en laissant son bateau et ses passagers couler. Ben quoi ? Tout le monde ne peut pas être le capitaine du « Titanic » et couler avec son navire, quand même. Pis d'abord, ni à « l'Hebdo » ni au « Temps » y'a d'orchestre pour jouer « Plus près de toi mon Dieu » pendant que le bateau coule. Et sans orchestre ni cantique, le sacrifice du capitaine, franchement, ça manque de souffle. Alors ils font bien de rester chefs de quelque chose, les chefs de ce qui coule. Sinon, à quoi bon être chef, hein, on se le demande. En fait, on se le demande pas : ça sert, c'est tout.



Pour une fois qu'Emmanuel Macron parle clairement, tout le monde à droite (et évidemment à l'extrême-droite), et même un peu à gauche, lui tombe dessus, c'est pas juste, quand même... A vous dégoûter de parler clairement.... Déjà qu'il a un peu de peine à le faire... Donc, le candidat « hors parti ni de gauche ni de droite mais pas du centre non plus » à la présidence de la République française a déclaré, à Alger, que « la colonisation fait partie de l'histoire française », que « c'est un crime contre l'humanité » et que la France devrait pour cette « barbarie » présenter des « excuses ». Bon, les excuses, ça sert pas à grand chose sinon à restaurer l'estime qu'on se porte à soi-même, ça n'efface rien du passé et ne préserve de rien dans l'avenir, mais pour le reste, y'a pas de quoi crier au scandale antipatriotique : la colonisation, c'est bien un « crime contre l'humanité » et une « barbarie », sinon quoi ? une péripétie ?



Un groupe de travail mis en place par le Département fédéral de Justice et Police étudie la création d'un bureau fédéral des affaires religieuses, qui serait une sorte de «point de contact» entre la Confédération, et ses services (la justice, la police, le service de renseignement, l'immigration, la lutte contre le racisme), les cantons et les « communautés religieuse ». Quelles « communautés religieuses » ? Toutes ? Les sectes aussi ? Et les salafistes ? Et sinon, en les distinguant comment les unes des autres, selon quels critères, ces « communautés religieuses »,  ? Il existe d'ailleurs déjà un « Conseil suisse des religions », mais il ne réunit que les représentants des trois grandes religions monothéistes (le chrisianisme, le judaïsme, l'islam). Ce Conseil estime qu'un bureau fédéral des affaires religieuses lui serait d'une « grande aide » pour préserver la « paix religieuse en Suisse ». La «paix religieuse», pas la laïcité. On s'en serait douté, notez bien : y'a des  mots comme ça qui ne doivent pas figurer dans le dictionnaire d'un « Conseil suisse des religions ». Mais dans son Index, peut-être ?



En octobre dernier, le Conseil d'Etat genevois a décidé de créer un groupe de travail pour analyser les rémunérations des magistrats communaux (Con-seillers administratifs, Maires, adjoints) et les moyens de remédier à des disparités criantes, que n'expliquent pas celle de la population des diverses communes : on comprend mal en effet pourquoi, à population quasiment égale (485 et 494 habitants), les trois magistrats communaux de Russin sont deux fois moins payés que les trois de Gy (27'000 et 57'000 francs ensemble), et les cinq magistrats de Carouge (21'000 habitants) payés 338'000 francs, soit 80'000 francs de plus par an ensemble que les cinq magistrats de Lancy (29'500 habitants). Actuel-lement, ce sont les Conseils munici-paux qui, souverainement, et sans cadre légal fixant des minima ou des maxima, fixent la rémunération des membres de l'exécutif municipal. La majorité des élus communaux souhaitent une équité, sinon une égalité, entre magistrats. Le Conseil d'Etat y semble lui aussi favorable, mais ça va pas être simple : il va en effet falloir prendre en compte la taille des communes, leur population, leurs ressources fiscales, les tâches qu'elles assument pour la population d'autres communes, l'importance du personnel municipal, les indemnités et défraiements que leurs magistrats reçoivent alors que les magistrats d'autres communes ne les reçoivent pas... Un joli souk s'ouvre.



L'organisateur de la manif annonçait qu'il s'estimerait heureux si elle ras-semblait au moins onze personne : ils étaient plus de mille à dénoncer, à Sion, samedi dernier, la campagne électorale de l'UDC cantonale, et son affiche affirmant que si « Maria ne peut plus payer son loyer c'est parce que l'Etat paie 650'000 francs par mois pour les loyers des migrants ».  Ce genre de campagne, « c'est sordide. C'est honteux. C'est misérable », disait Yannick Délitroz dans son appel à la manif. Oui, c'est tout ça. C'est UDC, quoi.



Ikea n'est pas contente d'Ikea : la direction suédoise du groupe a tancé, au nom de l'égalité des droits, sa filiale israélienne, qui avait cru bon d'éditer un catalogue sans femmes pour complaire aux intégristes juifs pronant la ségrégation entre les sexes. C'est vrai que c'est idiot  : est-ce que les Jouets Weber éditent un catalogue sans enfants pour ne pas exciter les pédophiles ? Et Davidoff un catalogue sans tabac pour ne pas fâcher le Cipret? Et sans pipe pour... euh. non, rien...

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