Fonds de tiroir


Le chef de notre glorieuse armée a des nostalgies : il rêve de la Mob'. Et quand il se réveille, le colonel commandant de corps Philippe Rebord, il voudrait bien la revoir, la mob'. En plus petit, évidemment, vu que l'armée d'aujourd'hui n'est plus celle de 1939-1945  avec ses 450'000 hommes mobilisés en quelques jours dans des forces combattantes (et 250'000 personnes, hommes et femmes, en plus dans des services militaires non-combattants). La mob', c'est « un  savoir faire qui s'est perdu », soupire l'ancien chef de l'armée suisse entre 2004 et 2007, le colonel commandant de corps Christophe Keckeis. Bon, y'a pas que ce savoir-faire qui s'est perdu, y'a aussi les contextes continentaux, les régimes nazi et fasciste, le réduit national suisse, tout ça, mais tout ça, justement, nos colonels comman-dants de corps fatigués, ils s'en foutent. Alors quand ils rêvent de mob', il pensent à de plus modestes mobilisations (8000 hommes et femmes dans un premier temps, 35'000 dans les dix jours), plutôt que 450'000 hommes en une semaine), contre des catastrophes naturelles, pour sécuriser de grands événements, ou en cas d'attaques terroristes. L'important, de toute façon, c'est pas la raison de la mob', c'est la mob' elle-même. C'est de pouvoir la faire. Savoir pourquoi on la fait, c'est secondaire. On a une armée, faut pouvoir l'utiliser. Parce que sinon, à quoi ils servent, nos colonels commandants de corps, hein ?

Y'a pas qu'en France qu'il y a des élections présidentielles, y'a aussi en Equateur. Et en Equateur, la gauche est en meilleur état qu'en France. Donc, au premier tour des élections présidentielles équatoriennes, le can-didat de la gauche a obtenu 39,13 % des voix selon un décompte provisoire, et le candidat de la droite 28,31 %. Si le candidat de la gauche atteint 40 % des voix avec dix points d'avance sur le candidat de la droite, le candidat de la gauche est élu. Sinon, y'a un deuxième tour. Le candidat de la gauche s’appelle Lenin Moreno. Et pour une fois qu'un Lenin se soumet au verdict des urnes, on ne peut que lui souhaiter bonne chance. Vperiod, Tovaritch !

La Cour des Comptes de Piogre a rendu un rapport sur les horaires et les indemnités du petit monde péni-tentiaire genevois. Et dans ce rapport, on trouve plein de trucs rigolos, sur lesquels on ne se privera pas de revenir. Comme par exemple ces indemnités de surpopulation touchées par des surveillants qui ne travaillent plus dans la prison surpeuplée de Champ-Dollon mais dans des établissements norma-lement peuplés. Bon, et alors ? suffit de comprendre que c'est plus la surpopulation de détenus qui justifie une indemnité, mais celle de chefs, petits chefs, adjoins aux chefs et chefs putatifs.

Encore un grand succès du MCG et de la Lega, constaté par l'Office fédéral de la statistique : Le nombre de frontaliers de nationalité étrangère travaillant en Suisse a progressé de 11'300 personnes (+3,7%) durant l'année 2016. A la fin de 2016, 318'500 frontaliers de nationalité étrangère travaillaient en Suisse, dont 64,4% d'hommes et 35,6% de femmes. Leur nombre total s'est accru de 11'300 personnes ou de 3,7% entre fin 2015 et fin 2016.Un peu plus de la moitié de la main-d'œuvre frontalière était domiciliée en France (54,9%), environ un quart résidait en Italie (22,6%) et un cinquième en Allemagne (19,3%). La part des frontaliers dans l'ensemble des actifs occupés était la plus élevée au Tessin (27,1%). En l'espace de cinq ans, le nombre des frontaliers est passé de 251'700 en 2011 à 318'500 en 2016, ce qui correspond  à une hausse de 26,6%, plus de trois fois plus impor-tante que celle de la population active occupée (7,8 %). Un peu plus de la moitié de la main-d’œuvre frontalière est domiciliée en France (54,9%). Les quatre cinquiè-mes de la main-d'œuvre frontalière se concentraient à fin 2016 dans trois grandes régions: plus d'un tiers dans la Région lémanique (37,2%), un petit quart dans la Suisse du Nord-Ouest (22,8%) et un cinquième au Tessin (20,2%). Par rapport à la population active, la proportion de frontaliers au Tessin représentait 12,3% dans la région lémanique, et plus du quart (27,1%) au Tessin. Au cours des cinq dernières années, la part de la main-d'œuvre frontalière dans la population active occupée a progressé le plus fortement au Tessin et dans la Région lémanique (respectivement +3,3 points et +2,4 points). Là où les électorats respectifs du MCG et de la Lega ont le plus foprtement progressé aussi. Mais on ne sait pas si c'est la poule frontalière qui a pondu l'oeuf leghiste tessinois ou genevois, ou si c'est de l'oeuf frontalier qu'est issue la poule leghiste. On s'interroge. Gravement. On se contentera donc de constater que plus le MCG et la Lega hurlent contre les frontaliers, plus il y a de frontaliers. Amusant, non ?

Après le plantage du projet fédéral de réforme des entreprises (RIE III), des méchants s'en sont pris mécham-ment à notre gentil ministre des Finances, Ueli Maurer, qui a en effet assez mal défendu le projet, en n'hésitant pas à recourir à un bête chantage : si le «non» passe, je lance un plan d'écono-mies de plusieurs milliards. Et patatras! le « non » est passé quand même. « Fake news, dirait-on aux Etats Unis », commente la «Tribune de Genève ». « Fake News » or « Fake Minister » ? Toujours est-il que la Jeunesse Socialiste a demandé la démission d'Ueli Maurer. Et qu'elle ne l'obtiendra pas. Si les conseillers fédéraux en charge d'un dossier ou d'un problème devaient démissionner après un désaveu dans les urnes, Maurer aurait déjà dû démissionner après le refus de l'achat des «Gripen». Et deux ou trois autres après l'adop-tion de l'initiative contre l'immigra-tion de masse, ou de l'initiative Minder sur la rémunération des hauts dirigeants. Et de toute façon, le projet refusé n'était plus celui du Conseil fédéral mais celui du parlement (qui avait tripatouillé le projet initial). « Il n'y a donc pas de problème Maurer », a donc conclu le roi de la saucisse d'autoroute, et vice-président du PLR, Christhihan Lüscher. Ah ben si c'est lui qui le dit, alors...

On se souvient (ou pas) que la députa-tion des Verts au Grand Conseil genevois avait fait capoter un projet  de loi de gauche facilitant la récolte de signatures pour les initiatives et les référendums en réduisant le nombre de signatures exigibles. Les Verts avaient en effet déposé un amendement visant à « réduire la réduction » proposée par les autres groupes de gauche, ce qui avait provoqué le report du débat final, le Conseil d'Etat ayant sauté sur l'occasion pour tenter de faire échouer une facilitation de la démocratie directe dont il ne voulait pas (il est déjà bien assez emmerdé par les référen-dums et initiatives actuels pour ne pas se réjouir à l'avance d'en avoir encore plus sur le dos). La position des parle-mentaires verts ayant fait du schproum au sein du parti, la direction de celui-ci a choisi de lui demander d'en changer et de rallier celle des autres groupes de gauche. Ouala. Moralité : quand on n'est pas contents de nos députés, faut pas hésiter à le faire savoir et à les faire changer de position. C'était moral, finalement, cet épisode, non ?

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